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Rapport de l’audit interne troublant : Mauvaise gestion des finances à la Commission de l’océan Indien

Commission de l’océan Indien Une session du conseil extraordinaire des ministres.

Dépenses sans autorisation, mauvaise utilisation des donations, dépenses excédentaires… Une enquête sera instituée à la Commission de l’océan Indien pour faire la lumière sur les zones d’ombre relevées par le comité d’audit interne.

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Coup de tonnerre à la Commission de l’océan Indien (COI) depuis la fin de septembre. Les pays membres – Maurice, Réunion, Seychelles, Comores et Madagascar – sont intrigués par « les éléments troublants » contenus dans le rapport de l’audit interne, circulé le mardi 19 septembre 2017.

Le rapport chiffre à quelque Rs 30 millions les « unauthorised overspending » dans certains projets ces dernières années. Les déficits se sont accumulés à quelque Rs 28,6 millions entre 2011 et 2015. De plus, l’Union européenne (UE) a qualifié de non-éligibles des réclamations tournant autour de 2 millions d’euros (Rs 80 millions) pendant cette même période. L’UE est le premier partenaire au développement de la COI. Depuis 2005, elle a financé 17 projets de coopération pour un montant total de 156 millions d’euros (Rs 6 milliards) des Fonds européens de développement. Consciente des spécificités insulaires, l’Union européenne accompagne la COI dans les domaines des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, de la connectivité régionale, des pêches, de la lutte contre les effets du changement climatique ou encore de la préservation de la biodiversité régionale.

Lors d’une fonction à la COI, en mai 2017, l’ambassadrice de l’UE, Mme Marjaana Sall, a qualifié d’« historique » le partenariat entre l’UE et la COI. « L’Union européenne est, encore aujourd’hui, le principal partenaire financier et technique de la Commission de l’océan Indien, avec des projets (évalués à plus de 150 millions d’euros) dans divers domaines comme l’économie bleue et verte, la défense des Petits États insulaires en développement (PEID), la sécurité maritime et le développement durable de la pêche. Nous avons mis en place un dialogue constant et structuré pour accompagner la mise en application de ce partenariat. Nous devons ensemble communiquer davantage ces résultats aux citoyens des États membres de la COI, mais également aux citoyens européens », a-t-elle fait ressortir.

Le rapport de l’audit interne relève aussi la mauvaise utilisation des donations faites par la Grèce et la Chine. La Grèce a promis une contribution de 4 millions d’euros (Rs 160 millions) dans le cadre d’un protocole d’accord portant sur la coopération dans le domaine du changement climatique. L’accent devait être mis sur des projets qui pourront contribuer à augmenter la résilience des domaines productifs des pays membres de la COI (agriculture, pêche, etc.) et à obtenir des résultats concrets et mesurables. Concernant la contribution de la Chine, à ce jour, elle se chiffre à environ Rs 20 millions.

Toutes nos tentatives pour avoir plus de précisions sur ce rapport se sont avérées vaines, car le secrétaire général de la COI, Hamada Madi Boléro, n’est pas au pays. Selon nos recoupements, des décisions importantes seront prises la semaine prochaine, au retour de mission du ministre des Affaires étrangères mauricien, Vishnu Lutchmeenaraidoo.
Affaire à suivre.


Les contributions

La répartition des contributions des 5 États membres au budget de fonctionnement du Secrétariat général de la COI s’établit comme suit :

  • France (Réunion) : 40 %
  • Madagascar : 29 %
  • Maurice : 20 %
  • Union des Comores : 6 %
  • Seychelles : 5 %

Commission de l’océan Indien

Créée en 1982, la Commission de l’océan Indien (COI) est une organisation intergouvernementale regroupant cinq États membres : l’Union des Comores, la France au titre de La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles. Seule organisation régionale d’Afrique composée exclusivement d’îles, elle défend les spécificités de ses États membres sur les scènes continentale et internationale. Bénéficiant du soutien actif d’une dizaine de partenaires internationaux, la COI donne corps à la solidarité régionale à travers des projets de coopération couvrant un large éventail de secteurs, dont la paix et la stabilité, la sécurité maritime, la connectivité ou encore la pêche. Cette expérience accumulée au fil des projets fait aujourd’hui de la COI un acteur incontournable disposant d’une expertise reconnue dans de nombreux domaines de développement durable.


Les instances décisionnelles

Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement trace les orientations stratégiques, qui sont ensuite déclinées en objectifs et en actions par le Conseil des ministres, mises en application par le secrétariat général, et suivies par le Comité des OPL.

Le Comité des officiers permanents de liaison (OPL)

Interface entre le Secrétariat général (et en particulier, les chargés de mission) et les États membres, il joue un rôle d’impulsion clé des actions de la COI dans les différents pays. Composé de hauts fonctionnaires des cinq États membres, il se réunit trois fois l’an pour assurer le suivi des décisions du Conseil, passer en revue l’avancement des projets et approuver les différentes activités de la COI.

Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement

Temps fort du dialogue politique et diplomatique de la COI, le Sommet des chefs d’État et de gouvernement marque l’engagement de ses États membres. Il est l’occasion de faire le bilan des actions entreprises et de fixer pour les années suivantes les orientations politiques et stratégiques de la Commission. Quatre sommets se sont tenus jusqu’ici : en 1991, 1999, 2005 et, en juillet 2014, aux Comores.

Le Conseil des ministres

Organe suprême de la Commission, il réunit, une fois par an en session ordinaire, les ministres des Affaires étrangères des cinq États membres (ou leurs représentants) pour déterminer les axes principaux des actions qui seront conduites par la COI. Il délibère sur les dossiers préparés par les OPL, avec le concours du Secrétariat général.

 

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