Ils sont une poignée d’artistes à lutter depuis des années contre la MASA. Ils veulent bénéficier de l’assistance financière mensuelle destinée aux « senior members » à travers le MASA Benevolent Fund. Lors d’une conférence de presse au Centre Marie Reine de la Paix à Port-Louis, hier, le chanteur Ras Natty Baby a évoqué le combat qu’il mène depuis neuf ans.
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Le Mauritius Society of Authors (MASA) Benevolent Fund est un fonds mis en place pour aider les artistes âgés de plus de 60 ans. Toutefois, ils ne sont qu’une poignée à beneficier de cette somme. Celle-ci varie, selon les catégories, entre Rs 1 000 et Rs 2 500.
Ras Natty Baby est de ceux qui attendent leur dû. « Je suis un membre fondateur de la MASA depuis 1986 et j’y ai apporté ma contribution pendant 39 ans. Je suis donc éligible à cette assistance financière. Ils me doivent 102 mois d’arrérages », confie le chanteur.
Il affirme que tous les documents nécessaires ont été fournis. Sauf que le dossier n’a pas avancé depuis. Selon Ras Natty Baby, près de 32 artistes seraient dans la même situation que lui.
Il a rencontré le ministre des Arts et du patrimoine culturel Avinash Teeluck le mardi 8 novembre. « Je lui ai exposé les faits. » Selon le chanteur, le « board » de la MASA s’est réuni le mardi 15 novembre. Il aurait eu vent que son dossier était traité en priorité.
Néanmoins, il lance un ultimatum à la MASA et au ministère des Arts et du patrimoine culturel. « Si je ne reçois pas une correspondance officielle d’ici la fin de novembre, j’entamerai une grève de la faim. »
Il s’envole pour La Réunion ce jeudi et ne manquera pas de dénoncer cette injustice auprès des médias réunionnais. « C’est une honte pour Maurice de traiter les artistes ainsi. » Ras Natty Baby fait ressortir que c’est une mauvaise gestion des fonds de la MASA qui aurait mené à cette situation.
De son côté, Michael Veeraragoo, directeur de la MASA, concède qu’un souci existait déjà au niveau de l’administration lorsque le Benevolent Fund a été mis en place. « Au début, ils étaient dix artistes à recevoir une assistance financière. Aujourd’hui, ils sont 24, si nous comptons ceux qui sont décédés. Durant ces dix dernières années, aucun nouveau membre n’a bénéficié de cette assistance financière », indique-t-il.
Après avoir constaté cette anomalie, il a travaillé sur un « concept paper » quand il a pris ses nouvelles fonctions de directeur. Document adressé au « board » de la MASA avec des propositions et prévisions. « En mars, le ‘board’ a recommandé de mettre en place un comité qui a siégé pour la première fois le 21 octobre. Le sujet a été renvoyé à la prochaine rencontre », précise-t-il.
Joyce Veerasamy, auteur : «Je prends le risque de mourir sur la place publique»
L’écrivain Joyce Veerasamy, qui a aussi pris la parole lors de la conférence de presse, se joindra au chanteur en cas de grève de la faim. À 63 ans,il mène cette lutte depuis trois ans. Jusqu’ici, plusieurs raisons lui ont été avancées, notamment que le conseil d’administration ne s’est pas réuni, qu’un comité doit travailler sur le dossier ou encore qu’il faut attendre que le « board » soit nommé après les élections. Las de la situation, il a informé Avinash Teeluck, par le biais d’une lettre datée du 5 novembre, d’une éventuelle grève de la faim d’ici la fin du mois si aucune mesure concrète n’est prise. Il dénonce le laxisme du ministère et du conseil d’administration de la MASA. « Je prends le risque de mourir sur la place publique pour mettre un frein à ce manque de respect envers les artistes. L’Histoire retiendra que Joyce Veerasamy a, un jour, donné sa vie pour défendre la cause des artistes de ce pays », lance-t-il.
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