Le directeur général de la State Trading Corporation est catégorique. Le pays n’a, selon lui, pas la logistique nécessaire pour le mélange d’essence et d’éthanol. Le gouvernement, dit-il, devra prendre une décision à ce sujet.
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« Notre rôle est de ne pas empêcher d’autres importateurs de riz basmati d’exercer sur le marché. »
Les importateurs de riz basmati viennent d’augmenter leur prix alors que la State Trading Corporation (STC) ne l’a pas fait. Pourquoi ?
La STC entend être compétitive. C’est vrai que le prix du riz basmati fluctue en fonction des saisons. Mais la STC négocie agressivement avec ses fournisseurs. C’est la même chose pour le gaz et les produits pétroliers. C’est pourquoi on peut avoir des surplus en milliards qui sont utilisés pour payer des dividendes au gouvernement ou réinvestis pour l’organisme.
Confirmez-vous qu’il y a une baisse dans l’importation du riz basmati ?
La quantité importée par la STC a connu une baisse. En 2014, on avait un stock de 2 236 tonnes et on comptait quatre variétés de riz basmati. En 2015, on en a importé 800 tonnes et en 2016, 325 tonnes. Le chiffre diminue, car il y avait des stocks qu’il ne fallait pas. On a rationalisé notre capacité de stockage en fonction de la demande. Notre rôle est de ne pas empêcher d’autres importateurs de riz basmati d’exercer sur le marché. On doit s’assurer que les opérateurs n’abusent pas de leur situation. L’organisme n’est pas là pour éliminer la compétition.
Quel est le volume de consommation du riz ration au pays ?
La consommation est de 20 000 tonnes environ par an. Mais quand le riz sera disponible dans tous les endroits du pays, le volume de consommation augmentera. La qualité du riz s’est aussi améliorée. On fait une demande pour avoir du riz avec 5 % de brisure. Les cargaisons qu’on reçoit comportent moins de 5 % de brisure. À un certain moment, celle-ci était de 2 %. Il est préférable de toujours avoir un produit de qualité.
Les conditions de stockage sont-elles respectées ?
On a amélioré les conditions d’hygiène de l’entreposage du riz ration et de la farine. Un grand travail a été abattu à l’entrepôt. Auparavant, il y avait de la fiente de pigeon. C’était chose courante et il fallait vivre avec. Il a fallu prendre le taureau par les cornes pour y remédier.
L’entrepôt est équipé de filets et aujourd’hui une équipe de maintenance est en place. Les conditions sont à présent respectées. J’ai de tout temps dit que les gens consomment le riz et la farine, mais quand il y a la fiente de pigeon, on ne sait pas qui les consomme.
Le pays a-t-il le potentiel de devenir un « petroleum hub » ?
Maurice a toujours été connu comme l’étoile et la clé de l’océan Indien. La situation géographique est très importante. Mais à présent, nous devons voir si les conditions sont réunies, par exemple si notre port est compétitif. On doit se demander si on a les produits que l’on peut vendre à un prix compétitif, si la value proposition du pays est compétitive. C’est en tenant compte de tous ces aspects qu’on pourra déterminer si le pays peut devenir un petroleum hub.
Quid du projet de la STC en partenariat avec Indian Oil Corporation Ltd et Mangalore Refinery and Petrochemicals Ltd à Albion ?
On avance sur ce dossier. Un Memorandum of Understanding a été signé le 10 mars. Des études sont en cours. Le consultant qui a conçu le Master Plan pour le port se penche sur le projet d’Albion. On compte construire des cuves de stockage qui nous permettront de commercer dans la région. Ces cuves pourront aussi nous être utiles pour nos besoins locaux.
Quelle est l’utilité de construire des cuves pour le « Liquefied Petroleum Gas » ?
On vient de lancer un Request for Information à ce propos. Le projet en est encore à un stade embryonnaire. Nous devons avoir un stockage pour suffisamment de jours pour la consommation locale. On dispose à ce jour de seulement de 14 jours de réserve. On veut augmenter cette capacité à 30 jours. On pourra alors passer des commandes importantes, ce qui diminuera le coût de l’approvisionnement. Cela nous permettra de faire des économies.
Pourquoi venir avec la Mer-Rouge Oil Storage Terminal Co. Ltd ?
Le projet de Mer-Rouge Oil Storage Terminal Co. Ltd nous permettra d’avoir une capacité de stockage additionnelle de 25 000 tonnes d’essence et de diesel pour notre consommation locale. Ce qui nous permettra aussi de faire des économies. Quand ce projet aura pris forme, on pourra débarquer deux produits en même temps. Aujourd’hui, ce n’est pas possible. En matière de demurrage, on fera des économies.
Les opérateurs disent que la logistique n’est pas prête pour le mélange d’essence et d’éthanol. Votre avis sur la question…
Définitivement, la logistique requise n’est pas présente. Mais le gouvernement devra prendre une décision en ce sens. Une fois que ce sera fait, la logistique suivra. Le mélange se fera à l’avance. En d’autres mots, on importera des produits pétroliers qui seront mélangés avant qu’ils ne parviennent aux stations d’essence. C’est le modèle qui est considéré et qui est le plus intéressant.
Le public est mécontent de la dernière hausse de prix des produits pétroliers. Pourquoi cette majoration ?
Nous avons un système de fixation de prix à Maurice qui a fait ses preuves. Ce système est doté d’objectifs bien précis et privilégie la transparence. Les membres du public qui souhaitent avoir des détails sur chaque changement de prix peuvent accéder à ce système sur notre site Web. Notre compte est audité par le National Audit Office. Les règles sont précises et on sait quand il faut augmenter ou baisser le prix.
Est-ce que les produits ne sont pas surtaxés ?
On a fait des recherches et on a trouvé qu’à Maurice, ces produits ne sont pas davantage taxés que dans d’autres pays. Mais tout dépend du pays avec lequel on veut être comparé. Nos produits sont, par exemple, moins taxés que ceux en Europe. Avec l’argent reçu, il y a les subsides.
Où en est-on avec Betamax ?
Il est sous arbitrage.
Est-ce qu’il y a des négociations ?
À ma connaissance, il n’y a pas eu de négociations.
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