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Rajespedee Candasamy : «Nou pena lakaz, Kot sa nou pou ale ?»

Rajespedee Candasamy Rajespedee Candasamy - Photo : Marejoreland Pothiah

Deux sinistrés du cyclone Berguitta, jadis squatters du Centre Saint-Malo à Baie-du-Tombeau, ont pris l’initiative d’entamer une grève de la faim. L’objectif est de réclamer une demeure convenable pour les neuf familles qui logent toujours au centre de cette localité. Les deux victimes lancent un appel déchirant au gouvernement.

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Le jardin de la Compagnie est le théâtre d’une scène singulière depuis vendredi soir. Deux malheureux, ayant perdu tous leurs biens matériels lors du passage du cyclone Berguitta, squattent temporairement la structure en tôle ondulée de l’espace public. Leur appel consiste à réclamer au gouvernement la régularisation de toutes les familles qui sont actuellement au centre social Saint-Malo, à Baie-du-Tombeau.

« J‘ai tout perdu »

Allongée sur un matelas et perdue dans ses pensées, Rajespedee Candasamy, 48 ans, peine à croire qu’elle doit mener une grève de la faim afin de réclamer un logement. « J’ai tout perdu. La demeure où j’ai habité depuis 2003 s’est transformée en une véritable passoire au fil du temps. » Pour être précis, sa demeure était un entrepôt aménagé en maisonnette. Suite au passage du cyclone Berguitta en janvier de cette année, elle a dû trouver refuge au Centre social de la localité. « J’y suis restée jusqu’à ce qu’on ait eu vent de notre expulsion de l’espace », avance Rajespedee Candasamy.

Autrefois storekeeper, cette mère de famille raconte que c’est un accident de travail qui l’a rendue partiellement invalide. Depuis, elle bénéficie d’une enveloppe financière mensuelle de Rs 4 000 de son fils. De cette somme, elle doit déduire Rs 1 300 pour payer le loyer. « Cette grève de la faim est mon seul espoir », s’exclame Rajespedee Candasamy, avec une larme naissante aux yeux.

Toutefois, Rajespedee se dit confiante que le gouvernement répondra favorablement à leur demande. « Je demande aux autorités de considérer notre cas. Nou pena lakaz. Kot sa nou pou ale ? Le loyer des maisons en location débutent à partir de Rs 6 000. En sus de cela, les propriétaires réclament deux mois d’avance. Où vais-je trouver cet argent ? » ajoute notre interlocutrice, avant d’éclater en sanglots.

Douglas Baya, un autre sinistré, assiste à la scène. Le barbu de 70 ans, qui était également allongé sur un matelas, se dit prêt à maintenir sa grève « jusqu’au bout ». Moins émotionnel que Rajespedee, Douglas ne passe pas par quatre chemins pour s’exprimer. « J’ai entamé cette grève de la faim pour les autres. Mon seul souhait est que les neuf familles de sinistrés bénéficient d’un logis convenable. Ces 11 enfants, dont le benjamin est âgé d’un an, méritent de vivre dans un endroit décent pour leur épanouissement. C’est la raison pour laquelle j’irai jusqu’au bout dans mon combat qui durera peut-être longtemps », explique l’ex-habitant de Baie-du-Tombeau.

Ce dernier habitait autrefois chez son fils, dans les appartements de la NHDC de la région. Il lance ainsi un appel aux autorités. « Les squatters du Centre Saint-Malo n’ont rien. Si on avait quelque chose sous la main, voire un endroit où habiter, on ne serait pas là à réclamer l’aide du gouvernement », conclut Douglas Baya.

 

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