Retrouvés seuls sur un balcon au troisième étage d’un immeuble à Quatre-Bornes, les deux enfants se font traiter d’irruptions cutanées. Selon la CDU, la version de la mère comporterait des zones d’ombre.
La version de la mère des enfants intrigue les enquêteurs de la Child Development Unit (CDU). Plusieurs incohérences désorientent l’enquête de cet organisme au sujet des deux enfants abandonnés de Quatre-Bornes. Ayant été exposés aux défections animales, les enfants souffrent d’irruptions cutanées et sont admis à l’hôpital Victoria. Ils avaient été retrouvés mercredi, seuls dans un appartement, presque nus et en compagnie d’un chien et d’un singe.
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Leur mère, Annick Mohabeer demeure en détention policière. Elle réfute toutefois l’accusation « d’abandon d’enfants » portée contre elle. Elle a fait comprendre aux enquêteurs qu’elle s’était absentée pour faire des courses en compagnie d'un autre enfant.
Toutefois, le troisième enfant est introuvable. Nous avons interrogé les membres de la famille et ils sont tous unanimes : « Li pena ene trwaziem zanfan ». Toutefois, c’est difficile de prouver si la mère a abandonné ses enfants, nous explique une source proche de la CDU. Il se pourrait qu’après enquête, les enfants soient remis à leur mère ou atterrissent dans un centre. Ce qui pourrait motiver un retour dans un foyer avec leur mère, c’est le fait que les enfants ne présentent aucune trace de violence physique, selon notre interlocuteur.
Maison inappropriée pour élever des enfants
Une autre visite de l’appartement de la part des préposés de la CDU est prévue la semaine prochaine. Dans leur rapport, les enquêteurs ont souligné que les lieux ne sont pas appropriés pour élever des enfants. Selon le rapport, l’appartement est « messy, untidy, unconducive ». Les enquêteurs sont tombés sur une maison qu’ils qualifient « d’abandonnée » avec des excréments d’animaux jonchant le sol où mangeaient et jouaient les enfants. Les psychologues de la CDU tentent de tirer des informations des enfants pour déterminer s’ils sont perturbés, mais jusqu’à présent, cet exercice n’a rien donné.
Si la CDU doute que les membres de cette famille aient été des squatters, les propriétaires, le confirment. Selon eux, c’est un locataire qui sous-louait illégalement l’appartement à cette famille. Dimanche dernier, les propriétaires ont sollicité l’aide de la police pour faire évacuer les lieux. Ils nous expliquent qu’ils cherchaient un moyen pour faire partir ces « squatters ».
Une proche de la famille souligne que sa dernière visite à cet appartement remonte à mai 2018. « Lakaz la ti ankor prop selman bann paran la zot lavi pa ti korek nou finn byen koz ek zot », indique-t-elle. Elle ajoute que la situation se serait détériorée dans les derniers mois de 2018. « Bann paran pa ti ena travay fix zott ti pe vann linz lor sime ou byen vann mang lor trotwar. »
Et le père dans tout cela…
Selon les proches, le père des enfants vit toujours avec eux et n’a pas refait sa vie. Le père, âgé d’une trentaine d’années, habite Camp-Levieux. Il a un enfant d’environ huit ans d’une première union et a connu Annick Mohabeer il y a environ cinq ans. Toutefois, ses proches ne veulent pas lui parler ni le conseiller car, disent-ils, « il est impulsif ». Les enquêteurs veulent connaître sa version. Mais pour l’heure, il demeure introuvable.
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