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Ravi Yerrigadoo : «Je n’ai aucune raison de démissionner»

L’Attorney General Ravi Yerrigadoo faisait face à Shakeel Mohamed du Parti travailliste, mardi, sur les sujets du Metro Express et l’affaire BET365. Il a réitéré sa bonne foi dans l’affaire, tout en assurant qu’il n’a nullement l’intention de démissionner en attendant les conclusions d’une enquête.

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Ravi Yerrigadoo a choisi de ne pas répondre sux questions les plus chaudes de l’affaire BET365, mardi. Alors que Mohamad Hussein Abdool Rahim venait juste de jurer son affidavit, Ravi Yerrigadoo était sur le plateau de Ruzayna Beegun et de Terence O’Neill dans le Grand Journal de Radio Plus face à Shakeel Mohamed, du Parti travailliste (PTr). L’Attorney General l’a dit à plusieurs reprises : il répondra aux accusations faites contre lui dans le forum approprié. Si Shakeel Mohamed l’a invité à démissionner temporairement, le temps que les autorités enquêtent sur les allégations formulées contre lui, il a refusé catégoriquement de le faire.

Pour Shakeel Mohamed, il s’agit avant tout de préserver l’image du bureau de l’Attorney General. Il s’est appuyé sur l’exemple de Yatin Varma, alors qu’il faisait face à des accusations d’agression. « Le Premier ministre (Navin Ramgoolam ; Ndlr) lui avait demandé de step down pour protéger l’intégrité du bureau de l’Attorney General », devait rappeler Shakeel Mohamed. « Temporairement, ce serait bien qu’il démissionne et laisse l’enquête se poursuivre. »
Un point de vue que Ravi Yerrigadoo ne partage pas. « Je n’ai aucune raison de démissionner. C’est avec beaucoup d’humilité que je le dis. » Selon lui, il ne fait pas de doute que les institutions fonctionneront de manière indépendante pour faire la lumière sur ce cas : « Le bureau de l’Attorney General ne s’occupe pas des enquêtes criminelles. C’est le rôle du Directeur des Poursuites publiques. Il n’y a aucune proximité avec la police. »

Une affirmation que Shakeel Mohamed a tenté d’infirmer : « Un Attorney General est forcément en contact avec la force policière de Maurice. Il faut redorer le blason de la police. » Ce que permettrait une démission (temporaire) de Ravi Yerrigadoo, selon l’élu du PTr. Si ce dernier réplique : « Il est évident que j’ai le soutien de mon Premier ministre », Shakeel Mohamed l’invite tout de même à simplifier la tâche du chef du gouvernement en démissionnant de son propre chef.

Le député rouge en a profité pour remettre en cause la manière d’opérer de la police. Il a fait mine de s’étonner qu’il n’y ait pas d’enquête officielle sur l’affaire, alors que les accusations contre l’Attorney General datent de lundi. « La police doit-elle attendre qu’il y ait une plainte pour initier une enquête immédiatement ? » s’est-il interrogé.

Ravi Yerrigadoo a de nouveau confirmé que la lettre publiée dans la presse, depuis lundi, provient bien de lui. Un aveu qui a étonné Shakeel Mohamed. « Je priais pour que ce ne soit pas lui qui ait signé cette lettre, c’est très dangereux dans son cas », estime l’avocat. L’Attorney General a révélé que la demande (pour la lettre) a été faite par l’avocat de Mohamad Hussein Abdool Rahim. « La lettre n’a jamais été remise au monsieur en question », a assuré Ravi Yerrigadoo.

Shakeel Mohamed a enchaîné en faisant remarquer que la lettre ne comporte aucun numéro de référence, comme c’est normalement le cas pour toute correspondance officielle avec un ministère. Puis, soulignant que le document précisait que « l’Attorney General pouvait être contacté personnellement », il s’étonne : « Je ne savais pas qu’un Attorney General pouvait être contacté personnellement pour un cas concernant les affaires privées d’un citoyen ! » Ce à quoi l’Attorney General s’est contenté de répondre qu’il a agi « en Attorney General responsable » en signant cette lettre.

Ravi Yerrigadoo s’est montré réticent à répondre à toutes les questions que soulève l’affidavit d’Abdool Rahim. Il a néanmoins reconnu connaître l’avocat de ce dernier, Dick Kwan Tat, sur une base professionnelle. Il nie avoir des comptes bancaires en Suisse ou à Dubayy. Il a aussi prévenu qu’il fallait authentifier les documents annexés dans l’affidavit d’Abdool Rahim.

 

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