Un ancien ministre qui voulait parfois trop bien faire mais qui, au final, est tombé en disgrâce. C’est ce qui pourrait le mieux résumer le parcours de cet ancien Commissaire de police (CP) nommé Raj Dayal.
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Après avoir été élu en tête de liste aux élections générales de 2014, en réalisant un score de 25 365 dans la circonscription no 9 (Flacq/Bon-Accueil), il s’est révélé être le tombeur d’Anil Bachoo. Fort de ce succès, l’ancien CP obtient un maroquin ministériel à l’Environnement.
Énergique et avec des idées plein la tête, l’ancien ministre de l’Environnement prend son rôle ministériel très au sérieux. Il enchaîne les conférences de presse avec, à ses côtés, l’état-major de la Special Mobile Force (SMF) ainsi que des visites en hélicoptère.
Bien que rempli de bonnes intentions, l’ancien ministre attire toutefois les moqueries de l’opposition qui le considère comme étant quelqu’un d’excessif. Au sein de son parti, plusieurs de ses camarades en font un sujet de plaisanterie en lui prêtant le sobriquet de « ministre hélicoptère ».
Cependant, malgré cette exubérance, Raj Dayal continue de jouir de la confiance de la direction de son parti. Lors des fonctions ainsi qu’à l’Assemblée nationale, l’élu du no 9 s’affiche toujours tout sourire en compagnie du ministre Mentor, sir Anerood Jugnauth (SAJ).
Le destin ministériel de Raj Dayal connaîtra néanmoins un véritable coup de massue lorsque Radio Plus diffuse, en mars 2016, une bande sonore faisant état d’une conversation entre lui et l’homme d’affaires Patrick Soobhany. Raj Dayal aurait demandé une aide financière à l’homme d’affaires pour l’organisation de la fête de Holi, contre la promesse d’un permis.
Revers
Le bureau du Premier ministre ne tardera pas à réagir. Le même jour de la diffusion de cet enregistrement, il ordonnera au ministre de « step down ». Relégué au statut de simple back-bencher à l’Assemblée nationale, Raj Dayal subit un nouveau revers lorsque le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) annonce, en février 2017, qu’il sera bel et bien poursuivi. Raj Dayal voit ses chances être réduites à néant, lui qui contemplait alors la possibilité de reprendre son poste ministériel notamment avec l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre en janvier 2017.
Déterminé à clamer son innocence devant la justice, Raj Dayal se fait tout petit, tant au niveau du MSM qu’au niveau de l’Assemblée nationale. Mais l’ancien ministre fera de nouveau parler de lui en 2018, lorsqu’il obtient un dédommagement de Rs 15 millions de l’État. Cela fait suite à sa destitution comme CP en 2000. Un dédommagement qui sera vivement critiqué et qui fera l’objet des interpellations parlementaires.
« Jackpot pour Dayal », dénonceront les membres de l’opposition qui réclameront aussi que l’ancien ministre retourne cet argent. Depuis le début de cette année, plusieurs rumeurs faisaient état d’un forcing de Raj Dayal auprès du gouvernement pour qu’on lui retourne son fauteuil ministériel.
Il fera de nouveau pression en clamant une nouvelle fois son innocence dans l’affaire Bal Kouler. Dans un affidavit juré le 19 avril dernier, il affirme avoir été contraint à la démission. Raj Dayal dira, à sa sortie de la réunion du groupe parlementaire au bâtiment du Trésor le 22 avril, qu’il est en « mode réflexion ». L’ancien ministre demandera aussi par la suite à Pravind Jugnauth de « rétablir ses droits », car sa démission en tant que ministre de l’Environnement en mars 2016 lui a causé d’importants préjudices.
Les déclarations de Raj Dayal à la presse laisseront ensuite comprendre que son avenir au sein du MSM est de plus en plus incertain. Toutefois, malgré ses sautes d’humeur, on parviendra à calmer l’ancien ministre. Son absence au meeting du MSM-ML le 1er-Mai, à Vacoas, aura visiblement été la goutte d’eau ayant fait déborder le vase.
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