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Réalignement salarial - Jocelyn Chan Low : «Le timing indique l’imminence des élections générales»

Loin d’être une simple coïncidence, l’annonce des augmentations salariales, touchant à la fois les secteurs public et privé, intervient dans un contexte électoral, juste après que le Parlement est entré en congé.

Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a certes affirmé que les réajustements salariaux, touchant tant la Fonction publique que le secteur privé, n’ont aucun lien avec les élections générales. Mais la chronologie des événements semble suggérer une autre réalité. Initialement prévu pour mars, le rapport sur le réajustement salarial, conçu pour harmoniser les rémunérations suite à l’introduction du salaire minimal, a connu plusieurs retards. 

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Malgré les assurances du ministre Callichurn sur l'importance d’introduire ces mesures pour assurer une meilleure parité des salaires, il est difficile de ne pas percevoir une manœuvre politique dans ce contexte préélectoral. 

L'historien et observateur politique Jocelyn Chan Low souligne que le rapport sur le réajustement salarial, annoncé dès mars, était justifié par les anomalies résultant de l’augmentation du salaire minimal. « À cette époque, il n'y avait pas de contexte politique pressant », note-t-il. Néanmoins, le fait que ces annonces interviennent maintenant, à l’aube d’une campagne électorale décisive, laisse peu de place au doute quant à leur nature stratégique. « Le timing indique l’imminence des élections générales », conclut Jocelyn Chan Low.

L’ancien éditorialiste Yvan Martial considère que ces annonces auront « un impact profond sur le coût de la vie des Mauriciens ». Il souligne les difficultés que les entreprises, en particulier les petites et moyennes (PME), pourraient rencontrer pour soutenir ces coûts supplémentaires. « Le gouvernement souhaite procéder à un réajustement des salaires, mais ce sont les entreprises qui devront en assumer les conséquences. Certaines pourront y faire face, tandis que d’autres seront contraintes de fermer leurs portes », précise-t-il. 

Yvan Martial ajoute que les entreprises qui pourront absorber ces hausses salariales répercuteront ces coûts sur les consommateurs. « Cela crée une spirale : le gouvernement augmente les salaires, mais ce sont les consommateurs qui devront payer plus », observe-t-il. 

Concernant l’impact politique de ces mesures et leur potentiel pour offrir un avantage au gouvernement avant les élections générales, Yvan Martial rappelle que les Mauriciens sont conscients que ces augmentations salariales sont finalement financées par les contribuables eux-mêmes. 

 

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