Ramgoolam lui réclame Rs 50 millions : SAJ compte s’appuyer sur l’affidavit de l’ex-époux de Soornack pour sa défense

Le Premier ministre n’a pas l’intention de verser la moindre roupie à Navin Ramgoolam. Ses conseils légaux réunissent l’ensemble des documents présentés devant les cours de justice mauriciennes ayant trait à Nandanee Soornack pour assurer sa défense dans le procès en réclamation de Rs 50 millions que Navin Ramgoolam a logé contre lui la semaine dernière.

Le leader du Parti travailliste a saisi la Cour suprême, s’estimant diffamé par les propos tenus par sir Anerood Jugnauth lors du meeting de l’Alliance Lepep le 1er mai dernier. Navin Ramgoolam reproche au Premier ministre d’avoir terni sa réputation en faisant des déclarations qui ont été diffusées en direct sur les ondes de la station de radiotélévision nationale ainsi que les radios privées.

Ce qui chiffonne l’ex-chef du gouvernement, c’est que sirAnerood Jugnauth l’a accusé d’avoir, entre autres, « volé » la femme d’un receveur de bus et que celui-ci a vécu un calvaire. Navin Ramgoolam soutient que toutes ces allégations sont infondées.

Préparant sa défense, sir Anerood Jugnauth compile toutes les données pouvant prouver le contraire. Il y a d’abord l’affidavit juré par Sanjeev Oogarah, l’ex-époux de Nandanee Soornack, un receveur de la Compagnie nationale de transport (CNT). Dans ce document, cet habitant de Caro Laliane porte de graves accusations contre l’ex-chef du gouvernement.

Témoin de la défense

Il n’est pas non plus exclu que Sanjeev Oogarah soit présenté comme témoin de la défense par le Premier ministre. Le receveur s’était confié au Défi Media Group peu après la défaite de Navin Ramgoolam aux dernières législatives pour raconter comment il avait été jeté en cellule sans raison valable et le calvaire qu’il avait subi aux mains d’un ancien officier de police aux méthodes contestées.

Les hommes de loi du Premier ministre ne vont également pas se priver pour utiliser le procès-verbal de la Cour d’appel de Bologne où Nandanee Soornack a contesté son extradition réclamée par les autorités mauriciennes. Dans ce document, un de ses avocats explique qu’un enfant est né de la liaison qu’elle entretenait avec Navin Ramgoolam.

L’ex-Premier ministre s’insurge également contre le fait que son successeur l’a critiqué depuis la découverte des Rs 220 millions de roupies en espèces et en devises à son domicile en février 2015. Sans compter ses innombrables cartes de crédit, dont la fameuse Centurion Card d’American Express qui n’est offerte qu’à des multimillionnaires à travers la planète...

Le leader travailliste s’indigne que sir Anerood Jugnauth l’accuse d’avoir inculqué une « culture » de corruption durant ses deux derniers mandats. Pour lui, tout ce que raconte l’actuel chef du gouvernement n’est que mensonges. Le temps que l’affaire soit prise sur le fond en cour, sir Anerood Jugnauth aura réuni des « preuves » pour soutenir ses allégations contre le leader des rouges,  affirme-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. La pression est donc sur le Central Criminal Investigation Department qui a ouvert différentes enquêtes sur l’ex-Premier ministre.