Rashila Ramchurn : l’ange gardien qui nourrit 350 chiens errants 

Depuis dix ans, Rashila Ramchurn, artiste peintre et championne mondiale de la recherche doctorale, s'adonne quotidiennement à une noble mission : nourrir les chiens errants. Armée de sa passion pour les arts et de son dévouement envers les amis à quatre pattes, elle prépare chaque jour 50 kilos de riz, qu'elle distribue généreusement à 350 toutous.

Dans son atelier culinaire, où s'entremêlent les couleurs des toiles et les arômes, Rashila Ramchurn déploie ses talents de chef en concoctant des repas pour ses compagnons en détresse. Son menu de bienveillance comprend du riz, des carcasses de poulet et des croquettes. 

« J'ai consacré une partie de ma demeure à cette noble cause, avec quatre fours à gaz et une collection de 12 récipients réservés exclusivement aux repas des chiens. Chaque jour, je mets en œuvre une véritable symphonie culinaire, cuisinant moi-même 25 kilos de riz, tandis que je paie une dame pour préparer 25 autres kilos », confie Rashila Ramchurn, qui conjugue ainsi son talent artistique avec son amour inconditionnel pour les animaux, tout en exerçant le métier d'enseignante en arts dans un collège public.

Habitante de Khoyratty, à Pamplemousses, chaque jour après ses heures de travail, elle sillonne les rues. De Notre-Dame à D'Epinay en passant par Calebasses, Arsenal, Mare-D'Australia, Grande-Rosalie, elle distribue de la nourriture à 350 chiens errants. « Cela fait maintenant 10 ans que je le fais. Chaque jour sans exception, je les nourris. Ils m'attendent même, et au fil du temps, un lien spécial s'est tissé entre eux et moi », confie-t-elle.

C'est le 31 décembre 2014 qu'elle a ressenti le déclic pour cette belle action. « Après une séance de shopping de fin d'année avec ma maman à Flacq, je me souviens avoir acheté beaucoup de vêtements inutiles. Sur le chemin du retour, j'ai aperçu une dizaine de chiots abandonnés dans un champ de canne. Ils se nourrissaient de terre, dans un état de détresse inacceptable. Je ne pouvais pas rester insensible à leur sort. Une fois rentrée chez moi, j’ai mis mon shopping de côté, j'ai immédiatement cuisiné de la nourriture pour eux et les ai nourris. Depuis ce jour, je n'ai jamais arrêté », raconte-t-elle. 

Propriétaire de 32 chiens 

Pour Rashila Ramchurn, ce geste qu'elle renouvelle chaque jour n'est pas motivé par une simple passion, mais plutôt par sa volonté de venir en aide aux animaux en détresse. En témoigne sa grande cour où elle accueille pas moins de 32 chiens ! Tous sont des chiens errants qu'elle a recueillis au fil du temps.

« J'ai la chance d'avoir une très grande cour, donc mes voisins sont très éloignés et mes chiens ne les dérangent pas. Parmi eux, il y a des chiens aveugles, d'autres étaient blessés ou brûlés dans les champs de canne. Je les ai recueillis, soignés et aujourd'hui, ils se portent bien grâce à l'amour et aux soins que je leur apporte. Je ne peux pas supporter de les voir souffrir, c'est pourquoi j'accueille ceux que les autres ne veulent pas prendre en charge. Ma foi est très importante pour moi, et je sais que Dieu m'a aidée à les maintenir en vie », explique-t-elle avec une profonde conviction.

L'habitude de venir en aide aux chiens errants, Rashila Ramchurn l'a héritée de son père, qui avait lui-même recueilli 10 chiens quand Rashila était en Form 1. C'est à ce moment-là que son père lui a enseigné comment cuisiner pour nourrir les chiots, et depuis ce jour, son cœur penche toujours en faveur des chiens.

Campagne de financement participatif 

Cependant, nourrir quotidiennement 350 chiens a un coût. C'est la raison pour laquelle Rashila Ramchurn a décidé d'organiser une campagne de financement participatif sur crowdfund.mu, afin de pouvoir continuer à subvenir aux besoins des chiens errants.

« Malheureusement, l'inflation, qui avoisine les 11 %, a entraîné une flambée des prix des aliments pour chiens. Cela me coûte environ Rs 3 000 par jour, et je suis chanceuse d'avoir des amis volontaires qui m'aident financièrement. Cependant, la situation est devenue très difficile. C'est pourquoi j'ai lancé cette campagne de financement participatif, pour que notre noble travail puisse continuer. Les citoyens mauriciens responsables, au grand cœur et les philanthropes peuvent apporter leur soutien », déclare-t-elle avec sincérité.