Economie

Recommandation de la Mauritius Export Association: la création d’un fonds pour pallier le manque de main-d’œuvre qualifiée

La bijouterie et l’horlogerie ou encore l’ingénierie légère font face à un manque de main-d’œuvre qualifiée. Pour venir en aide à ces secteurs, la Mauritius Export Association prône la mise en place d’un High-Skill Capacity Building Fund dans le prochain budget. Yogesh Singh, président de la Mauritius Export Association (Mexa), fait ressortir que certains secteurs engagés dans la fabrication de produits à valeur ajoutée ne sont pas en mesure de se développer davantage dû à un manque d’expertise. « Les ouvriers hautement qualifiés dans le precessus de production ne sont pas disponibles à Maurice. Il faut ainsi avoir recours à des consultants étrangers. C’est pourquoi nous recommandons la mise en place d’un High-Skill Capacity Building Fund », indique Yogesh Singh. La Mexa propose que ce fonds soit financé par le prélèvement du Human Resource Development Council (HRDC), en détournant 0,3 % de la ponction allouée au Workfare Programme (voir tableau). « Il y a deux principaux avantages à avoir recours à des experts étrangers, explique Yogesh Singh. Primo, cela va assurer que le processus d’automatisation est une mise en œuvre de manière efficace. Secundo, ce sera un atout pour les jeunes Mauriciens qui bénéficieront d’un transfert de savoir-faire et de l’expertise de consultants étrangers. »

Capital intensive

Quels sont les secteurs d’exportation qui ont besoin de ces experts étrangers ? Le président de la Mexa souligne que pour l’instant trois secteurs majeurs ont été identifiés. Il s’agit de la fabrication d’équipements médicaux, la bijouterie et l’horlogerie et l’ingénierie légère. « Ces secteurs sont plutôt capital intensive (équipement) comparé à d’autres qui sont surtout labour intensive (main-d’œuvre) », dit-il. Ces domaines, soutient Yogesh Singh, souffrent d’un manque de techniciens, Software Programmers, ingénieurs et micro-mécaniciens, entre autres. « Nous souhaitons importer ces expertises non seulement pour travailler, mais aussi pour former les jeunes Mauriciens. Les experts européens sont particulièrement ciblés », fait-il ressortir. Cela devrait, poursuit le président de la Mexa, permettre à terme aux entreprises de réduire l’emploi des expatriés et se diriger vers le capital intensive. Christian Poncini, CEO de la compagnie Poncini, spécialisée dans la fabrication de bijoux et dans l’horlogerie, évoque le même problème. « Les métiers de la bijouterie ne s’apprennent pas dans trois ans, comme cela se fait à Maurice. Par ailleurs, les formations offertes dans le pays ne sont pas spécialisées. Il faut absolument avoir recours à l’expertise étrangère. » Par exemple, il souligne qu’il y a un manque de sertisseurs (qui mettent en valeur les pierres) et de polisseurs à Maurice. « Si on fait venir des experts dans ces domaines, ce sera une win-win situation. D’une part, ils contribueront à la productivité et, d’autre part, ils vont former les Mauriciens », ajoute-t-il. Dans le secteur de l’horlogerie, soutient Christian Poncini, les travaux sont minutieux et demandent des techniques spécialisées. « Normalement, on envoie nos employés en Suisse pour la formation. Avec la mise sur pied d’un fonds, nous pourrons faire venir ces experts pour former un plus grand nombre d’employés et aussi pour une plus longue durée. La formation ne s’arrête jamais », estime-t-il.
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