Rajenee : «Mon fils ne méritait pas un tel sort» 

Un terrible drame s’est abattu sur la famille Basenoo, de Midlands. Yashveer, aussi connu comme Yanish, 22 ans, est décédé dans des circonstances tragiques. Le jeune homme a trouvé la mort dans un accident de la route, le 14 mai dernier. Il était avec des amis quand leur voiture a fait une violente sortie de route sur l’autoroute à Gros-Bois, à Rose-Belle. Yanish était fils unique. 

Ses deux amis, blessés dans l’accident sont admis à l'hôpital. Le chauffeur a été testé positif à l’alcotest. La disparition soudaine de Yashveer bouleverse ses parents et tout son entourage. Il avait prévu une sortie pour la fête des Mères, célébrée dans une semaine. 

Rajenee Basenoo, la mère du jeune homme, a le cœur meurtri. « Mon fils ne méritait pas un tel sort. Li enn inosan », lâche cette maman dévastée. Yanish était tout pour elle. « C’était mon fils unique. Depi li tipti nou ti touzour ansam. Touletan li ti aveck mwa », explique-t-elle. Yanish avait fréquenté l’école primaire James Toolsy, à Curepipe, et avait poursuivi son cycle secondaire au collège St-Joseph. « Après le collège, il avait gardé contact avec tous ses amis », dit-elle.

Un fils exemplaire, dira-t-elle. « Il était très respectueux. Il se souciait beaucoup des personnes âgées. Li get vie dimounn », explique Rajeenee. «  Mo mama ena 62 ans e mo papa 68. Tous les jours, il passait les voir. Linn aste lapintir ek so granper pou li pou pintire  », ajoute, pour sa part, Ashwina, la tante maternelle de Yashveer.  

Le jeune homme avait une passion pour la musique. « C’était facile de savoir lorsqu’il était à la maison. Il jouait la musique à fond, même en nettoyant sa voiture, il écoutait de la musique », explique sa maman. Mais d’un coup, sans crier gare, toute cette joie de vivre a disparu. « Il me taquinait, Yanish me faisait rire.  Quand il était plus jeune, il était un peu enrobé. Apre linn koumans fer lexersis. Le dimanche, il se réveillait tôt pour aller courir au Midlands Dam. Il me réveillait aussi. Li ti kontan mwa dir Gro nou ale. Lerla nou al ansam », confie Rajeenee. Des moments de partage entre mère et fils qu’elle gardera à tout jamais. 

Au resto pour la fête des Mères

« Yanish avait trouvé du travail dans une compagnie il y a un mois. Il était comptable. Le vendredi 12 mai, il avait dit qu’avec sa première paie, il allait m’emmener au restaurant pour la fête des Mères et qu’on irait se balader », se souvient sa maman.  Puis, samedi soir, il est sorti avec des amis. « Il n’avait pas l’habitude de sortir le soir. Samedi vers 20 heures, des amis sont passés le prendre. Des amis de collège », explique Rajeenee. 

« Mon fils avait l’habitude de m’envoyer des messages, des émojis quand il sortait. Ce soir-là, il m’avait dit de lui envoyer des sous sur son téléphone cellulaire. Quand il est parti, j’ai laissé la porte ouverte », dit la maman. Elle s’est endormie. « Quand je me suis réveillée le lendemain, j’ai vu que mon fils n’était toujours pas rentré. J’ai regardé mon portable et j’ai vu qu’il m’avait appelé très tôt le matin. Puis, j’ai reçu un appel d’un numéro inconnu », poursuit la maman. Elle était alors loin de s’attendre à recevoir une nouvelle pareille.  « C’était un policier. Il m’a dit que mon fils avait eu un accident et nous a dit de venir à l’hôpital de Candos sur-le-champ », dit-elle avec peine. Son monde s’est alors écroulé. « Une fois à l’hôpital, il était déjà trop tard. Nous nous sommes dirigés vers la morgue. J’ai dû identifier mon fils. J’ai prié à ce moment-là pour qu’il y ait un miracle avant que ne se fasse son autopsie », dit-elle la gorge nouée par le chagrin. « Kifer zis bon dimounn mem ki ariv sa. Li pa merit sa, mo pa merit sa », pleure Rajeenee.