Il vit au rythme de sa passion pour l’art. À 44 ans, Ravi Jetshan est Creative Director d’un empire de 12 générations de passionnés de la bijouterie. Rencontre avec ce concepteur dans l’âme, tête pensante de la bijouterie Ravior.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21509","attributes":{"class":"media-image wp-image-35071","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"258","height":"388","alt":"Ravi Jetshan"}}]] Le chef d’entreprise, qui compte 25 ans de métier, a toujours soif de connaissances.<
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Le Creative Director débarque à Maurice avec sa famille à l’âge de quatre ans. « Mes parents, qui s’apprêtaient à immigrer à Madagascar, ont finalement décidé de mettre le cap sur Maurice. » Le créateur dit se souvenir des meilleurs moments de sa vie de la maternelle au collège, comme si c’était hier. Très jeune déjà, l’art berçait sa vie. « Tout était une évidence à l’époque et je ne me rendais pas compte que j’étais déjà dans le bain, à travers la famille. »
Ravi Jetshan fréquente l’école primaire Louis Nellan, puis le collège Saint-Joseph avant d’être admis à l’école technique de la bijouterie à Maurice. « Je suis issu d’une famille de bijoutiers et je fais partie de la douzième génération de bijoutiers. J’ai commencé à dessiner très jeune. J’observais ce qu’il y avait autour de moi. Je griffonnais des dessins que mes parents montraient fièrement à leurs amis. La création m’a toujours intéressé. »
« Mon père m’a appris les ficelles du métier. Je passais le plus clair de mon temps dans son atelier. Il m’aidait à faire des bijoux que j’offrais en cadeau à ma maman », raconte Ravi Jetshan. Après l’école technique, le jeune homme, qui a alors 20 ans, s’envole pour la France pour ses études universitaires. « J’y ai fait de belles rencontres avec des gens qui m’ont aidé durant mon apprentissage. »
Bien qu’il soit aujourd’hui chef d’entreprise, Ravi garde toujours les pieds sur terre et ne cesse d’apprendre. « Je suis encore un étudiant dans ma tête. Il ne suffit pas de recevoir un certificat. C’est aussi important d’acquérir des connaissances. »
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« Le vrai secret, c’est le travail »
La soif de connaissances de Ravi Jetshan, qui compte 25 ans de carrière, lui a permis d’être formé dans plusieurs domaines : le design, la création, le sertissage, la métallurgie et la gemmologie. « Plus le temps passe, plus je me rends à l’évidence que le secteur de la bijouterie est tellement grand qu’une vie entière ne suffira jamais à tout apprendre. » Pour le créateur, la bijouterie est une forme d’art intimiste. « Un tableau s’accroche au mur, mais un bijou se porte, il a une identité, il raconte une histoire et se transmet de génération en génération. » Avoir une équipe dédiée et 100 % locale était une chose qui lui tenait à cœur, car Maurice recèle de talents. « Je soutiens l’artisanat et le savoir-faire mauricien, parce qu’ils ont une valeur pour moi. J’ai une relation assez intime et humaine avec les 19 personnes qui travaillent pour Ravior. Je me considère comme un employé au même titre qu’eux. » En 1992, lorsque Ravi Jetshan a pris les rênes de l’entreprise, il était prêt à consentir à des sacrifices. « C’est accepter de payer de votre temps, travailler 6 jours sur 7, 15 heures par jour. Le vrai secret, c’est le travail. Une fois que vous êtes passionné, vous ne comptez plus les heures », souligne le chef d’entreprise. « Je suis quelqu’un de très exigeant sur le plan professionnel, d’où mon côté perfectionniste. Le souci du détail fait partie de mon métier. » L’on retrouve aussi l’engagement de Ravi Jetshan envers des organisations non gouvernementales et des artistes locaux. Sa vie est une série de défis positifs qu’il retransmet dans son travail. « Mon ambition n’est pas matérielle, mais plutôt artistique. » Dans son processus de création, la musique fait partie de sa vie. « Lorsque je crée, j’ai souvent une musique dans la tête. J’ai eu la chance d’avoir un papa qui m’a introduit à la musique très jeune. Ravi, mon prénom, m’a été donné, car il est fan de Ravi Shankar. À huit ans, j’ai reçu mes deux premières cassettes originales de Bob Marley et des Beatles. Je les écoutais en boucle. J’aime aussi énormément les artistes locaux comme Tritonik, Ti-Frère et Fanfan. »Garder son âme d’enfant
Décider de faire des choses différemment et ne pas rester dans le conventionnel, c’est un risque que Ravi Jetshan a souhaité prendre. Un grain de folie qui le pousse parfois à créer des petites pièces sorties tout droit de son imagination. Son âme d’enfant, Ravi Jetshan a su la garder. « Je suis fasciné par les enfants. Si on veut créer et être émerveillé par les choses simples, il est important de garder son âme d’enfant et c’est peut-être ça le secret. » Ravi Jetshan voue une admiration profonde à sa femme qui lui a donné deux fils, âgés de quatre ans et de huit ans. « Ma femme et moi sommes diamétralement opposés. C’est ce qui fait l’équilibre de notre couple. C’est elle qui m’aide à garder les pieds sur terre. » Le concepteur raconte que depuis la naissance de son premier fils, il se fait un devoir de passer du temps avec ses enfants et d’être à leur écoute. « Nous les emmenons régulièrement faire des visites à travers le pays, pour découvrir des coins perdus. Ils dessinent tout comme moi. J’avoue qu’ils ont ça dans le sang. » Mais sa famille, c’est aussi ses amis. « Je me suis constitué une famille composée d’amis proches. Je connais beaucoup de monde, mais j’ai très peu d’amis. » « Je considère que je suis en voyage… un voyage qui ne s’arrête pas. » Les projets et les rêves plein la tête, le jeune homme ambitionne d’élever Ravior aux plus hauts sommets. « Je suis une formation depuis un an. Je travaille sur une collection assistée par la 3D. » La bijouterie est aussi en pleine négociation avec un musée de New York qui souhaite mettre en vente leurs bijoux. SaveNotre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !