Economie

Quel bilan économique 2015 ?

La dette publique de l’île Maurice a atteint le niveau de 64,1 % du PIB au 30 septembre dernier, le montant s’élevant à Rs 256,8 milliards, soit une augmentation de Rs 5 milliards depuis juin dernier. Alors que les autres indicateurs sont stables, la dette publique inquiète. L’année 2015 tire à sa fin, et c’est déjà le moment de faire le bilan économique. Les différents indicateurs parlent d’eux-mêmes. Cette année a été marquée par plusieurs événements spectaculaires, à commencer par l’installation d’un nouveau gouvernement avec une nouvelle vision, la chute du conglomérat BAI, les enquêtes policières sur les différents « scandales » ayant trait aux allocations de contrats publics dans le passé, entre autres.
Alors que plusieurs secteurs économiques stagnent, c’est l’immobilier qui domine toujours l’économie, comme en témoignent les derniers chiffres sur les investissements étrangers reçus à Maurice de janvier à juin 2015. En effet, sur Rs 4,7 milliards reçus, le secteur immobilier a bénéficié de Rs 4 milliards. Ce secteur, qui a attiré environ Rs 50 milliards d’investissements étrangers pendant les 15 dernières années, a été revigoré avec l’introduction du Smart City Scheme et le Property Development Scheme, ce dernier remplaçant les IRS-RES. Le gouvernement mise également sur l’émergence de l’État océan, qui comprend le développement portuaire de GRNW à Baie du Tombeau, les activités marines, l’aquaculture, la pêche, la transformation alimentaire des produits de la mer, l’exploration de nos fonds marins, le bunkering et le shipping hub.

L’inflation stable

L’indice de prix à la consommation (Consumer Price Index) a augmenté de 107,2 points en juin dernier à 108,6 points en septembre 2015. La hausse est due principalement à une majoration des prix des légumes et de la viande. Toutefois, l’effet a été mitigé par une baisse générale de prix du lait. Le taux d’inflation pour les douze mois se terminant au 30 septembre 2015 était estimé à 1,2 %.

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Jusqu’ici, plusieurs road shows à l’étranger et accords bilatéraux signés ont démontré le potentiel de plusieurs milliards d’investissements par des investisseurs sud-africains ou encore saoudiens. L’investissement outre-mer (outward investment) prend du galon et les entrepreneurs mauriciens, de même que les investisseurs étrangers, sont invités à saisir les opportunités dans la région, surtout au Ghana, avec le projet de techno parc. D’un côté, le réseau des bureaux d’investissements internationaux s’étend et de l’autre, le climat des affaires locales subit des changements majeurs afin de réduire la bureaucratie qui mine les entreprises. Deux One-Stop-Shop sont déjà opérationnels, un pour les gros projets et l’autre pour les Petites et moyennes entreprises. Avec plusieurs projets en gestation, l’avenir s’annonce meilleur, mais les indicateurs économiques actuels envoient des signaux inquiétants, surtout parmi les entrepreneurs et les gradués chômeurs. Trois mois de cela, le discours du Premier ministre sur la Vision 2030 avait inspiré confiance et motivé les entrepreneurs. Le second miracle économique promis amènera bien évidemment un bumper crop mais la population s’impatiente pour plutôt un early harvest.  

Hausse du chômage

 
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4055","attributes":{"class":"media-image wp-image-6220","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"300","alt":"Construction"}}]] Le gouvernement mise beaucoup sur le secteur de la construction.

Le nombre de Mauriciens avec un emploi s’élevait à 542 600 au 30 juin dernier, contre 527 900 à la fin du deuxième trimestre de 2014. Le taux de chômage au 30 juin dernier était estimé à 7,8 %. Parmi les 46 000 chômeurs recensés, il y a 18 200 hommes et 27 800 femmes. Il est prévu que le taux du chômage pour l’année 2015 atteigne 8 %. En 2014, le taux était de 7,8 %.

Croissance

Le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo s’attend à ce que le taux de croissance soit 5,5 % en 2017-2018 et dépasse 8 % à partir de 2020. Cette prévision est basée sur la projection de création de 100 000 emplois durant les cinq prochaines années dans 10 secteurs de l’économie, à travers des investissements massifs de l’ordre de Rs 183 milliards, selon la Vision 2030. Toutefois, le taux de croissance pour l’année 2015 a été révisé à la baisse en deux occasions. Le taux est estimé à 3,6 %.

Tourisme

Le secteur touristique se porte bien. En octobre 2015, le pays a reçu 109 015 visiteurs contre 101 327 pour la période correspondante en 2014. De janvier à octobre 2015, 912 770 touristes ont visité le pays contre 826 950 en 2014 pendant la même période. On s’attend à ce que le nombre total de touristes en 2015 soit au-delà de 1 110 000. Néanmoins, la Banque de Maurice estime une baisse de revenus pour ce secteur, de 48,5 milliards en 2014 à Rs 46,5 milliards en 2015.

Méga projets

À la récente réunion du Fast Track Committee, des projets d’investissements de l’ordre de Rs 18 milliards ont été approuvés. Ces projets pourront créer au moins 8 200 emplois. À noter que la précédente réunion du Fast Track Committee avait approuvé pas moins de 58 projets avec des investissements de l’ordre de 100 milliards de roupies, et un potentiel de création de 26 000 emplois à partir de 2016. Les secteurs concernés sont l’agro-industrie, le manufacturier, la pêche, les énergies renouvelables, l’aquaculture, l’informatique et l’immobilier.  
   

Dette publique

La dette publique a dépassé le seuil de 60 % du PIB en juin 2014 lorsqu’elle était à Rs 228,9 milliards. En décembre 2014, la dette publique atteint le chiffre de Rs 237,7 milliards. Au 30 septembre dernier, la dette a atteint le niveau de 64,1 % du PIB, soit Rs 256,8 milliards. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

JUIN 2014-SEP 2015

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Dette du secteur privé

Le montant total de dettes accordées au secteur privé s’élève à Rs 324,5 milliards au 30 septembre dernier, selon le dernier rapport de la Banque de Maurice. Un an auparavant, la dette du secteur privé était de Rs 302,7 milliards. Comme démontré par le tableau, le secteur le plus endetté demeure la construction, avec une dette de Rs 84 milliards. Ce chiffre comprend un montant de Rs 50 milliards qui représente les prêts logements et un montant de Rs 8 milliards de prêts accordés aux projets résidentiels. Le commerce est endetté pour un montant de Rs 30,7 milliards, avec les grossistes devant Rs 9 milliards. Les ménages mauriciens ont une dette totale de Rs 29 milliards, représentant les ‘personal loans’ (mais excluant les housing loans) et comprenant aussi les cartes de crédit (Rs 2 milliards). [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

SEPT 2014-SEPT 2015

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FDI

Le montant des investissements directs étrangers reçus à Maurice de janvier à juin 2015 s’élève à Rs 4,7 milliards. De ce chiffre, c’est le secteur immobilier qui a attiré Rs 4 milliards. Durant la même période, les investissements outre-mer s’élèvent à Rs 878 millions. Il est prévu que le montant total des investissements directs étrangers atteigne Rs 10 milliards pour l’année 2015. Ce chiffre est bien loin des Rs 14 milliards reçus l’année dernière. Toutefois, les investissements étrangers vont augmenter au cours des prochaines années en raison des gros projets dans le secteur portuaire, les Smart Cities et l’État océan. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

2005-2015

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