
Le ministre du Commerce parle des mesures prises face à la hausse des prix, les marges abusives et le pouvoir d’achat en berne. Selon lui, le plafonnement des prix devrait produire des effets concrets d’ici un mois, avec l’arrivée des nouveaux stocks sur le marché.
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Par rapport à la même période l’année dernière, quel constat faites-vous concernant le coût de la vie et le pouvoir d’achat des Mauriciens ?
Ce que je peux dire, c’est que le taux d’inflation est actuellement très bas. Il y a quelques années, il avoisinait les 15 %. Aujourd’hui, il est nettement inférieur : il tourne autour de 2 %. Cela représente une amélioration significative sur le plan macroéconomique.
Cependant, les consommateurs se plaignent toujours de la cherté des produits alimentaires. Quelles mesures concrètes avez-vous prises pour alléger le fardeau des consommateurs ?
Depuis notre arrivée au gouvernement, nous avons clairement affirmé notre volonté de soulager les consommateurs face à la hausse du coût de la vie. En mars dernier, nous avons introduit une régulation du « mark-up » sur plusieurs produits de première nécessité, notamment les légumes en conserve et les légumes surgelés. Il est vrai que l’impact ne s’est pas fait sentir immédiatement, car les anciens stocks achetés à des prix plus élevés étaient encore sur le marché.
Toutefois, avec l’arrivée des nouvelles cargaisons, les effets de cette mesure commencent enfin à se faire ressentir concrètement. Aujourd’hui, nous pouvons observer une baisse significative des prix sur certains produits. Par exemple, les frites et autres légumes surgelés affichent des réductions allant de 40 % à 80 %. Cela démontre que notre politique commence à porter ses fruits, au bénéfice direct des consommateurs.
Quels sont les produits ciblés par les récentes régulations de prix ?
Récemment, nous avons mené des études de terrain qui ont mis en lumière des abus flagrants sur certains produits de consommation courante, notamment le sel de table. Ce produit est importé à Maurice à un coût compris entre Rs 5 et Rs 6, mais il est ensuite revendu dans certaines grandes surfaces à Rs 24 ou Rs 25, soit 4 à 5 fois son prix d’arrivée. Pour mettre un terme à cette exagération, nous avons décidé de fixer un prix maximum de Rs 12 pour le sel.
Nous avons également constaté des écarts importants sur les prix des légumes frais vendus dans les grandes surfaces, où ils sont parfois deux à trois fois plus chers que ceux proposés dans les marchés (bazars). Pour remédier à cela, un « mark-up » maximum de 20 % a été imposé sur les légumes frais afin de garantir des prix plus justes.
Par ailleurs, des prix plafonnés ont été introduits sur plusieurs autres produits de base tels que la margarine, le beurre, les saucisses en conserve, la volaille en conserve, le thon, ainsi que les crevettes en conserve. Cependant, il est important de préciser que l’effet de ces mesures ne sera pas immédiat pour les consommateurs, car les nouveaux prix seront appliqués uniquement à l’arrivée des nouveaux stocks.
À partir de quand les consommateurs pourront-ils réellement bénéficier de cette mesure ?
Il est difficile de donner une date précise, car cela dépendra du moment où les nouveaux stocks seront effectivement mis sur le marché. Cependant, pour le sel, qui est un produit à rotation rapide, l’impact devrait se faire sentir d’ici un mois. Quant aux légumes frais dans les grandes surfaces, la baisse des prix devrait être perceptible dans les prochains jours.
Le ministère envisage-t-il d’autres mesures pour soulager les consommateurs ?
Effectivement, nous avons travaillé sur ce sujet. Certaines catégories de produits ont fait l’objet de recommandations spécifiques. Ces propositions ont déjà été soumises dans le cadre du prochain budget. Il appartient désormais au ministère des Finances de décider si elles seront retenues ou non.

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