Ramgoolam accuse XLD de «diaboliser Bérenger avec un refrain dicté par le MSM»

Navin Ramgoolam, leader du PTr, et Paul Bérenger, celui du MMM, ont longuement abordé la rupture avec le PMSD. Ils étaient en conférence de presse, le samedi 20 avril, à Ébène.

«Malerezman Xavier-Luc Duval inn al tom dan pano akoz lafami ek lot dimoun. » Propos du leader du PTr, Navin Ramgoolam face à la presse, ce samedi 20 avril, à Ébène. Il était aux côtés de Paul Bérenger, leader du MMM, et de Richard Duval, leader du parti Nouveaux Démocrates. 

Abordant à nouveau la fracture avec le PMSD, le chef des rouges parle de ses « efforts continus » depuis trois ans pour réunir toute l’opposition « afin de sortir le pays du précipice » et d’apporter « un véritable changement avec un programme commun ». 

Selon lui, tout se passait bien malgré quelques différends. D’ailleurs, dit Navin Ramgoolam, c’est « tout à fait normal » dans une alliance, « où il faut toujours faire des concessions et des sacrifices ». Il explique que les congrès organisés par l’ex-alliance PTr/MMM/PMSD à travers le pays, l’année dernière, avaient connu « un franc succès ». « Se sa kinn fer MSM panike. Zot inn konpran ki zot zour ti konte e zot inn telman dezespere ki zot inn panse ki si zot kas lalians, zot ti pou kapav sov zot lapo. Zot pe reve », martèle l’ancien Premier ministre. 

Navin Ramgoolam accuse aussi le MSM d’adopter ses « méthodes habituelles ». « Servi Judas, donn plis tiket, plis post ek larzan. Sa metod MSM sa », allègue-t-il, tout en critiquant à nouveau la campagne lancée par le PMSD visant à « diaboliser » le leader du MMM, Paul Bérenger : « Se enn refrin dikte par MSM pou diaboliz Paul Bérenger e fer li sarye tou tor lor so zepol. » 

Navin Ramgoolam ajoute que le leader du MMM « inn ‘bend backwards’ pou fer konsesion ki momem monn tike, mo pa ti atann ». Le leader du PTr déclare également qu’il avait compris que « Xavier-Luc Duval avait un tout autre agenda ». Ce qui a été mis en lumière par des demandes que Navin Ramgoolam juge « excessives ». Il dira que le leader du PMSD « ti pe fer bann diskision trene sak fwa e ti pe kas lelan pou frenn mobilizasion lalians pou le 1er-Me ».

Rencontre à l’étranger

« Nous savions qu’il négociait avec le MSM depuis plus d’un mois, même lorsqu’il était à l’étranger. Mo kone kan ti ena renion, kot kisann-la, dan ki lakaz, ki ler, kisann-la ti la e ki intermedier », soutient Navin Ramgoolam. 

Abordant les nouvelles conditions imposées par les bleus, il affirme que le PMSD réclamait 10 tickets et souhaitait que son secrétaire général soit candidat à Port-Louis Maritime/Port-Louis Est (n° 3). 

Le leader des rouges indique qu’il avait, lors d’un tête-à-tête avec Adrien Duval, expliqué pourquoi le PTr ne pouvait faire de concessions concernant les 35 tickets et qu’il ne pouvait déplacer le député sortant qui a réalisé « une bonne performance » : « Monn fer zefor. Monn aksepte ki enn PMSD vinn minis Finans ek monn aksepte lor nonb zot bann minister. Zot inn dimann 2 lanbasad. » 

Selon Navin Ramgoolam, les huit tickets offerts au PMSD auraient permis l’élection de tous les huit candidats avec facilité : « Paul Bérenger ankor enn fwa inn fer koustik pou akomod PMSD me ‘body language’ ti negatif ». Il révèle de plus qu’à un moment donné, Xavier-Luc Duval avait proposé de ne pas participer au meeting du 1er-Mai et qu’il organiserait plutôt sa journée portes ouvertes le 5 mai à Grand-Gaube. « Ou trouv sa akseptab ou ? »

Revenant sur la réunion du 14 avril, Navin Ramgoolam raconte avoir mis Xavier-Luc Duval devant les faits en lui disant que c’était connu qu’il y avait des négociations entre le PMSD et le MSM. « Ziska zordi li pann demanti. »

Des problèmes sont également survenus concernant les candidats que le PMSD allait aligner. « Lorsque nous lui avons demandé si Khushal Lobine, Véronique Leu-Govind et Richard Duval seraient candidats, linn dir ki Véronique Leu-Govind pou kandida, me pou Khushal Lobine e Richard Duval, linn dir ki zot kandida pou le moman. Ti ena mem bann remark dezoblizan lor ansienn prezidant PMSD », poursuit Navin Ramgoolam, qui dit maintenant laisser le soin à Xavier-Luc Duval de « se justifier auprès de la population. Kouma li pou kapav travay ek MSM avek bann skandal ki limem linn revele avek so 135 PNQ ». 

« L’alliance pas affaiblie »

Le départ du PMSD de l’alliance n’a en aucun cas affaibli le PTr et le MMM. « Sa inn redinamiz nou lalians avek bann veritab zeritie sir Gaëtan Duval. Nous avons fait beaucoup de progrès sur huit circonscriptions. Nous sommes tous d’accord et il ne nous reste que quelques ajustements mineurs. Nous sommes prêts pour le 1er-Mai. Vendredi, il y a eu une grande mobilisation à Arsenal. » 

L’alliance se concentre sur la préparation de son manifeste électoral. « Osman Mahomed et Ajay Gunness coprésident le comité pour la préparation du manifeste électoral », fait savoir Navin Ramgoolam. Il lance également un avertissement au directeur du NSS et au commissaire de police : « Toute personne qui abuse du système et qui pervertit la démocratie avant et pendant les élections devra être tenue responsable. »

Perte de temps

Paul Bérenger regrette, pour sa part, que « l’alliance ait perdu beaucoup de temps à cause de Xavier-Luc Duval ». Selon lui, « le temps presse, nous manquons de temps et d’argent ». « Notre combat reste le même avec nos camarades de Nouveaux Démocrates, qui sont le véritable PMSD. Nou konba, se fer sa gouvernman-la ale e sov nou pei », martèle Paul Bérenger. 

Selon le leader des mauves, Xavier-Luc Duval a pris « un malin plaisir » à dire que la priorité de l’alliance était « les tickets et non le programme. Li pann prezid okenn renion pou komite program depi linn retourne. Se enn ipokrit ».

De son côté, Richard Duval, leader de Nouveaux Démocrates, indique que leur objectif est de rallier les bleus et ceux qui se sentent orphelins. « Nous sommes tous d’accord que le pays traverse des moments extrêmement difficiles, où la démocratie est menacée chaque jour par le gouvernement MSM. Nous avons formé une alliance pour sauver le pays. Li pa enn kestion tiket sa », assure-t-il.