Rapport sur Landscope Mauritius : «Manque de culture de résultat et absence de leadership»

Créé en 2016, après la  fusion de diverses institutions tombant sous le ministère des Finances, Landscope Mauritius affiche plusieurs manquements au niveau de son organisation. C’est ce qu’indique un rapport rédigé par un groupe de consultants nommé par Landscope Mauritius et publié l’année dernière.

Un constat qui mentionne un déficit de leadership et une mauvaise utilisation des ressources. C’est ce qui découle d’un rapport rédigé par Verso Consulting qui a pour but de procéder à la restructuration de Lanscope Mauritius et qui a été présenté l’an dernier. À la page huit du document, qui fait un diagnostic organisationnel et opérationnel, les consultants ont mis en exergue le fait que « le positionnement et les missions de Landscope sont dans l’ensemble mal compris par les équipes. » Concernant l’image projetée par Landscope Mauritius, le rapport observe qu’il y a un déficit en termes de confiance au niveau des employés. L’ingérence politique est un autre facteur qui semble porter atteinte au fonctionnement de l’organisation, les consultants ne manquent pas d’évoquer les « décisions politisées », ou « l’intrusion du politique dans le pilotage des activités. »

En ce qu’il s’agit du style de management adopté par Landscope Mauritius depuis sa création en 2016, les consultants sont d’avis que la direction a trop tendance à être « réactive » et en mode « fire fighting avec une vision partielle de son action. » Le manque de responsable à la tête des divers départements a aussi été souligné dans le rapport, précisément dans les départements finance et IT, avec pour résultat, « une dilution des responsabilités entre fonctions, ce qui ne favorise pas la transversalité recherchée par la fusion.» Le manque d’autonomie dans les prises de décisions par le management est un autre point relevé par les consultants de Verso Consulting.

Au chapitre de l’environnement et des valeurs de Landscope Mauritius, le rapport souligne un « manque de résultat, une absence de démarche d’évaluations », ainsi qu’un manque d’interactions et de coopérations. Concernant les compétences qui sont à la disposition de Landscope Mauritius, on considère qu’elles sont parfois sous exploitées, avec un manque de délégation et de responsabilisation opérationnelle à tous les niveaux, sans compter que la motivation du  personnel est soumise à rude épreuve. Les rédacteurs notent « l’absence de visions stratégiques et managériales, l’absence de responsabilisation, la coexistence de conditions de travail différentes. »

Orientations politiques

Le mode de gouvernance adopté par Landscpope Mauritius a aussi attiré l’attention des consultants. Ils considèrent qu’il y existe une forte impulsion politique, d’autant plus que « la composition et le fonctionnement du Board, privilégie un positionnement fort du politique à travers le ministère des Finances, dans les orientations de la structure comme dans son pilotage ».

Au chapitre des propositions, les consultants considèrent nécessaire d’offrir une meilleure visibilité sur la stratégie de Landscope en interne comme en externe, pour impliquer et fédérer les équipes, « et asseoir la crédibilité et l’image de la structure auprès des partenaires extérieurs. » Cette visibilité doit, selon les consultants, être encouragée par un « top management qui construise avec ses équipes, formule des plans d’action et le développement d’outils de communication et promotion institutionnelle. »