Le Red Bull Car Park Drift Mauritius s’est tenu le samedi 12 septembre sur le parking du stade Anjalay à Belle-Vue.
Pour la deuxième année consécutive, c’est Emmanuel D’Hotman qui a remporté l’épreuve. Cette victoire vient ainsi valider sa participation au championnat international du RBCPD qui se déroulera en décembre au Koweït.
Les jeux de lumière émanant du Stade Anjalay quadrillent le ciel. Ils sont visibles à des kilomètres. Si les Mauriciens se sont déplacés nombreux au stade de Belle-Vue, ce n’est pas pour voir des joueurs taper dans un ballon en cuir, mais pour apprécier l’agilité des « drifteurs » qui font joujou avec leurs pneus en caoutchouc. Il est 18 h 30. Le public afflue. Dans une demi-heure, le spectacle démarrera. Et comme l’exige la tradition, il le fera en trombe. À l’abri des regards, les pilotes font les derniers ajustements sur leurs bolides. Les sourcils alourdis par la concentration, ils s’activent sur leurs moteurs, grimacent et vont jusqu’à s’énerver dès que surgit le moindre problème. Après les moteurs, voici venu le moment de bichonner les pneus, en y ajoutant quelques bars de pression.
19 heures. Le public s’impatiente ! Après un petit tour d’honneur, les 13 pilotes enfilent leurs casques. La compétition peut débuter. Et c’est Emmanuel D’Hotman, le champion en titre, qui ouvre le bal de fort belle manière. À bord de sa Toyota FT86, il s’élance sur la piste en mettant pleins gaz. Au premier coup de frein, il fait hurler les pneus de sa voiture. Enfin du bruit, l’assistance trépigne et manifeste sa satisfaction avec des cris et des applaudissements. Emmanuel n’entend rien, il négocie des virages pour réussir son « 8 ». Et dans un ultime coup d’accélérateur, son pot d’échappement enfume une partie de la piste avec un épais écran de fumée blanche. Du grand spectacle !
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La Toyota a déjà quitté cette brume pour s’attaquer aux cinq autres zones où Emmanuel doit, comme les autres participants, marquer un maximum de points. Le but étant de terminer parmi les huit premiers ‘drifteurs’ qui obtiendront leur place dans la finale. Ne faisant qu’un avec sa voiture, Emmanuel réalise un sans-faute dès le premier tour. Les autres pilotes sont prévenus ! Emmanuel n’est pas venu pour faire de la figuration, comme l’an dernier. Les autres pilotes non plus! À l’instar de Jaisan Newaj, Shezhad Soorabally, Nishay Boodooa et Roshan Ramdin qui ne tardent pas à se démarquer du lot. Quant à Miheer Nunkoo et Christopher Lai, ils réaliseront l’exploit d’accomplir de très bonnes performances, l’un à bord d’une voiture à quatre roues motrices et l’autre avec une BMW automatique.
20 heures. C’est l’heure du deuxième passage. Et c’est encore à Emmanuel de prouver tout le bien qu’on pense de lui. Sauf qu’avec le stress, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Le champion heurte quelques obstacles, ce qui lui fera perdre une poignée de secondes. Il se ressaisit et termine son parcours. Derrière les barrières de sécurité, les visages se crispent. Le public garde espoir et se met à croiser des doigts pour Emmanuel, alors que la bataille pour se hisser parmi les huit pilotes qui iront en finale se poursuit.
Les choses sérieuses commencent. Youssef Assi, qui préside le jury, se rapproche pour délibérer. Les résultats tombent et on retrouve en finale Xavier Lachkar, Christopher Lai, Nishay Boodooa, Miheer Nunkoo, Jaisan Newaj, Roshan Ramdin, Shezhad Soorabally et, comme il fallait s’y attendre, Emmanuel D’Hotman. Puis, l’un après l’autre, les pilotes s’affrontent une nouvelle fois sur le bitume. Sous la pression, ils commettront, hélas, plusieurs erreurs qui leur coûteront cher. Vient enfin le tour d’Emmanuel. Le public est en liesse. Il est le dernier à passer.
Tous les regards sont braqués sur lui. Il écrase le champignon, s’élance et fera ce qu’il a toujours fait de mieux : ‘drifter’ pour réaliser un autre sans-faute, sous les yeux ébahis du public et des juges. La messe est dite. Emmanuel vient de confirmer sa suprématie devant Roshan Ramdin et Shezhad Soorabally qui prennent respectivement les 3e et 2e places. Interrogé peu après sa consécration, le champion nous déclare : « Je suis satisfait de ma performance. La pression m’a fait faire des erreurs lors du deuxième tour, mais je me suis rattrapé lors de la finale. » Modeste, Emmanuel nous dira qu’il ne s’attendait pas à repartir avec le titre cette année encore : « Je visais certes le podium, mais pas la première place. D’ailleurs, cette année, il y avait de très bons pilotes. Si ces derniers n’avaient pas eu des problèmes mécaniques, je pense que les résultats n’auraient pas été
les mêmes. »
Le regard désormais tourné vers le Koweït, le champion concède qu’il ne sera pas du tout facile de ramener un quelconque prix lors du championnat international. « Cette compétition va réunir les meilleurs « drifteurs » du monde. Le niveau est très élevé, mais contrairement à Dubayy l’an passé, si j’obtiens une voiture avec un volant à droite, je mettrais toutes les chances de mon côté. »
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