Rama Sithanen sur Radio Plus : «Il y a consensus sur la nécessité d’une réforme électorale»

Le projet de réforme électorale a été abordé en long et en large dans la seconde partie du Grand Journal de Radio Plus présenté par Jean-Luc Émile. Il recevait Rama Sithanen qui a déjà rédigé un rapport à ce sujet. « Il y a consensus au sein de la population sur la nécessité d’introduire une réforme électorale », a indiqué l’économiste.

L’ex-ministre des Finances va plus loin dans ses propositions, déclarant que si le Premier ministre (PM) estime, dans sa sagesse, qu’il y a une sous-représentation et qu’il souhaite plus de compétences, il peut très bien procéder à des nominations. Pour Rama Sithanen, « la réforme électorale est nécessaire pour deux raisons précises ». Il estime qu’il est temps de trouver une solution au système de First-Past-The-Post (FPTP) et qu’on assure une meilleure représentativité féminine au Parlement.

Rama Sithanen est d’avis que le système de FPTP ne reflète pas la réalité des pourcentages de votes obtenus par un parti à une élection. Concernant la représentativité féminine, l’économiste se dit déçu par l’attitude des partis politiques traditionnels à l’égard des femmes. Ces dernières, a-t-il précisé, « représentent plus de la moitié de la population à Maurice et elles restent sous-représentées au Parlement ».

Il propose qu’au moins une femme soit alignée par circonscription. Il rejette l’argument de quelques-uns qui clament que « certaines circonscriptions ne correspondent pas au profil des femmes ». Les dernières élections municipales ont, selon lui, prouvé le contraire.

Réagissant au renvoi de l’affaire de Rezistans ek Alternativ (ReA) contre la déclaration ethnique des candidats aux élections, Rama Sithanen dit ne pas être inquiet. « Nous avons attendu six mois. Nous pouvons attendre trois mois de plus. »

Selon lui, il serait préférable que le PM consulte tous les acteurs politiques, dont ReA et des experts en matière de réforme électorale. « Pravind Jugnauth, c’est une autre génération. Il est plus ouvert sur ce sujet. » Sur les bribes d’informations émanant du comité ministériel institué pour se pencher sur la réforme électorale, Rama Sithanen soutient que si c’est vrai, ce n’est pas rassurant. Il s’oppose à la proposition que sept candidats soient nommés par les leaders politiques. « C’est à la population de décider de cela à travers une liste. »