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Que se passe-t-il… : si un individu ne prend pas possession d’un colis qui lui est destiné ?

Un colis contenant une certaine quantité d'ecstasy et 34 comprimés suspectés d'être des psychotropes ont été saisis.

La police doit établir les preuves démontrant que l’individu avait connaissance de l’expédition du colis de drogue et avait l’intention de le récupérer. L’aspect « connaissance du contenu » revient souvent lors du procès en cour. Les donnes récupérées au cours d’une enquête serviront de preuves. Les plus récurrents sont les échanges de communication entre le récipiendaire et l’expéditeur. 

Si la police récupère des messages d’une négociation pour un trafic de drogue, cela sera versé au dossier d’enquete et le suspect y sera confronté lors de son interrogatoire. Si la police ne détient aucune preuve contre un individu, le liant à un colis suspect, notamment dans des cas où les colis ont été expédiés à une adresse factice ou encore des endroits inoccupés ou des maisons abandonnées, la donne sera différente. L’arrestation d’un suspect peut avoir lieu si des preuves concernant la commande ont été établies. Par ailleurs, si un individu refuse d’accuser réception d’un colis et si la police ne détient aucune preuve confirmant qu’il est bien le récipiendaire, il ne sera point inquiété.

Traçabilité

La commande de cette cargaison d’ectasy [dans l'affaire Bissessur] aurait été effectué en ligne. Dans la présente affaire, le colis provient d’Allemagne. Des transactions en ligne sont facilement traçables, notamment le paiement des factures pour les frais de poste et l’achat même du produit, entre autres. Ces transactions se font via une carte de crédit ou par cryptomonnaie. Une vérification des relevés des comptes des protagonistes devrait aider les enquêteurs à y voir plus clair. Aussi, l’authenticité de l’expéditeur de la drogue y sera confirmée et une enquête pourrait être initiée si une correspondance est envoyée à la branche d’Interpol par les Casernes centrales. Mais cette tâche peut prendre beaucoup de temps, apprenons-nous de sources policières.

Darknet : l’outil astucieux des hors la loi

L’usage du Darknet, soit l’Internet incognito, est un outil privilégié pour les transactions illicites en ligne. Cela ne laisse aucune trace réelle ni aucun détail sur les compagnies expéditrices. « Parfwa trouv enn non ek ladres, kan al laba, pa trouv nanie ou zis enn batiman abandone ». Le paiement se fait souvent par le biais de la cryptomonnaie. C’est seulement lors d’une vérification informatique des portefeuilles crypto (wallet) que certaines transactions sont traçables. Souvent l’argent payé n’est pas destiné au fournisseur, mais plutôt sur des comptes bancaires ou virtuels. C’est à la réception de l’argent sur ce genre de comptes que le gérant du compte fait le transfert. Il est probable que la SST sollicite la Financial Intelligence unit (FIU) pour un volet d’enquête.

« Posting »  ou « Planting » ? À la police de prouver le contraire…

Ce sera aux enquêteurs de fournir les preuves à la poursuite pour démontrer qu’il y a trafic. « Li kapav dir inn « plante » me prosekiter bizin kapav montre inn fer lanket inn trouve boug-la inn order sa ». Si c’est le cas, la police devrait pouvoir le prouver, confie un ancien gradé de l’Adsu.

Un ancien cadre de l’Adsu : « Les choses n’auraient pas dû se passer ainsi »

« Les choses n’auraient pas dû se passer ainsi » pendant l’opération de livraison contrôlée à l’adresse d’Akil Bissessur, affirme un ancien membre de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) qui occupait un poste élevé dans la hiérarchie de l’unité. Selon lui, le « policier-facteur » aurait dû déposer le colis avec un contenu « dummy » et laisser le destinataire en prendre possession. « Même s’il ne l’avait pas pris immédiatement, il aurait fini par le récupérer si c’était lui qui l’avait commandé. Il fallait attendre le moment où il aurait ouvert le paquet pour l’arrêter en flagrant délit », explique-t-il.

 

 

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