Une réforme du marché du travail serait, selon les analystes de MCB Focus, nécessaire afin de stimuler la productivité. Pour cela, il faudra « un mélange optimal de travailleurs étrangers hautement et faiblement qualifiés, tout en conservant les talents locaux ».
Le développement économique de Maurice requiert aussi bien le capital financier que le capital humain. Selon les chiffres de Statistics Mauritius, l’emploi des Mauriciens est estimé à 524 800 au troisième trimestre de 2022. Quant au nombre de personnes considérées comme étant en dehors de la population active, il se chiffre à 443 300 pour la même période.
Les différents secteurs d’activité ont, par l’entremise de divers représentants, souligné la nécessité de renforcer les effectifs afin d’augmenter la productivité. Faute d’une main-d’œuvre disponible sur le marché local, le recrutement de travailleurs étrangers semble une solution plausible.
D’ailleurs, le dernier MCB Focus met l’accent sur la nécessité de soutenir l’ouverture internationale diligente de l’économie mauricienne à l’expertise étrangère, à la fois dans le segment hautement qualifié et peu qualifié. « Cela concerne notamment le secteur des TIC, des services financiers et de l’industrie manufacturière haut de gamme, de même que les secteurs connaissant une pénurie de main-d’œuvre comme la construction, les industries portuaires, l’agriculture et le tourisme », soutiennent les auteurs de MCB Focus.
Mesure du Budget 2022-23, la mise en place d’un Fast-track Committee visait à s’occuper du recrutement des travailleurs étrangers. Selon une source, les dossiers d’application pour l’embauche de la main-d’œuvre étrangère n’ont pas bougé d’un iota. « Nous ne savons pas si cela bloque au niveau du ministère du Travail ou du Prime Minister’s Office. La politique n’est pas claire. Il est impossible de rencontrer quelqu’un au ministère pour aborder le sujet et les emails envoyés demeurent sans réponse. Le Fast-Track Committee se charge uniquement de certains dossiers », affirme notre source.
Contrairement au textile ou au tourisme, l’un des secteurs en quête de renforcement de son effectif, à savoir le secteur financier, semble ne pas rencontrer de problème majeur pour recruter à l’étranger. Shahed Hoolash, président de Mauritius Finance, souligne que certaines entreprises ont déjà enclenché les démarches pour le recrutement de travailleurs étrangers. « Il convient de faire ressortir que nous explorons d’abord les possibilités sur le plan local. Le secteur a besoin de travailleurs supplémentaires pour soutenir la croissance. Même les employés étrangers auront besoin de formation pour comprendre notre système, car l’industrie à Maurice est spécifique et bien structurée », argue Shahed Hoolash.
Présenté comme un défi majeur pour cette année 2023, le recrutement de la main-d’œuvre étrangère pourrait connaître un nouveau dénouement dans un avenir proche. Du moins, c’est ce qu’espère Ravin Bara de Recruitment Leaders Ltd. Il avance que l’application pour le permis de travail d’un étranger pourra prochainement se faire en ligne. « Nous espérons que les démarches se feront plus rapidement. Nous pourrons également faire le suivi en ligne pour l’application du permis de travail », soutient Ravin Bara.
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