Des pêcheurs et les forces vives protestent contre le comblement d’une partie de la mer, tout près de l’hôtel Marina, d’Attitude Resorts. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent être un projet non écologique et une perte de revenus importante. Jean-Michel Pitot, CEO d’Attitude Resorts, propose une compensation durant les travaux.
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Sur les dix pêcheurs enregistrés dans la région d’Anse-La-Raie, un seul, Satyam Luchmun, a osé faire entendre sa voix, haut et fort. Il intervenait à l’antenne d’Xplik ou K lundi pour dénoncer les travaux de comblement effectués sur la plage depuis deux semaines.
« Des rochers arrachés aux champs de canne sont jetés sur la plage, sans se soucier des dégâts écologiques que cela peut causer à l’environnement marin. Nous, pêcheurs, avons du mal à trouver du poisson pour nourrir nos familles car l’eau est désormais boueuse. »
Le président des Forces vives de St-François abonde dans le même sens. Artnel Parsad, sollicité par le Défi Quotidien, évoque une injonction qui serait servie à Bluemarine Attitude Resort pour contester ce projet. « Nous avons déjà contacté notre homme de loi. Nous ferons servir une injonction pour stopper ce projet. Le promoteur n’a même pas daigné informer les pêcheurs d’un tel développement. Maintenant, on vient affirmer que certains d’entre eux ont obtenu Rs 5 000 de compensation », dit-il.
Manque à gagner
Sollicité pour une réaction, Jean-Michel Pitot, Chief Executive Officer (CEO) d’Attitude Resorts, balaie d’un revers de la main les accusations portées contre ce projet. « Ces travaux consistent à combler une parcelle de 500 mètres de plage à Anse-La-Raie. Il s’agit de placer des rochers lavés et propres dans l’eau. Ensuite, nous les arroserons d’une couche de sable afin de reconstituer une plage pour les touristes et autres visiteurs. Nous avons notre Environmental Impact Assessment Certificate. Nous avons rencontré tous les pêcheurs pour leur expliquer le projet. Huit pêcheurs sur neuf ont approuvé notre volonté de transformer la plage. Si ces travaux perturbent la vie des pêcheurs, nous sommes disposés à les compenser pour le manque à gagner durant la période des travaux sur cette zone. Un barème a été établi par l’État. Nous ferons ce que préconisent les autorités. Nous avons pour ambition de reconstituer la plage telle qu’elle était il y a 15 ans… », indique le CEO.
Jean-Michel Pitot concède que les clients se font de plus en plus rares à l’hôtel Marina. « D’où la décision de rendre la plage plus attirante et de redonner ses lettres de noblesse à une plage qui n’existe plus. »
Pour sa part, Alain Wong propose une visite avec les pêcheurs. Le ministre de l’Environnement estime que la réalité est tout autre sur le terrain, car il aurait appris que seuls deux pêcheurs contestaient le projet.
La plage de Bain-Bœuf avait connu une transformation similaire. Près de 400 mètres de plage avait été comblés, parfois jusqu’à 40 mètres de profondeur.
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