
- Mahendra Gondeea : « L’ex-GM a traité la culture comme un luxe et le sport comme un caprice »
Face à la paralysie des Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC), le ministre des Arts et de la Culture, Mahendra Gondeea, annonce un plan de sauvetage ambitieux. L’objectif ? Sortir ces institutions de quatre années d’abandon bureaucratique pour en faire des espaces de vie communautaire. L’accent sera mis sur quatre piliers fondamentaux : la lecture, la création artistique, la préservation de la mémoire culturelle et l’épanouissement de la jeunesse. Cette offensive intervient dans un contexte critique. Le Centre de lecture publique et d’animation culturelle (CELPAC) fonctionne sans conseil d’administration depuis quatre ans, tandis que quinze postes de bibliothécaires et d’animateurs demeurent vacants depuis 2019. Le ministre a annoncé sa détermination à reconstituer immédiatement le conseil d’administration du CELPAC. Sa stratégie ? Y intégrer des membres « compétents, engagés et crédibles » pour relancer cette machine culturelle à l’arrêt. L’exécutif dévoile une stratégie de redressement ambitieuse.
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Les mesures annoncées comprennent : comblement immédiat des postes vacants, modernisation des infrastructures vétustes, extension du réseau territorial et diversification des activités proposées. Toutefois, aucun calendrier précis n’accompagne encore ces promesses.
Les CLAC, nés des conventions signées en 1997 et 2009 entre Maurice et l’Organisation internationale de la francophonie, avaient été conçus comme des havres d’accès à la lecture, à la culture et aux activités éducatives. Aujourd’hui, sur les dix-sept centres créés, quinze sont opérationnels. Ceux d’Abercrombie et de Baie-du-Cap ont fermé, victimes respectivement de problèmes de sécurité et d’accessibilité. « Pendant quatre longues années, l’une des institutions centrales de notre politique culturelle a été laissée à l’abandon dans un silence bureaucratique inacceptable », a déclaré Mahend Gondeea, parlant de « démission de l’État ».
AUCUN RECRUTEMENT DEPUIS 2019
Le ministre a rendu hommage aux équipes courageuses qui maintiennent les services : « Bravo et merci. Vous êtes les gardiens invisibles de la culture mauricienne. » Ces professionnels assurent la promotion de la lecture, l’organisation d’ateliers créatifs, des projections cinématographiques, des jeux éducatifs et des événements de proximité. Ils maintiennent les services de prêt de livres, magazines et DVD, ainsi que les espaces d’animation.
L’hémorragie de personnel constitue l’obstacle majeur que le gouvernement entend résoudre. Depuis 2019, aucun recrutement n’a été organisé pour les quinze postes vacants. Ce qui a contraint les centres à fonctionner à effectif réduit. Conséquence : programmation culturelle appauvrie, services ralentis et suspension de certaines activités.
Au-delà du recrutement, des difficultés structurelles majeures persistent. La majorité des CLAC n’occupent pas de bâtiments propriété du ministère de la Culture. Ils dépendent de locaux appartenant à d’autres ministères, conseils de district ou centres sociaux. Cela complique leur gestion, leur entretien et hypothèque leur pérennité.
Le ministre accuse l’ancien gouvernement. Selon lui, cette administration précédente aurait « traité la culture comme un luxe, le sport comme un caprice, et la jeunesse comme une variable d’ajustement ». La relance des CLAC est toutefois tributaire de la capacité du ministère à recruter, à équiper et à soutenir ces centres. Si la volonté semble présente, les défis, eux, restent entiers.

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