Recrutement du prochain vice-chancelier : l’Université de Maurice ne veut pas d’étranger

L’exercice d’appel à candidatures pour le recrutement du successeur de Dhanjay Jhurry au poste de vice-chancelier de l’Université de Maurice (UoM) sera uniquement destiné aux Mauriciens. Selon diverses sources, il s’agit d’une situation inédite dans l’ère moderne de l’UoM. 

Jadis, les exercices de recrutement s’étendaient aussi à l’étranger. Cependant, durant la dernière réunion du conseil d’administration qui s’est tenue au début du mois, il a été décidé que le poste devra revenir uniquement à un Mauricien. « Il s’agit d’un mauvais signal. Depuis ces dernières années, des efforts ont été faits pour internationaliser l’université en essayant d’attirer davantage d’étudiants étrangers. Des budgets importants ont été investis dans le passé pour consolider la collaboration de l’institution avec des universités étrangères », fait remarquer un membre de l’administration. 

Un chargé de cours de l’UoM émet lui aussi de sérieuses réserves sur cette décision. « Éliminer la possibilité de recruter un étranger est une mauvaise chose. Or, le sentiment sur le campus est que l’un des meilleurs vice-chanceliers, sinon le meilleur qu’a connu l’université, était le Britannique Konrad Morgan », fait-il ressortir. Selon lui,  les Mauriciens qui ont assumé ce poste dans le passé n’ont pas nécessairement fait honneur à cette position. « Ils n’ont pas été en mesure de terminer leurs mandats suite à leur désaccord avec le personnel et les étudiants. Certains ont dû partir par la petite porte après avoir été mêlés à des affaires de corruption, notamment en accordant des faveurs à leurs proches », indique-t-il.

Pour le chargé de cours, Rajen Narsinghen, il ne suffit pas d’avoir un doctorat ou d’être un excellent chercheur pour devenir vice-chancelier. « Il faut aussi avoir une personnalité charismatique et jouir d’une bonne crédibilité dans le secteur privé, car il est important d’attirer des financements. Une crédibilité politique est également un élément essentiel, car il faut que le vice-chancelier soit respecté par le gouvernement et l’opposition ». Il considère qu’une personne qui réunit toutes ces qualités est très rare à Maurice. « Je ne dis pas qu’elle n’existe pas, mais en donnant la possibilité à des étrangers de postuler, on se donne les meilleures chances », fait-il part.