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Ras Michael Ambolam, 36 ans, battu à mort : «Depi zanfan mo frer konn li», raconte Virginie, la sœur de la victime

Michael a été tué par son ami d’enfance, près de la rivière Latanier.

Il y a eu un crime sordide dans la soirée de mardi à côté de la rivière Latanier, à la route Nicolay, près du pont. Ras Dan Michael Ambolam, 36 ans, a été agressé et laissé pour mort. Jean Jessy Allas, 36 ans, qui était en sa compagnie ce soir-là, a été appréhendé. Il répond d’une accusation provisoire de meurtre et il est en détention. Le vendredi 12 juillet, les limiers de la brigade criminelle du nord de Port-Louis ont arrêté Louis Cedric Billyjoe Jacques, 33 ans, un second suspect dans cette affaire.

Virginie, la sœur de Michael, a le cœur brisé. « Nous sommes issus d’une famille de huit enfants. Je suis l’aînée et Michael était le cadet. Nous partagions beaucoup de choses ensemble », confie sa sœur. Michael a longtemps vécu à Paul-Taureau, à Vallée-des-Prêtres. Elle explique que son frère et le suspect se connaissaient depuis de nombreuses années. « Depi zanfan mo frer konn Allas. Li ti pe ress Tranquebar », dit-elle.

Au fil des années, ils sont restés amis, chacun vivant sa vie. Jean Jessy Allas a un moment vécu également à Résidences Anoska, à Forest Side. De son côté, Michael a mis un terme à sa scolarité à un très jeune âge. « Linn fer zis ziska siziem, mwa monn fer ziska form 2 », relate-t-elle. Elle avance que son frère était très intelligent. « Il savait écrire l’anglais mieux que moi. Il était très doué. » Il effectuait des petits boulots et, depuis un moment, il travaillait comme aide-chauffeur pour un transport de livraison. « Il aimait travailler », ajoute-t-elle.

Michael vouait une passion pour la musique. « Il adorait chanter. Mon père est un chanteur connu. Il a baigné dans cet univers depuis son enfance. Dès qu’il le pouvait, il prenait sa guitare et il chantait », raconte sa sœur avec le sourire. Il n’a pas fait carrière, mais était rempli de talent, ajoute Virginie. Souvent, quand il rentrait, il fredonnait une chanson.

Il passait beaucoup de temps chez ses sœurs et chez sa mère, Marie Noëlle. « Il n’était pas un sans domicile fixe. Il habitait soit chez moi, chez une autre sœur ou avec maman. Toutefois, il lui arrivait d’être avec des amis. Il rentrait alors tard ou le lendemain. Mais il nous informait toujours. »

Virginie ne peut s’empêcher de repenser à la veille de ce drame. « Il est venu me voir dans un combi et m’a demandé de l’argent pour acheter des cigarettes. Nous avons parlé et il est allé travailler. » Elle ne se doutait pas que c’était la dernière fois qu’elle le voyait en vie.

Marie Noëlle, sa mère, faisait le lit dans la matinée de mardi lorsque Michael est arrivé. « Il m’a demandé un peu de thé. Il m’a ensuite dit qu’il allait au travail et que nous nous verrions plus tard », explique sa mère. Mais Michael n’est jamais rentré. Il s’est rendu sous le pont Latanier avec son ami Jean Jessy Allas. « Depi de trwa zour mo trouv zot ansam. Zot abitye bwar. Mo frer pa ti drogue li », explique sa sœur.

Un second suspect en détention

Jean Jessy Allas s’est rendu au poste de police dans la matinée de mercredi. Il a raconté qu’il avait découvert son ami en sang. Les policiers l’ont arrêté, parce qu’il le suspecte d’être l’auteur de cette agression mortelle.

Dans l’après-midi de vendredi, les enquêteurs ont arrêté Cedric Billyjoe Jacques, 33 ans. Il est suspecté d’avoir participé à ce meurtre. Lors de son interrogatoire par l’inspecteur Lullith et le sergent Abdool, il a expliqué qu’il était avec les deux hommes sous le pont et que ces derniers se disputaient. « Zot ti pe laguer akoz simik », a-t-il dit aux policiers. Le ton serait monté et il serait parti. Il n’aurait pas assisté à la suite des événements tragiques.

Jean Jessy Allas a aussi été entendu vendredi. Il prétend que c’est Cedric Billyjoe Jacques qui a agressé Ras Dan Michael Ambolam. Il lui aurait cogné la tête contre le mur. Un troisième suspect est recherché par les limiers. Le second suspect sera inculpé devant la Bail and Remand Court ce samedi. L’enquête policière se poursuit sous la supervision du surintendant Bansoodeb et de l’assistant-commissaire Oozeer.

 

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