Récolte 2016, l’année de bonnes nouvelles pour la canne ?

L’industrie sucrière se reprend. La production est en hausse. Le prix sur le marché mondial augmente. Dans les champs, le taux d’extraction est en nette amélioration.

« Nous estimons que le prix à être payé aux planteurs sera de Rs 15 000 par tonne de sucre. La hausse est d’environ 14 % par rapport à la coupe de 2015. C’est le prix le plus élevé en trois ans. Il n’y aurait pas de force majeure dans l’industrie sucrière locale en 2016 », affirme Devesh Dukhira, Chief  Executive  Officer du Mauritius Sugar Syndicate. La canne à sucre est la première culture agricole du pays, tant en termes de revenus que de superficies. Pour la coupe 2016, la production est estimée à 400 000 tonnes contre 366 070 tonnes, l’année précédente. les producteurs devront se partager des revenus nets de Rs 6 milliards contre quelque Rs 5 milliards pour la dernière coupe. « Le monde passe par un cycle déficitaire en sucre après cinq années de surplus. Cet excédent en sucre a découragé dans le passé tout investissement additionnel pour augmenter la capacité de production », fait ressortir Devesh Dukhira. « Cette année-ci, la récolte dans de gros pays producteurs tels que l’Inde, l’Australie et la Thaïlande a été impactée par de mauvaises conditions climatiques. Cela a créé un déficit de plus de sept millions de tonnes sur le marché mondial. Les analystes mondiaux du secteur sucrier estime qu’en 2016/2017, le marché serait toujours déficitaire. » Il ajoute : « La présente situation nous permet donc d’obtenir des prix de ventes plus avantageux, ce qui nous amène à payer un montant de Rs 15 000 la tonne aux producteurs mauriciens. Il est bon de souligner le fait que la consommation globale continue à croire. La population mondiale est en hausse. Ensuite, nous assistons à une augmentation du pouvoir d’achat dans les pays en développement. Tout cela équivaut à une croissance annuelle de 1,8 % dans la demande. Et des cycles de prix bas et de prix élevés seront toujours là. » Au 2 juillet, les usines d’Alteo et d’Omnicane ont produit quelque 27 100 tonnes de sucre, selon les relevés de la Mauritius Cane Industry Authority. Le taux d’extraction est supérieur à celui de 2015 à pareille époque. Dans les milieux de producteurs, on préfère jouer la carte de la retenue. Ce serait mieux d’attendre la fin du mois de juillet, avec l’entrée en opération des quatre usines, pour savoir si la production est dans la bonne direction ou pas. Dans les milieux des planteurs, bien qu’on se réjouisse d’un prix de Rs 15 000 par tonne de sucre, on estime que cette communauté ne pourra pas en profiter pleinement. Salil Roy, président de la Planters’ Reform Association, attribue cette situation à une erreur de jugement des autorités dans le débours d’argent pour compenser les pertes pour la coupe de 2015.