La compagnie nationale d’aviation a encouru des pertes d’à peu près un million d’euros pour ses quatre appareils bloqués sur le tarmac pour cause de « maladie » de onze pilotes, jeudi. Cette somme comprend le paiement de plusieurs frais au niveau local et dans les quatre aéroports que MK devait desservir.
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Le mouvement social déguisé des pilotes d’Air Mauritius le jeudi 5 octobre va coûter pas moins d’un million d’euros à la compagnie nationale d’aviation, l’équivalent de Rs 40,7 millions au taux de change actuel. C’est ce qui ressort des milieux bien informés au Paille-en-Queue Court.
Avec l’annulation de quatre vols en partance pour Bangalore/Madras, Hong-Kong, Londres et Perth, ce montant comprend les dépenses encourues en termes d’hébergement, de transport et d’indemnités pour les passagers, plus particulièrement pour ceux ayant raté leurs vols de correspondance (connecting flights) pour leur destination finale. Cette somme implique également les coûts à débourser dans ces aéroports où les appareils de MK devaient réembarquer les passagers pour Maurice, lesquels peuvent aussi prétendre à des compensations.
Ce montant n’est pas définitif, car la direction d’Air Mauritius est toujours collée à sa calculette. Durant le week-end, elle avait également fort à faire pour s’assurer que ses avions quittent le Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport (SSRIA) comme prévu afin de ne pas effaroucher sa clientèle ainsi que les tour-opérateurs qui sont très frileux quant à ce type de situation. Vendredi, avec la bénédiction du bureau du Premier ministre, elle a donc décidé de passer en mode « offensif » en résiliant avec effet immédiat les contrats de trois des onze pilotes qui se sont déclarés « sick » jeudi. Elle avait quinze autres pilotes « malades » sur les bras vendredi et il ne fallait pas que cette situation se répète samedi, le jour où elle doit gérer le plus grand nombre de départs.
Samedi a donc été un jour « test » pour la direction de MK et elle n’a déploré que deux pilotes qui se sont décommandés pour cause de maladie. L’avion pour Londres a été retardé mais pas annulé, fait-elle ressortir. Depuis, MK a invité les pilotes à la table des négociations. Une réunion s’est tenue fort tard entre les capitaines Banymandhub et Toorabally du département des opérations avec les représentants syndicaux des pilotes étrangers et mauriciens.
Les discussions ont duré jusqu’à fort tard et rien n’avait été communiqué à leur porte-parole, Jack Bizall, quant à ce qui en est ressorti. Nul ne peut avancer non plus si la réintégration des trois pilotes licenciés vendredi est dans le domaine du possible. Tant à l’Hôtel du gouvernement qu’au Paille-en-Queue Court, le statu quo est de rigueur pour montrer aux pilotes qu’ils « mean business ».
Au sein de la direction, on ne cache pas non plus qu’elle n’a pas apprécié la manière de faire des syndicats des pilotes vis-à-vis de la direction quant à un ultimatum d’une heure pour revoir les conditions de travail de deux pilotes recrutés selon un barème bien moindre de ce qui est appliqué. Ce lundi, l’attention sera tournée vers la Cour suprême où le juge Bobby Madhub se penchera sur la « déportation » du Belge Patrick Hofman, président de l’Airline Employees Association, le syndicat des pilotes étrangers. Quelques heures après sa lettre de licenciement, le Bureau du Premier ministre a révoqué son permis de résidence permanent en lui sommant de quitter Maurice sur le premier vol.
La police a débarqué à son domicile samedi matin, mais aux Casernes centrales, on explique que les agents devaient simplement lui remettre une lettre pour l’informer qu’il devait quitter le pays. « C’est la prérogative du Premier ministre de déporter une personne qu’il estime être un danger pour l’ordre public », souligne un haut-gradé.
Patrick Hofman est défendu par Me Gavin Glover, lequel est aussi le conseil légal des deux autres pilotes mis à pied. Les trois envisagent de réclamer des dommages à Air Mauritius pour licenciement abusifj
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