Ravi et Kajal : un couple accablé par les peines

Comment garder le moral après un drame familial impliquant une enfant ? Comment faire pour tenir le coup quand ce drame est suivi par d’autres problèmes familiaux ? Ravi et Kajal sont un jeune couple, mais au lieu de pouvoir profiter de la vie, ils ont accablés par les malheurs.

Ravi, 37 ans, est marié à Kajal, 29 ans. Le couple, qui habite à L’Aventure, a deux filles, âgées de 11 et 9 ans. Le couple avait trois enfants, mais l’autre fille est décédée en novembre, après que ses vêtements aient pris feu. Elle a été brûlée au 3e degré. Elle avait 7 ans et était la benjamine. Ce drame a plongé la famille dans un immense chagrin. Kajal a fait une dépression et ne s’est pas complètement remise. Elle suit des traitements à l’hôpital de Flacq. Un simple coup d’œil au visage de Kajal suffit pour convaincre qu’elle est rongée par la peine. Son regard est vide.

Ses deux filles doivent-elles aussi être traumatisées par la disparition de leur sœur avec qui elles aimaient bien jouer ? Qu’est-ce qui peut bien se passer dans leurs jeunes esprits cinq mois après le drame ?

Ravi est coiffeur de profession et a son propre salon à Brisée-Verdière. Il tient aussi un petit commerce et part souvent en Inde pour acheter des articles. Mais depuis quelque temps, il n’arrive plus à travailler.

Depuis maintenant un an et demi, sa femme souffre d’une mystérieuse maladie de la peau. Il l’a conduite d’abord à l’hôpital du Nord qui l’a référée à l’hôpital de Flacq. Mais malgré de longs mois de traitement, Kajal n’arrive pas à trouver la guérison.

Quelqu’un lui a dit que sa femme pourrait trouver la guérison en trois mois, si elle partait se faire soigner en Inde. Ravi tente depuis d’obtenir un document de l’hôpital pour avoir le soutien du ministère de la Santé pour se rendre dans la Grande Péninsule. On comprend l’urgence de Ravi. Ce jeune père de famille souffre encore de la tragique disparition de sa chère fille. Voilà que maintenant sa femme n’arrive pas à obtenir le traitement qu’il faut pour son problème de la peau.

Vu sa situation, Ravi est prêt à traverser sept océans pour trouver le médecin ou le traitement/produit qui soulagerait sa femme qui soigne déjà une dépression. Mais il avance que la doctoresse qui s’occupe de sa femme ne veut pas accéder à sa demande : elle dit qu’elle peut trouver la guérison ici même.

L’amour pousse Ravi à rester à la maison pour veiller sur sa femme. « Dans un premier temps, elle a pris courage et je l’ai emmenée au magasin. Mais elle s’est vite épuisée. Au magasin, l’espace est si étroit que je ne peux pas installer un fauteuil pour qu’elle puisse se reposer. L’autre solution pour moi a été de demander à quelqu’une de veiller sur elle. Une voisine a consenti à le faire, mais elle s’est vite découragée devant les crises de nerfs de ma femme. Actuellement, je n’ai pas d’autre solution que de veiller sur elle moi-même. Comment puis-je aller travailler dans ces conditions ? », explique le jeune homme.

Vu la situation de sa femme, Ravi a fait une demande pour obtenir une aide sociale pour elle. Elle a été examinée par deux médecins le 23 mars. Il attend une réponse.

D’autres problèmes familiaux

Comme si ces malheurs ne suffisaient pas, Ravi et Kajal connaissent actuellement des embrouilles avec une proche. « J’habite dans la maison de ma belle-mère. Elle est décédée maintenant, mais avant de mourir, elle avait procédé à des répartitions. Toutefois, aucun des héritiers ne possède un contrat à titre personnel. Aujourd’hui, la sœur de ma belle-mère fait tout pour nous chasser de la maison », relate-t-il.

Où aller avec sa femme et ses enfants ? Retourner chez son père et sa mère ? « Mes enfants sont attachés avec leur grand-père et leur grand-mère, mais je ne pourrais pas retourner là-bas. J’ai déjà un frère qui vit avec mes parents et qui a sa famille. Je sens que je ne serai pas bien accueilli là-bas. Après tout, il n’y aura pas de la place pour tout le monde », explique-t-il.

Si Ravi ne travaille pas, comment fait-il pour subvenir aux besoins de sa famille ? Il ne savait même pas quelle porte frapper pour que ses deux filles aient une allocation (à la place du matériel scolaire) pour leur scolarité. « Des voisins et des amis nous viennent en aide. Quant à ma famille, mon frère ne vient jamais là où j’habite en ce moment et je ne peux compter sur lui. Mon père vient nous voir de temps en temps en apportant quelque chose. Comme je vous ai expliqué, je veux bien aller dans mon salon, mais, pour le moment, je dois rester en permanence aux côtés de ma femme. Je ne peux l’emmener, elle ne pourra pas tenir avec moi toute une journée là-bas à cause de sa santé fragile », indique-t-il.