Recherché par Interpol : Navin Kistnah, un «flambeur» aux courses et au casino

Celui qui est considéré comme le suspect n° 1 dans l’affaire d’importation des Rs 2 milliards d’héroïne serait quelqu’un qui mise gros aux courses et au casino. Il s’afficherait souvent au Champ-de-Mars avec un homme d’affaires habitant les Plaines-Wilhems.

Navin Kistnah n’est pas un inconnu dans le giron hippique. D’ailleurs, l’année dernière, son nom est apparu comme co-propriétaire du cheval Kilroy au sein d’une écurie. Une source au Mauritius Turf Club (MTC) souligne que Navin Kistnah n’est pas un co-propriétaire, mais un membre honoraire : « C’est à la demande d’un entraîneur qu’on affiche le nom d’une tierce personne comme propriétaire honoraire d’un cheval. On ignore qui a demandé de le faire dans ce cas précis. C’est la même chose avec Geanchand Dewdanee. »

Navin Kistnah serait quelqu’un qui miserait gros aux courses hippiques aussi bien que dans les casinos. Il a déjà été arrêté pour blanchiment, mais il s’en est tiré après avoir prouvé, aux enquêteurs ses sources de revenus, reçus à l’appui. Le montant s’élevait à Rs 900 000. Outre les casinos, il aurait aussi remporté de grosses sommes aux courses en 2016.

L’homme serait proche d’un homme d’affaires qui est un grand amateur de courses de chevaux. Celui-ci était affiché l’année dernière comme copropriétaire de chevaux au sein de deux écuries. L’entraîneur d’une de ces écuries souligne que le businessman n’était qu’un membre honoraire : « C’est quelqu’un qui aime les chevaux. Tout comme d’autres membres de sa famille. »

Il ne serait qu’un prête-nom

L’homme d’affaires serait aussi apparenté à Naseera Vavra, connue comme « la reine de Plaine-Verte ». Navin Kistnah et l’homme d’affaires seraient des amis qui miseraient aux courses. Ils ont souvent été aperçus dans des casinos. Ils auraient déjà voyagé ensemble l’année dernière.

Outre les courses hippiques, le présumé trafiquant de drogue serait un « heavy gambler », qui ferait le tour des maisons de jeu. Pour sa mère, « li ena enn bon lame, enn lame gagne ».

Les enquêteurs cherchent à savoir si Navin Kistnah se servait du circuit des jeux de hasard pour blanchir de l’argent. Aux Casernes centrales, les enquêteurs tentent de déterminer si Navin Kistnah aurait un lien avec un trafiquant de drogue purgeant une lourde peine d’emprisonnement.

Les limiers sont d’avis qu’il doit y avoir une association entre pas moins de quatre personnes pour avoir commandé les 135 kilos d’héroïne qui leur auront coûté quelque Rs 400 millions auprès d’un fournisseur. D’ailleurs, ce serait à travers des détenus étrangers, comprenant aussi des Sud-Africains, que des contacts ont été établis avec l’Afrique du Sud pour l’importation de cette drogue.

La police soupçonne Navin Kistanh de n’être qu’un prête-nom dans cette affaire. Connaissant tous les rouages du milieu portuaire, ce serait lui qui se serait chargé des travaux administratifs pour l’importation des 135 kilos d’héroïne. On évoque que des documents administratifs auraient même été falsifiés.

De son côté, Interpol multiplie ses démarches pour localiser Navin Kistnah. Choolun Bhojoo, directeur général de la brigade antidrogue, a mis le cap sur l’Afrique du Sud. Il a entamé des négociations auprès des autorités de ce pays portant sur une éventuelle extradition de Navin Kistnah.