
La Cargo Handling Corporation Ltd annonce l’arrivée temporaire de travailleurs étrangers pour pallier le manque de forklifters. Cependant, les syndicats dénoncent une décision unilatérale et appellent à la formation urgente de Mauriciens pour préserver l’emploi local.
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Face à un manque de main-d’œuvre dans la section Rubber Tyre Gantry (RTG), chargée de la manutention des conteneurs à l’aide de chariots élévateurs (forklifts), la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) a décidé de faire appel à du personnel étranger. Une décision qui suscite une vive contestation, notamment de la part de la Maritime Transport and Port Employees Union (MTPU).
Selon Gassen Dorsamy, directeur général de la CHCL, cette mesure est temporaire. L’arrivée d’environ 16 travailleurs étrangers vise à garantir la continuité des opérations dans un secteur névralgique du port, assure-t-il, en attendant le redémarrage du centre de formation local des forklifters.
« C’est une décision mûrement réfléchie du conseil d’administration. Nous avons informé le Bureau du Premier ministre (PMO) de l’urgence de la situation dans la section RTG, qui fonctionne 24h/24 en trois shifts de huit heures », déclare Gassen Dorsamy.
Cependant, cette décision est loin de faire l’unanimité. Dans la matinée d’hier, mercredi 4 juin, une manifestation symbolique a eu lieu devant le Parlement. Le président de la MTPU, Tirth Purryag, s’est insurgé contre le recours à des travailleurs étrangers. « S’il manque du personnel, pourquoi ne pas former des Mauriciens ? La formation de forklifters ne prend que quelques mois. Le programme existe déjà, mais rien n’a été fait pour le relancer », déplore-t-il.
Le syndicaliste accuse la direction de contourner le processus de concertation établi dans le cadre de l’accord collectif entre la CHCL et les représentants du personnel. « Le comité a pris une décision unilatérale. Nous avons écrit à la direction pour demander des explications, mais n’avons même pas reçu d’accusé de réception », dit-il.
Formation locale relancée
Tirth Purryag insiste sur l’importance stratégique du port et sur la nécessité de préserver les emplois pour les Mauriciens. « Le port est un secteur sensible. Nos parents et grands-parents ont contribué à son développement. Aujourd’hui, leurs enfants méritent aussi leur place à la CHCL, au lieu d’être sacrifiés au profit de la main-d’œuvre étrangère », affirme-t-il.
Interrogé sur cette critique, le directeur général de la CHCL relativise : « Ceux qui manifestaient sont des retraités de la CHCL. Le syndicaliste en question a été désavoué par ses membres et s’est rapproché d’un autre syndicat qu’il critiquait auparavant. »
Sur la question du manque de personnel local formé, Gassen Dorsamy précise que des efforts sont en cours. « L’objectif est de remettre en marche le centre de formation des forklifters et d’obtenir un simulateur d’un pays ami. La formation des Mauriciens pourra alors démarrer rapidement », indique-t-il.
Concernant l’aval du Bureau du Premier ministre, il se veut rassurant : « Deux représentants du PMO siègent au conseil d’administration. De plus, un mémo détaillé a été envoyé expliquant la nécessité de cette mesure. »
Un point sur lequel direction et syndicat s’accordent cependant : les conditions salariales avantageuses dans la section RTG. Avec les heures supplémentaires et les prestations dominicales, les forklifters peuvent toucher jusqu’à Rs 125 000 par mois.

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