Rajiv Servansingh, DG de la STC : «Pas de changement des prix à la pompe»

• La priorité est de renflouer le Price Stabilisation Account

Le prix du baril du pétrole continue de baisser sur le marché mondial. À Maurice, les prix à la pompe ne baisseront pas de sitôt, indique-t-on, toutefois, au niveau de la State Trading Corporation (STC).

USD 96,69. C’est le prix du baril du pétrole ce jeudi 4 août 2022. Un montant en baisse. Le secrétaire-général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim), Jayen Chellum, estime que, logiquement, « les autorités auraient dû procéder à une baisse des prix de l’essence et du diesel en raison de la dégringolade des prix sur le marché pétrolier ». À cet effet, il estime que le prix de l’essence, à Rs 74,10 le litre, aurait dû être ramené à Rs 61,30 le litre et celui du diesel (Rs 54,55) à Rs 45,10 le litre, soit au même niveau qu’en février dernier.

Pour soutenir ses arguments, Jayen Chellum explique que, le 26 février 2022, le cours du pétrole Brent était à USD 97 le baril et celui du West Texas Intermediate (WTI) à USD 91,59. « À cette époque, l’essence et le diesel se vendaient à Rs 61,30 et Rs 45,10 le litre respectivement », fait-il ressortir.

Il avance que le 4 août 2022, les cours du Brent et du WTI sont à USD 96,78 et USD 90,66 respectivement. « Ce qui explique que, même avec les contributions exagérées imposées, les prix de l’essence et du diesel auraient dû être ramenés approximativement au même niveau qu’en février dernier », dit-il. Le secrétaire-général de l’Acim explique qu’une baisse du prix du carburant « allégera grandement le fardeau financier de la population ».

De son côté, le président de la Petroleum Retailers Association, Bhim Sunassee, s’attend à une baisse des prix de l’essence et du diesel, suivant la tendance à la baisse des cours sur le marché pétrolier. « Quand il y a une hausse des prix, le gouvernement n’hésite pas à passer la note aux consommateurs, maintenant que les prix chutent, il est tout à fait logique qu’il nous soulage », dit-il. Selon lui, après les différentes hausses des prix de l’essence et du diesel, les stations-service ont perdu entre plus de 20 % de leur clientèle. « Si les prix baissent, nous pourrions au moins en récupérer une partie », explique-t-il.

Quant au président de la Taxi Proprietors Union, Raffick Bahadoor, il souhaite une baisse des prix de l’essence et du diesel d’ici décembre. « Cela permettrait non seulement aux chauffeurs de taxi de faire des économies sur le carburant, mais aussi de revoir leurs tarifs. Ce qui soulagera notre clientèle », dit-il.

Malgré ces demandes, les prix de l’essence et du diesel ne vont pas baisser de sitôt. Selon le directeur de la State Trading Corporation (STC), Rajiv Servansingh, « la priorité est de renflouer le Price Stabilisation Account qui est largement déficitaire ». Il explique que le déficit au niveau du Price Stabilisation Account tourne autour de Rs 3,5 Md à Rs 4,5 Md. « Nous devons combler en priorité ce déficit avant d’envisager une baisse des prix des produits pétroliers ». soutient-il.