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R. K. Sound : le spécialiste du karaoké à ses plus hauts sommets

R. K. Sound (De g.à dr) : Narinne Buddaru, Ashveena Kauroo, Krissan Cauroo et Sudhir Dhyall.

L’ère des groupes musicaux tire-t-elle déjà à sa fin, pour laisser la place à la musique informatisée ? Krissan Ramen, chanteur-claviériste du groupe R. K. Sound, estime, lui, que le karaoké ouvre des possibilités immenses dans tous les registres musicaux. Depuis 2006, il s’est trouvé un marché-niche.

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Les membres de R. K. Sound ont terminé l’année 2016 à bout de souffle. « Pour les fêtes de Noël et de fin d’année, nous avons animé les dîners dans un restaurant », explique Ashveena Cauroo, 22 ans, la benjamine du quatuor et rompue au répertoire de Céline Dion et Adèle, mais qui a élargi son registre à la chanson bollywoodienne. Les membres du groupe ne tarissent pas d’éloges à son égard.

« Elle est un diamant brut, avec des possibilités vocales extraordinaires », explique Narinne Buddaru, l’un des trois chanteurs de la formation, avec Sudhir Dhyail et Krissan Ramen. « Nous avons eu une année extrêmement bien remplie. Je peux, heureusement, compter sur le soutien de mon chef à la Mauritius Shipping Corporation, M. Veer Bhageerutty », précise Krissan Ramen soulignant que, bien souvent, il doit rentrer chez lui à Rivière-des-Créoles pour préparer un spectacle.

Narinne est le membre du groupe qui compte le plus d’expérience dans le domaine de la musique. Il a, dans les années 80, participé à de nombreux concours de chants annuels organisés par la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). « Je me suis fait connaître grâce à ‘Geet Gatha Chal’, ‘Geet Malini’ et ‘Phool Bahar’, entre autres. C’était l’âge d’or de la chanson mauricienne, où on a vu l’éclosion de nombreux talents. J’ai chanté, tour à tour, dans des groupes, avant de rejoindre la formation Sargam, où chantait déjà Krissan. C’est comme cela que nous avions fraternisé », explique-t-il.

Touche féminine

Son répertoire puise dans les grands classiques de Mohamed Rafi, surtout pour les morceaux où ce dernier prêtait sa voix à Shammi Kapoor. Ami de longue date de Krissan, il l’a rejoint sans se poser de questions lorsque ce dernier a fait la transition au karaoké. « Le karaoké nous permet de mieux gérer notre temps, surtout de diminuer les répétitions et d’enrichir notre répertoire », explique-t-il.

Sudhir a, lui, été bercé dès son adolescence par un père qui était chanteur de ‘gamaat’ et connu pour ses reprises de Rafi et de Shammi Kapoor. Lui, malgré ses 36 ans, a trouvé sa voie dans le ghazal et la variété française. « J’alterne entre Jagjit Singh et Mike Brant qui sont, pour moi, des chanteurs ‘evergreen’. Je suis aussi sensible à la musique d’aujourd’hui en reprenant les morceaux de Sonu Nigam et de Papon. J’ai été guest artist lors de certains spectacles du groupe Sargam », indique-t-il.

Dernière à avoir rejoint le groupe, Ashveena a apporté une touche féminine sans équivalente, grâce à sa polyvalence, qui va de la chanson bollywoodienne à Céline Dion et Adèle, en passant par Laura Beg. Toute petite, elle a baigné dans l’univers musical en accompagnant souvent son père, Suresh, sonorisateur pour des formations musicales. « Je chantais déjà au collège, et après le HSC, j’assistais à des répétitions et il m’arrivait de chanter. Un jour, Krissan a eu besoin d’une remplaçante et a fait appel à moi. Je me suis parfaitement intégrée à la formation. Il y règne un formidable esprit d’équipe et il arrive que, durant un spectacle, je choisis de chanter un morceau à l’improviste. C’est une liberté que j’apprécie beaucoup », lance Ashveena.

La transition au karaoké a complètement changé la conception de la musique chez Krissan, même s’il accompagne encore le groupe Sargam lors de ses concerts à La Réunion ou à Madagascar. « Je ne pourrais jamais monter un groupe traditionnel avec ses différents instrumentalistes, c’est devenu trop compliqué et c’est difficile de gérer tout ce monde, chacun avec ses agendas personnels. Le karaoké élimine ces contraintes de disponibilité », indique-il.

Depuis la création du groupe, il a investi plus de Rs 350 000 dans l’achat d’équipements, importés d’Italie afin d’arriver à un niveau de qualité de haute facture. « Nous sommes connus à travers le pays et, cette année, nous allons encore investir dans du matériel pour répondre aux attentes de notre audience. Nous sommes déjà partenaire de la société Celebre Artemisia pour toutes ses campagnes publicitaires et ses événements. »

R.K. Sound a donné une dimension sociale à ses prestations artistiques, qui l’ancre davantage dans le Sud comme un groupe musical majeur. « Pour des fêtes comme le Divali, Holi ou la Noël, nous donnons des concerts gratuits dans les rues de la localité. Des habitants viennent, apportent à manger, à boire et nous donnons la chance aux jeunes talents de venir chanter. Pour nous, ce type d’activité est indispensable pour créer l’esprit de communauté et c’est à ce moment-là que l’on se rend compte de la fonction sociale de la musique », explique Sudhir.

 

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