Environ 450 Mauriciens sont coincés à l’étranger. C’est le chiffre que détient le ministère des Affaires étrangères. Depuis l’instauration du confinement et de la fermeture de l’espace aérien, ce n’est que vers mi-avril que les premiers vols de rapatriement débuteront.

Le 12 avril, un vol de rapatriement rentrera à Maurice en provenance de Paris. Le ministère des Affaires étrangères a mis en place un programme en se basant sur les cas difficiles, et le rapatriement des Mauriciens qui sont allés se faire soigner à l’étranger de même que des étudiants. Depuis que le gouvernement a fermé l’espace aérien, le 10 mars dernier, un bureau au sein du ministère des Affaires étrangères a été consacré pour recueillir les doléances des Mauriciens bloqués à l’étranger. Les voyageurs devront, cependant, contacter les ambassades de Maurice dans les pays où ils se trouvent pour intégrer la liste de rapatriement.
Ce bureau a reçu environ 450 demandes de la part des Mauriciens qui souhaitent revenir au pays, selon une source. D’après la liste du ministère, environ :

• 113 personnes se trouvent en Afrique,
• 206 en Europe,
• 80 en Asie,
• 13 en Australie,
• 28 en Amérique
• et d’autres dans les pays de la région, dont Madagascar.  

Outre cette liste de 450 personnes, 74 Mauriciens ont été rapatriés entre le 25 mars et le 5 avril. Deux proviennent de la région et sont des rapatriements sanitaires, alors que les autres sont des patients qui étaient sous traitement en Inde.

Après le vol de Paris, le 12 avril prochain, ce sera au tour de Dubaï et des vols de la région, qui ramèneront nos compatriotes. Les passagers devront se rassembler à un point d’embarcation et doivent être négatifs à la Covid-19. Les ambassades communiquent les détails.

Hassenjee et Ruksana bloqués, malades, et sans le sou

Hassenjee et Ruksana Mohit sont des personnes âgées, coincées à Dubaï, qui attendent de pouvoir rentrer au pays. Ne pouvant pas entrer directement en contact avec eux, c’est un neveu, Arshad, qui vit en Angleterre, qui fait le récit de leur périple. Le couple a passé 15 ans en Angleterre et a voulu retourner à Maurice en décembre 2020. Mari et femme avaient réservé des billets d’avion d’Air Mauritius et devaient rentrer le 13 janvier. Ils avaient prévu de rejoindre Paris et ont payé Rs 20 000 par personne pour les tests PCR.

Toutefois, leur vol a été annulé le 11 janvier, car les Mauriciens, ayant passé 15 jours en Angleterre ne pouvaient pas revenir. Entre-temps, ils ont loué un appartement temporairement, car ils avaient déjà rendu la maison qu’ils louaient. Le 24 janvier, le couple a décidé de rejoindre Dubaï, car c’est l’une des solutions pour rejoindre Maurice. Hassenjee et Ruksana Mohit ont effectué une réservation pour les billets de l’Angleterre à Dubaï et de Dubaï vers Maurice. Ils devaient effectuer leur quarantaine au Palm Hotel, mais avant cela, ils avaient prévu de passer 15 jours à Dubaï.

Pendant son séjour à Dubaï, le couple devait apprendre qu’il ne pourrait pas rentrer à Maurice. Hassenjee Mohit est âgé de 68 ans. Son épouse, qui est aussi dans la soixantaine, souffre d’hypertension et est sous médication. Le couple Mohit a contacté les ambassades de Maurice en Arabie-Saoudite et en Angleterre, mais n’a toujours pas reçu de réponse. Pour ajouter à son souci, il a envoyé ses effets personnels par bateau. Le navire arrive le 14 avril. Chaque jour que le conteneur restera dans le port, une surcharge de $ 500 sera appliquée.

À travers son neveu, Hassenjee Mohit demande aux autorités de trouver deux places sur un vol vers Maurice.

Cependant, la firme Emirates leur a fait comprendre qu’il y aurait un vol vers Maurice le 17 avril. Entre-temps, le couple est sans argent, et Ruksana Mohit est à court de médicaments (lesquels sont vendus contre une ordonnance d’un médecin). Ce sont des membres de la famille qui aident les deux retraités financièrement. Prenant note de la situation des sexagénaires, un hôtel de Dubaï leur a accordé une remise.

Yash attend son épouse

Bref témoignage pour Yash, un habitant de Mahébourg. Son épouse est partie rendre visite à sa mère en Suisse en janvier 2020. Avec les restrictions de circulation en Europe et les fermetures des frontières, son épouse attend toujours un remboursement de son agence de voyages pour pouvoir payer ses billets d’avion et ses tests PCR. Entre-temps, elle vit chez sa mère en Suisse et cela fera bientôt un an et demi que son époux l’attend à Maurice.