Ram Mulliah, 85 ans, a vu le jour à Britannia le 26 octobre 1934. Issu d’une famille pauvre de 11 enfants, il marchait pieds nus. Il se rendait à l’école dans la région de Rivière-des-Anguilles avec sa tente en raphia à la main. Son père, électricien de son état, est décédé à la suite d’un accident lorsqu’il avait 14 ans. En tant que frère cadet, il a dû ranger son uniforme d’école pour encha╛îner les petits boulots afin d’élever le reste de la fratrie.
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C’est ainsi que dès son plus jeune âge, il devient adulte malgré lui. Aujourd’hui, on retrouve un homme sage et désintéressé qui jouit de sa retraite en aidant les autres au nom de la foi. Il est sans doute une force de la nature.
Après la mort tragique de son père, Ram Mulliah est parti travailler à l’usine de Britannia pour conserver le toit familial. Trois de ses sœurs et frères étant mariés, il s’est retrouvé avec sept petits frères et sœurs sous les bras.
« J’ai travaillé trois ans à l’usine afin de louer trois chambres pour ma famille. Le travail de laboureur était extrêmement difficile. Très peu d’employés persévéraient dans ce métier. À l’époque, mon salaire était de Rs 63. Certes, c’était peu, mais j’avais besoin de cet argent pour l’éducation de mes frères et sœurs et par la suite, leur mariage. Ma mère, également laboureuse, ne s’est jamais découragée. Il fallait débourser Rs 27 pour les examens de la Form 1 et malgré le fait qu’on n’avait pas les moyens, elle voulait absolument envoyer ses enfants à l’école », se souvient-il.
Son salaire étant insuffisant, Ram a élevé des vaches avec l’aide de sa mère. « À cette époque, nous étions encore sur la propriété de Britannia. Nous y sommes restés jusqu’à ce que le cyclone Carol de 1960 détruise notre petite maison. C’est grâce à l’élevage et le travail de laboureur que mes deux frères ont pu compléter leurs études. Aujourd’hui, ils ont tous réussi dans la vie. Deux de mes frères étaient enseignants de collège, mais ils n’hésitaient pas à travailler la terre pendant les vacances pour apporter leur pierre à l’édifice », confie-t-il, ému, en évoquant ce souvenir.
Quand ils ont perdu leur maison, la famille de Ram Mulliah a déménagé pour aller s’installer à Tyack. En 1967, Ram obtient une bourse de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et passe 15 jours à La Réunion. L’année ensuite, il va à Israël pour les affaires et il y passera quatre mois. À son retour, il accomplit le rêve de sa mère et contribue au mariage de ses frères et sœurs. Quand sa mère les quitte à l’âge de 58 ans, Ram est profondément attristé.
Le déclic était dans les pages du livre «Miracles of Sai»»
À un moment donné, Ram Mulliah a délaissé la terre pour intégrer la force policière. Toutefois, il est retourné très vite à ses premiers amours, en l’occurrence la propriété de Britannia, mais cette fois-ci pour s’occuper de la formation dans les laboratoires. En parallèle, Ram Mulliah dirigeait l’Artisan and General Workers Union en tant que président. Petit à petit, il a gravé les échelons pour être élu comme membre exécutif au bureau central de Britannia. Il a pris sa retraite du laboratoire de Britannia à l’âge de 61 ans.
Son amour pour le social et la spiritualité
À 59 ans, Ram Mulliah a connu un éveil spirituel. Le déclic était dans les pages du livre «Miracles of Sai » (NdlR : Maître spirituel). « J’étais déjà dans le social. Cependant, quand j’ai découvert ce maître spirituel, cela a réaffirmé mon amour pour le social lié à la spiritualité. À vrai dire, c’est une leçon de vie unique en son genre qui prône l’amour et le service pour le bien-être des autres », exprime-t-il.
À la suite de cet éveil spirituel, Ram, de nature curieuse, décide de se rendre au chevet de son guide spirituel à Puttaparthi en Inde. « Je voulais constater de mes yeux si les disciplines et principes que prêchaient ces bouquins que je lisais nuit et jour étaient réels. Je suis parti pour ce voyage spirituel avec ma moitié avant qu’elle ne ferme les yeux. Je suis content d’avoir pu faire ce dernier voyage transformatif avec elle. »
Ce voyage « transformatif », qui lui a mis les larmes aux yeux, Ram Mulliah voulait le partager avec les habitants de Tyack à travers la belle philosophie d’amour et de paix. Pour ce faire, il a instauré avec d’autres disciples un centre de Sai Baba à Tyack afin qu’ils puissent avoir un endroit pour pratiquer les principes de Sai Baba et apporter du bien-être aux autres à travers le social. Aujourd’hui, âgé de 85 ans, à la retraite et veuf, il se consacre au service des autres comme le prêchait son guide spirituel Sai Baba.
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