Faire le tour du monde est l’un des premiers attraits du métier d’hôtesse de l’air ou de steward. Cependant, se faire embaucher par une compagnie d’aviation s’avère être un parcours du combattant, selon des candidats. Si les critères sont perçus comme sévères par certains recalés, les compagnies d’aviation, elles, affirment qu’ils sont d’une importance capitale.
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« Les critères peuvent paraître sévères, mais sont d’une importance capitale pour les compagnies d’aviation », lance Anais Aroqueum, Marketing Assistant chez Flymates. Elle explique, par ailleurs, que de plus en plus de jeunes viennent s’inscrire à cette école de formation.
« Dès le départ, nous faisons un ‘profiling’ où nous vérifions si les étudiants ont les critères requis et une bonne personnalité. Le candidat doit aussi mesurer 212 centimètres quand il se tient sur la pointe des pieds. C’est un critère important pour des mesures de sécurité. Par exemple, l’extincteur de feu est placé en hauteur et est accessible aux personnes mesurant environ 1 mètre 60. » Outre les critères physiques, la personnalité est aussi prise en compte chez Flymates.
« Les hôtesses de l’air et stewards doivent avoir une bonne personnalité, notamment le sens du service, la politesse et la courtoisie. Si, dès le départ, ils n’ont pas ces qualités, ils ne seront pas retenus », indique-t-elle. Ces critères sont importants parce que les membres du personnel naviguant sont amenés à faire face à des situations particulières durant les vols. « Ils doivent savoir réagir en toutes circonstances et faire preuve de sang-froid. »
Les meilleurs recrutés
Prem Sewpaul, le vice-président Communications & Corporate Affairs chez Air Mauritius, soutient pour sa part, que ce ne sont pas des « critères sévères» mais plutôt de réglementations bien définies. Il reconnaît que c’est un métier très exigeant et où seuls les meilleurs sont recrutés. « Nous recevons des milliers de demandes d’emploi pour quelques dizaines de postes. Il est tout à fait normal que cela fasse des mécontents. Nous faisons de notre mieux pour recruter les meilleurs. »
Il assure que le choix est aussi fait en fonction des capacités physiques du candidat et que la fonction primaire de l’hôtesse de l’air ou du steward est d’assurer la sécurité des passagers. « Des conditions physiques et de santé bien définies sont recherchées. C’est pour cela que le BMI, la taille de la personne, la vue et les aptitudes à nager sont, entre autres, pris en compte. »
Critères d’éligibilité
1) Détendeur d’un Higher School Certificate avec un minimum de deux ‘A’ Levels, incluant le Français, et le General Paper.
2) Être âgé entre 20 et 30 ans au moment de l’application.
3) L’indice de masse corporel (BMI) doit être entre 18.5 et 24.9.
4) Mesurer 157.5 centimètres et 212 centimètres en étant sur la pointe des pieds et les bras levés.
5) Avoir de bonnes aptitudes à la natation.
6) Avoir une bonne vue.
7) Avoir une bonne maîtrise de l’anglais et du français (écrit et parlé).
Afin de faire une bonne sélection du personnel naviguant, différentes étapes à l’exercice de recrutement sont essentielles, explique Prem Sewpaul. Après l’appel à candidature, il y a un premier filtrage où les recruteurs passent en revue les qualifications et le niveau d’études des candidats. Environ 800 candidats sont retenus pour la deuxième étape soit le screening. « C’est là où nous vérifions le BMI et la taille du candidat, avant que son niveau en natation soit évalué. » Un deuxième screening est fait pour voir la démarche des candidats cette fois. « Nous évaluons leur façon de parler et de se tenir, entre autres. » Après cette étape, seuls les meilleurs candidats sont retenus pour différents entretiens qui peuvent durer jusqu’à une heure.
Paraplégique à la suite d’un accident en avion
Hormis l’aspect prestigieux, le secteur de l’aviation comporte aussi des risques non négligeables. Nalini Ramasamy s’est retrouvée paraplégique suite à un accident en, il y a 24 ans.
C’était le 31 juillet 1992. Nalini Ramasamy est victime d’un accident sur le vol Plaisance-Frankfort. Elle chute après une perte soudaine d’altitude et se fracture la colonne vertébrale. Toutefois, ajoute-t-elle, elle a aussi connu de bons moments.
« J’ai commencé à travailler comme hôtesse de l’air à 22 ans. C’était en 1988. J’étais enseignante et je voulais changer de métier pour casser un peu la routine. Comme j’aime le contact humain, j’ai postulé pour être hôtesse de l’air. »
À l’époque, se souvient Nalini Ramasamy, Air Mauritius n’avait pas une grande flotte. Ce qui permettait au personnel naviguant de rester plus longtemps dans d’autres pays. « Nous pouvions y passer une semaine. Nous en profitions donc pour visiter ces pays et faire des rencontres. » Notre interlocutrice indique avoir visité la France, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, Londres et l’Afrique du Sud, entre autres.
Quand le rêve s’arrête
Krish Bhagat a un jour caressé le rêve de devenir steward. En 2009, l’opportunité se présente à lui quand Air Mauritius lance un appel à candidatures dans les journaux. « J’ai toujours voulu faire ce métier car j’aime voyager. Mais c’était aussi pour le salaire. J’ai donc sauté sur l’occasion quand j’ai vu l’annonce dans le journal. J’ai donc envoyé ma lettre de motivation et mon curriculum vitae », se souvient Krish. Il était optimiste quand, une semaine après, il reçoit une lettre l’informant qu’il doit se présenter à entretien d’embauche. « J’ai été à ce premier rendez-vous et j’ai dû passer le test de natation. J’ai malheureusement échoué à cette étape. Je devais faire 50 mètres de nage mais je n’en ai fait que 42 mètres ». L’aventure s’est donc arrêtée là pour le jeune homme.
Belle aventure humaine
C’est comme un rêve devenu réalité, confie pour sa part Yanisha Maunick qui dit avoir la « chance » de pouvoir travailler comme hôtesse de l’air. « C’était un souhait de petite fille. Lorsqu’Emirates Airlines est venue recruter à Maurice, il y a six ans, j’ai saisi l’opportunité ». Ce qu’elle aime le plus, c’est de pouvoir visiter plusieurs pays et découvrir de nouvelles cultures à chaque déplacement. Promue au rang de Cabin Supervisor depuis trois ans, Yanisha Maunick affirme qu’elle aime son métier. « Pouvoir travailler comme hôtesse de l’air est une expérience unique. Je suis fière de ce que je fais. C’est une belle aventure humaine ». Toutefois, la jeune femme reconnaît que sa famille et son pays lui manquent beaucoup.
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