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Rajesh Moorghen : sur tous les fronts

Le chef inspecteur est de tous les combats. Il est aujourd’hui sous les feux des projecteurs parce que c’est après son passage devant l’Equal Opportunities Commission que l’avocate Gayle Mary-Jane Yerriah a démissionné de cette instance.

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C’est par lui que l’affaire a éclaté. Le chef inspecteur Rajesh Moorghen est celui qui a remis en cause la nomination de Me Gayle Mary-Jane Yerriah au conseil d’administration de l’Equal Opportunities Commision (EOC). Par l’entremise de son homme de loi
Me Rouben Mooroongapillay, le policier a fait ressortir que l’avocate n’avait pas l’expérience nécessaire pour siéger sur ce board. Si le chef inspecteur de 46 ans s’est retrouvé devant l’EOC, c’est pour contester sa suspension, qu’il juge arbitraire, à la suite de l’affaire Azie en 2014. Retour sur le parcours de ce policier qui est de tous les combats et sur tous les fronts.

Rajesh Moorghen compte 26 ans de carrière dans la force policière, qu’il a rejointe à l’âge de 18 ans. Il est promu sergent à 23 ans et accède au rang d’inspecteur à l’âge de 30 ans. L’homme originaire de Rose-Hill a été affecté à différentes unités, dont la police régulière, la VIPSU, la Special Support Unit, l’Anti Drug and Smuggling Unit et le Central Criminal Investigation Department.

Lors de son passage à l’Adsu, Rajesh Moorghen réalise un joli coup de filet en 2002 en arrêtant Curty Etiennette. Ce cuisinier âgé d’une quarantaine d’années rentrait de Mumbai quand il a été appréhendé sur le parking de l’aéroport. Les valises de cet habitant de Cité Kennedy, Quatre-Bornes, ont été fouillées et 600 grammes d’héroïne d’une valeur de Rs 7 millions ont été retrouvés, dissimulés dans une paire de chaussures.

Le chef inspecteur se distingue aussi au niveau international en mettant la main au collet du suspect d’un crime commis en 2004 en Angleterre. Le Mauricien Sailesh Doomun était recherché pour le meurtre de sa petite amie. Il avait décapité cette dernière, une ressortissante tchèque, et avait enfermé le corps dans le locker d’un garage à Londres. L’habitant de Vacoas avait ensuite pris la fuite. Il était rentré à Maurice en passant par l’Italie avec un faux passeport. Cependant, Rajesh Moorghen et son équipe l’ont arrêté dans une maison de jeux à Quatre-Bornes aux petites heures. Soumis à un interrogatoire serré, Sailesh Doomun a fini par avouer les faits. Travaillant de concert avec ses confrères de Scotland Yard, le chef inspecteur a procédé à l’extradition du suspect.

En 2012, Rajesh Moorghen est muté à Rodrigues. Il dit être victime d’un transfert punitif mais ne chôme pas pour autant. Il élucide le meurtre de Barthélémy Azie, 14 ans après les faits. Ce jeune de 17 ans avait été roué de coups devant la boutique de son père et son cadavre avait été dissimulé sous un tas de feuilles à Bois d’Oiseaux. Plusieurs suspects arrêtés dans le cadre de ce meurtre sont passé aux aveux.

Mais cette affaire se retourne contre Rajesh Moorghen, nommé chef inspecteur en 2014. Le 28 mars de cette même année, son équipe et lui sont arrêtés pour complot. Simon Azie, le père de Barthélémy Azie, aurait consigné une déposition dans laquelle il reprochait au commissaire de police Dhun Iswar Rampersad et à d’autres haut gradés d’avoir négligé le dossier de son fils pendant 14 ans. Cependant, dans la presse, Simon Azie a nié avoir fait cette plainte. Rajesh Moorghen a alors été accusé d’avoir falsifié sa déposition.

Cela a été le début d’une longue bataille juridique pour le chef inspecteur et son équipe. Jusqu’au 19 août 2015, quand les charges provisoires qui pesaient contre Rajesh Moorghen, le sergent Grajille Félicité, ainsi que les constables Arnaud Gérard et Christian Casimir ont été rayées.

Cependant, cette affaire ne s’est pas arrêtée là puisque le chef inspecteur se trouve aujourd’hui devant l’EOC. Où, encore une fois, il fait couler beaucoup d’encre. Son cheval de bataille cette fois : un vice de procédure supposé qui a mené à la démission de la principale concernée. Jusqu’où ira Rajesh Moorghen dans sa quête de justice ?


Mary-Jane YerriahMary-Jane Yerriah démissionne de l’EOC

Me Rouben Mooroongapillay avait demandé à la présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim de révoquer Mary-Jane Yerriah comme membre du board de l’EOC. Finalement, l’avocate a remis elle-même sa lettre de démission. Me Rouben Mooroongapillay argue que Mary-Jane Yerriah a prêté serment comme avocate en 2013 et ne compte que trois ans de service. Or, il faut un minimum de cinq ans au barreau pour siéger comme membre de l’EOC.

 

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