Economie

Raj Appadu: « Le flou persiste sur l’abolition des ‘trade fees’ »

Raj Appadu se montre très critique à l’égard du Budget 2016/17. Le président du Front commun des commerçants de l’île Maurice déplore l’absence de mesures pour relancer le commerce et l’économie en général.

Publicité

Quelle est votre analyse du Budget ?

Dans tout budget, les gens sont plus intéressés par des mesures qui visent à améliorer leur pouvoir d’achat et leurs conditions de vie en général. C’est l’un des plus gros manquements dans ce budget. La population s’appauvrit de plus en plus. Le pouvoir d’achat s’affaiblit de jour en jour. Certes, je dirais que c’est un budget rempli de bonnes intentions, mais il pèche par manque des mesures concrètes pour relancer les petits commerces et l’économie. Il est malheureux de constater que plusieurs commerces sont actuellement dans le rouge.

Mais il y a l’abolition des ‘trade fees’…

C’est une demande du Front commun des commerçants de l’île Maurice d’abolir certaines catégories de trade fees et de réviser les autres à la baisse pour relancer le commerce car nous passons par des moments très difficiles. Le ministre des Finances a, certes, annoncé l’abolition des trade fees touchant 75 000 entrepreneurs, mais il ne pipe mot sur les secteurs qui seront touchés par cette mesure. Est-ce que les tabagies, magasins et quincailleries, entre autres, sont concernés ?

Nous sommes toujours dans le flou. Nous avons soulevé la question lors d’une réunion du Front et nous souhaitons que le ministre des Finances nous éclaircisse sur ce sujet. Cela dit, je regrette que le gouvernement n’ait pas considéré notre demande en faveur d’un amendement de la Landlord and Tenant Act en vue d’une baisse du prix de la location des emplacements. Nous avons adressé trois lettres à ce sujet au vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun, mais sans succès. Cela aurait grandement aidé les petits commerçants qui sont aujourd’hui dans une situation précaire. Au contraire, on annonce des mesures pour soutenir les marchands ambulants.

Expliquez-vous.

Je dirais que le gouvernement fait fausse route avec son intention de réserver des places pour des marchands ambulants dans la nouvelle structure à la gare Victoria. Est-ce qu’il va maintenant tolérer les marchands illégaux au détriment des commerçants qui paient différentes taxes ? Si le gouvernement veut vraiment améliorer les commerces à Maurice, il doit veiller au respect de la loi. Tout commerçant doit détenir une trade licence délivrée par le ministère des Finances et il faudrait un contrôle strict sur les produits qui sont importés au niveau de la douane. Il doit obligatoirement aussi avoir un emplacement. On ne peut pas fermer des routes pour y installer des marchands ambulants.

Vous aviez aussi réclamé une police municipale…

Nous avons fait une demande officielle au Premier ministre et à la municipalité de Port-Louis. Pour nous, les commerçants, il est grand temps que les autorités urbaines viennent avec le projet de police municipale, comme c’est le cas dans plusieurs pays. Cette police aura la responsabilité, entre autres, d’assurer la surveillance des lieux de commerce de la capitale. Je dois dire que depuis le transfert du poste de police de Trou-Fanfaron, plusieurs commerçants ont été victimes de vols en plein jour. Tout récemment, on m’a volé une pompe d’une valeur de Rs 5 000. Cela dit, je souhaite aussi que des caméras soient installées dans les différents coins de la capitale afin d’empêcher les vols.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !