Quatre nouvelles victimes de la route : trois jeunes et une mère arrachés à leurs proches

La série noire se poursuit sur nos routes. Cette semaine, trois jeunes, Krishna Thanooj Rugoonauth, 22 ans, Sharvin Juhla, 22 ans, Bhimal Angan, 17 ans, et Ujwantee Fekna, une mère de famille âgée de 50 ans, ont été arrachés à leurs proches dans de tristes circonstances. Depuis le début de l’année, le nombre de morts dans des accidents de la route s’élève à 72.

Un jeune tatoueur parti trop tôt

Krishna Thanooj Rugoonauth, 22 ans, avait un brillant avenir. Tatoueur doué, il projetait de monter son propre business, mais le destin s’est montré cruel. Il est mort après avoir été victime d’un accident de la route à Mont-Choisy.

Pour la famille du jeune homme, le pire aurait pu être évité. « Mon fils a été victime de négligence », lâche son père Mookesh. Krishna était le cadet de la famille. En plus de s’adonner à l’art du tatouage, cet habitant de Poudre-d’Or était employé  dans un pub dans le nord du pays.

Dimanche vers 6 heures, il avait terminé son service. « D’habitude, il rentre en taxi. Mais ce jour-là, un ami lui a proposé de le déposer dans sa voiture et il a accepté », explique un oncle du jeune homme. 

Arrivé à Mont-Choisy, la voiture a fait une sortie de route et a fini sa course contre un arbre. L’impact a été violent. Des volontaires ont transporté les deux blessés dans une clinique. Entre-temps, la police de Pointe-aux-Canonniers a été alertée.

« Lorsque mon frère a eu la nouvelle de cet accident, il s’est rendu à la clinique. Mon neveu a reçu les premiers soins. Ils ont attendu une ambulance pour pouvoir le transporter à l’hôpital du Nord. à ce moment-là, il était encore conscient, mais quand il est arrivé à l’hôpital, il a été admis en salle et non à l’unité des soins intensifs », déplore l’oncle de la victime. 

Le jeune homme a rendu son dernier soupir le lundi 14 mai. Quant au chauffeur du véhicule, il a été transféré dans une autre clinique, où il se remet lentement. La police attend qu’il se rétablisse pour pouvoir recueillir sa version.

Le village de St-Hilaire dit adieu à deux jeunes

Sharvin Juhla, 22 ans, est décrit par sa mère comme un jeune qui aimait rendre service et qui ne pouvait rien refuser à ses amis. Dimanche soir, ce jeune père d’un fils de trois ans et son ami Bhimal Angan, 17 ans, étaient à motocyclette quand ils ont fait une sortie de route à hauteur du rond-point de Solitude, à Plaine-Magnien. Les deux n’ont pas survécu.

Le jeune homme de 22 ans a eu un fils d’une précédente union. Père et fils étaient très proches. Il y a quatre ans, il avait fait la connaissance de Kajal.  Depuis, c’était le grand amour. Le couple, nous explique la jeune femme, voulait franchir une étape dans leur relation. « Nous avions pris la décision de nous marier cette année », confie-t-elle. Mais même si la date n’avait pas encore été fixée, le couple se faisait une joie de commencer cette nouvelle vie à deux.

Mais le bonheur a laissé place aux cris et aux larmes en l’espace d’une nuit. Vers minuit, Shavin a reçu un appel de la part de Bhimal Angan, qui habite également la localité. « Linn dir mwa li pe amen kamarad la aste enn minn. Monn dir li inn tar, pa bizwin ale », se souvient Sangeeta, la mère de la victime, en larmes.

Le jeune motocycliste est sorti de la maison pour ne jamais y revenir. Les deux étaient en route pour Plaine-Magnien quand le malheur a frappé. Ils ont lourdement chuté après le rond-point de Solitude. Des policiers de Plaine-Magnien sont venus sur place et ont constaté que les deux jeunes hommes étaient inconscients. Ils ont été transportés d’urgence à l’hôpital de Rose-Belle, où leur décès a été constaté.

Bhimal Angan, 17 ans, de son côté, laisse son père Ramparsad et son frère aîné Vikash. Cela faisait plusieurs années que le jeune homme avait perdu sa mère, emportée par la maladie. Il s’est retrouvé avec son frère et son père. Le soir de l’accident, son père croyait qu’il jouait à la pétanque avec des amis et ne s’est pas soucié de son absence. C’est vers 1 heure du matin qu’il a été informé de l’accident et du décès de son cadet. Ils étaient nombreux à se rendre aux funérailles des deux amis lundi.

Le fils d’Amrita Fekna : « Je poursuivrai son rêve »

Ujwantee Fekna, 50 ans, a également connu une fin tragique mercredi soir dans un terrible accident à Mapou. Cette mère de famille, domiciliée à Bon-Acceuil, venait d’apprendre que son fils allait commencer sa formation pour devenir pompier. La nouvelle l’avait remplie de joie. Pravesh Fekna, 20 ans, après la douloureuse perte de sa mère ne compte pas abandonner. «  Je vais poursuivre son rêve en sa mémoire », lâche le jeune homme.

La victime, aussi connue comme Amrita, était technicienne de surface à l’hôpital du Nord. Elle était toujours aux petits soins pour sa fille de 22 ans, Jessica, et son fils Pravesh, 20 ans. « Elle nous a toujours encouragés à poursuivre nos études. En plus d’avoir ma lettre pour débuter comme pompier, j’avais également eu une confirmation de l’université. J’attends de voir les options qui s’offrent à moi pour décider dans quel domaine me spécialiser. En attendant, je compte travailler et poursuivre mes études en parallèle », nous explique le jeune homme.

La disparition de sa mère laisse un grand vide. « Elle était aimée et appréciée de tous », nous dit le beau-frère de la victime. Mercredi, elle avait fait des heures supplémentaires. C’est en route pour la maison, vers 20 heures, que le malheur a frappé. La voiture dans laquelle voyageaient la victime et  trois de ses collègues (deux femmes et le chauffeur) s’est encastré à l’arrière d’une semi-remorque à Mapou. Amrita Fekna est morte sur le coup. Les deux passagères, qui étaient à l’arrière, ont été admises à l’unité des soins intensifs, alors que le chauffeur a été admis en salle à l’hôpital du Nord. L’aide chauffeur de la semi-remorque a expliqué qu’il y avait un problème de frein et qu’il s’apprêtait à mettre le triangle de signalisation quand l’accident s’est produit. La victime a succombé à une fracture du crâne. Les funérailles ont eu lieu jeudi.