Le CEO de Business Mauritius est d’avis qu’il est important d’avoir une volonté politique pour créer un nouvel écosystème pour l’investissement. Raj Makoond estime qu’il n’y a aucune hésitation du privé au niveau des investissements.
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Y a-t-il une certaine hésitation de la part du secteur privé au niveau des investissements ?
Non. L’investissement est un facteur très important de l’économie. Alors, aussi longtemps qu’il y aura des opportunités, le secteur privé va investir. Nous sommes très clairs à ce sujet. Toutefois, Maurice passe par une nouvelle phase de son économie et de nouveaux paramètres doivent être pris en considération avant de lancer des investissements.
Selon Sateeaved Seebaluck, nouveau conseiller spécial au PMO, il y a un certain attentisme du secteur privé...
Nous avons déjà expliqué qu’en dépit du fait qu’il n’y ait pas de croissance, l’investissement privé représente 70 % du total sur une année au niveau national. (…) Le secteur privé reste très présent. On travaille sur différentes options pour renouveler avec la croissance des investissements privés.
L’ouverture de l’accès aérien offrira des possibilités d’investissements dans le tourisme. Il y a un certain nombre de projets au niveau de l’économie bleue. Sans oublier les Smart Cities, l’Education Village et la vision de faire de Maurice un Textile Hub. L’intérêt est là, mais ça prend du temps. Outre les nouveaux paramètres, il faut prendre en considération les changements s’opèrant tant au niveau de notre modèle économique qu’au niveau des entreprises et le contexte économique international.
Pensez-vous que le climat est propice à l’investissement ?
Une des conditions les plus importantes est la facilitation pour faire du business. Même si Maurice fait assez bien (nous l’avons dit dans notre document sur le Budget), nous devons faire mieux dans ce domaine et dans tout ce que nous appelons l’écosystème pour l’investissement.
Trois semaines de cela, on a lancé l’Utility Regulatory Authority (URA), qui va donner plus de visibilité au niveau des investissements dans les énergies renouvelables et l’énergie en général. Nous pensons qu’il y a un potentiel assez important, soit presque Rs 10 milliards, dans ce secteur.
Au niveau de l’Ocean Economy, cela va prendre un peu plus de temps, mais déjà, il y a deux ou trois projets qui se concrétisent. Au niveau local, quand je dis écosystème, je pense au cadre régulateur et c’est en termes de facilitation et des investissements. Si dans le passé c’était plus simple, car on investissait pour fabriquer des produits destinés à l’exportation, désormais on investit dans le secteur des services. Ce sont de nouveaux modèles qui prennent plus de temps et qui exigent un partenariat différent. Aujourd’hui, c’est plus compliqué.
Il paraît que le secteur privé attend la transition au niveau du gouvernement pour déclencher véritablement la machinerie ?
À Maurice, il y a des institutions solides et nous sommes connus pour notre stabilité politique. Nous avons nos institutions, un cadre légal, des transitions économiques et surtout une tradition de démocratie. Pour nous, la stabilité politique, c’est surtout la stabilité au niveau des institutions. Et c’est cela qu’un investisseur va considérer, surtout sur le long terme. Pour nous, il est très important qu’il y ait une volonté politique pour créer ce nouvel écosystème pour l’investissement.
Les investissements privés en hausse
Selon Ken Poonoosamy, directeur général du Board of Investment, les investissements en 2016 seront de l’ordre de Rs 76,6 milliards, avec Rs 55 milliards provenant du secteur privé. Il prévoit une augmentation de 6,1 % dans le taux de croissance de l’investissement du secteur privé. Ce qui représente 12,8 % au niveau du Produit intérieur brut (PIB). Une hausse au niveau des investissements est aussi prévue cette année comparé aux 17,5 % de 2015. Au niveau des investissements directs étranger (FDI), Ken Poonoosamy prévoit des investissements de l’ordre de Rs 12,5 milliards en 2016 contre Rs 9,6 milliards en 2015. Il avance que la contribution du FDI au PIB tourne autour de 4 à 4,5 % du PIB.
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