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Rapport de l’ESAAMLG : une attaque «injuste» des pairs africains

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Les attaques pleuvent par intermittence sur les services financiers. À tort ou à raison, des réprobations fusent de toutes parts, de l’Inde, en passant par l’Europe, les États-Unis et tout récemment de la zone subsaharienne. Dans un rapport, l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG) entache la crédibilité de Maurice en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce Mutual Evaluation Report (MER) préliminaire est vivement contesté par les autorités locales. 

Le ministère des Services financiers explique d’emblée que cette première ébauche a subi, en juin dernier, un examen approfondi, selon les procédures convenues de l’ESAAMLG.  Le ministre de tutelle a envoyé une lettre officielle au président du conseil des ministres de l’ESAAMLG, Philio I. Mpango, pour s’opposer formellement à la publication du rapport dans sa forme actuelle. Il estime que le MER comporte un certain nombre de lacunes en ce qui concerne la qualité et la cohérence. Il attire également l’attention sur une interprétation erronée de la méthode d’évaluation de la Financial Action Task Force (FATF) et d’une analyse incomplète et contradictoire des données qualitatives et quantitatives. Le ministre avance aussi qu’il y a eu des violations flagrantes des procédures pour élaborer un MER.

Penny Hack : «Enough is enough»

Penny Hack
Penny Hack

Commentant ce dernier épisode, l’avocat d’affaires Penny Hack estime injuste que le centre financier mauricien fasse constamment l’objet de reproches. « C’est comme un complot. À chaque fois qu’on signe des conventions, des traités, des adhésions aux exigences des Européens, des Américains et des Indiens, il y a toujours des critères mystérieux qui nous tombent dessus. C’est ainsi que le secteur se retrouve dans une situation difficile », dit-il.

Il explique que dans le domaine des services financiers, il n’y a guère de pays amis, mais des compétiteurs. Bien que Maurice ne soit qu’un petit joueur par rapport aux grands centres financiers américains, européens et autres, le pays ne cesse de se plier à leurs exigences en matière de conformité.

« Le problème vient de nous-mêmes, avec cette attitude de tout accepter et, des fois, de trop accepter les conditions imposées par les autres. Par exemple, chaque entreprise doit désormais avoir plusieurs effectifs en matière de contrôle. Les grands centres ont les moyens pour se permettre de tels coûts par rapport aux montants du flux des capitaux. À Maurice, on n’est qu’une goutte d’eau dans la mer. On reste coincé par l’Inde, l’Afrique, l’Europe et les États-Unis. Il est temps de déployer un paradigm shift et dire : enough is enough ! Sans blâmer qui que ce soit, il est temps de changer de mentalité et d’amorcer des changements », confie l’avocat.  

Dhanesh Maraye : «Nous avons la capacité d’être un centre financier de choix»

Dhanesh Maraye
Dhanesh Maraye

Dhanesh Maraye, Chief Investment Officer chez Bean Tree Capital, estime qu’en « une semaine, le centre financier mauricien a été cité pour de mauvaises raisons dans la presse internationale. Dans le contexte régional, lors du 31e sommet de l’Union Africaine, les chefs d’État ont laissé entendre que notre secteur financier attirait l’argent sale.Il est temps que les autorités dévoilent leur stratégie pour cette industrie, surtout qu’une restructuration a été annoncée dans le récent Budget. Il faudrait peut-être aussi que l’Economic Development Board commence une campagne de communication et de promotion pour démontrer que Maurice n’a pas seulement l’ambition, mais aussi la capacité, d’être un centre financier de choix pour la région. L’industrie financière locale peut se développer comme un centre incontournable pour le financement de projets dans la région, car nous avons les institutions, les professionnels et aussi le cadre juridique pour le faire », dit-il.

 

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