Dev Santchurn, directeur de Julien R : « La survie de beaucoup de PME est menacée »
Dev Santchurn, directeur de Julien R, estime que c’est une bonne chose qu’on vienne rétablir la relativité salariale, mais exprime cependant quelques réserves. « À notre niveau, on avait déjà fait les ajustements nécessaires sans même que le gouvernement ne vienne dire quoi faire. Cependant, cette nouvelle révision salariale sera un fardeau très lourd à porter. Avec la hausse du fret et la dépréciation de la roupie, nos coûts ont sensiblement augmenté. Même si l’État apportera son aide, nous devons prévoir des hausses additionnelles car l’augmentation du salaire de base implique également une majoration de la Contribution Sociale Généralisée (CSG), du Portable Retirement Gratuity Fund (PRGF), entre autres », soutient-il. Il appréhende aussi une perte de la compétitivité sur le marché domestique ainsi que sur le marché international. « Comme nous faisons des produits non essentiels, les gens ne les achèteront pas si nous augmentons nos prix. Ce sera aussi difficile d’exporter. On se pose la question comment on va survivre ? La survie de beaucoup d’entreprises est définitivement menacée », s’inquiète notre interlocuteur.
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Maya Sewnath, vice-présidente de SME Chambers : « Nous espérons que l’aide qui sera accordée aux PME sera équitable »
« C’est juste qu’on vienne rétablir la disparité salariale. Il y avait une certaine discrimination vis-à-vis de ceux qui avaient fait des études poussées et ceux qui comptent beaucoup d’années de service », avance Maya Sewnath. Cependant, ajoute la vice-présidente de SME Chambers, cette hausse sera lourde à porter pour les PME. « D’ores et déjà, beaucoup de PME ont des difficultés à payer le salaire minimum chaque mois. Cette nouvelle mesure sera très pénible à supporter. Il faudra aider les PME car sans aide on peut s’attendre à un dégraissage », soutient-elle. Elle espère, toutefois, que l’aide accordée aux PME sera équitable et transparent. « Actuellement, il y a une discrimination. Certaines PME reçoivent de l’aide, d’autres non. De même, l’aide est plus élevée pour celles qui exportent et moindre pour celles qui sont orientées sur le marché domestique », fait-elle ressortir.
Hans Bhowaneedin, directeur de Fairy Group : « Aucun problème tant que la relativité salariale ne s’applique qu’aux Mauriciens »
Hans Bhowaneedin, directeur de Fairy Group, est catégorique. « Tant que la relativité salariale ne s’applique qu’aux Mauriciens, on n’a aucun souci à payer. Il faut dire que le business souffre en ce moment car les gens ne dépensent pas. Cette hausse salariale permettra de rétablir le pouvoir d’achat des Mauriciens qui sont nos clients et de dynamiser les ventes », avance-t-il. Cependant, il estime que cela ne fait « aucun sens » que cette mesure concerne également les travailleurs étrangers. « Cet argent quitte notre pays au lieu de faire tourner notre économie », fait-il ressortir. Il salue aussi l’initiative de revoir à la hausse le salaire minimum pour les détenteurs de diplomas et de licence. « Ces jeunes et leurs parents ont fait des sacrifices. Il faut que ce soit payant quelque part. Les grandes entreprises et certains secteurs comme les banques qui font de gros profits ont la capacité de les recruter », conclut-il.
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