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Quatre morts dans des accidents de la route : ces familles brisées à jamais

Israfil Tagaully est mort lors d’une course de motos à Pailles. Le policier Beekharry a connu une fin tragique mardi. Nessen Cunneapen, 36 ans, était pilote. Sanjay Kumar Ramchurn, un chauffeur de taxi, a fait une violente sortie de route.

Ces cinq derniers jours ont été marqués par des pertes de vies humaines sur nos routes. Israfil Tagaully, Ally Akbar Beekharry, Nessen Cuneeapen, et Sanjay Kumar Ramchurn ont tous connu une fin tragique, plongeant leurs proches dans un profond désarroi.

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Tariq Tagaully : « Mon fils disait qu’il allait mourir sur une moto »

Israfil Tagaully venait de souffler ses 18 bougies, le 10 février dernier. Alors que la vie s’annonçait radieuse pour cet habitant de Plaine-Verte, le malheur a frappé. Le lundi 18 mars, il a péri lors d’une course de motos.

Le jeune homme, cadet d’une famille de trois enfants, était passionné par la mécanique. Il songeait d’ailleurs à en faire son métier. « Il comptait suivre des cours de mécanique. Depuis tout petit, il aimait bricoler, réparer des jouets. Il aimait la moto. Il a dit qu’un jour, il allait mourir sur une motocyclette », lâche Tariq, son père qui peine à croire à cette terrible disparition. Des mots qui résonnent dans sa tête…

C’était un fils aimant et dévoué envers sa famille. « Les mots me manquent pour le décrire. Li mem ti mo lor », ajoute le papa. Avec sa mère, ils avaient une relation fusionnelle, partageant des rires et des blagues à tout bout de champ.

Très pieux, il observait le jeûne en cette période du mois de Ramadan. « Li ti gard tou so roza », poursuit son papa, fier du dévouement de son fils. Mais le sort s’est montré cruel envers ce jeune passionné. Le lundi 18 mars, après avoir rompu le jeûne, il a partagé un repas en famille avant de prendre congé.

Il s’avère que le jeune homme avait pris la motocyclette d’un ami. Il s’était rendu à Ring Road, Pailles, pour participer à une course. Cependant, alors qu’il roulait, les guidons de deux motocyclettes se sont heurtés, les faisant perdre le contrôle. Israfil a été projeté sur l’asphalte. 

Les dizaines d’autres concurrents ont pris la fuite. La police de Pailles a été dépêchée sur place.

Les proches du jeune homme ont été informés. « Quand je suis arrivé à l’hôpital, j’ai vu mon fils allongé, il avait déjà rendu l’âme. Cela n’a pas été facile pour nous de le voir ainsi. Je ne savais pas qu’il se rendait à une course », lâche son père. 

Il regrette que cela se soit passé ainsi et demande aux autorités de sévir contre ceux qui s’engagent dans ces courses illégales pour que d’autres parents n’aient pas à faire face à la même situation que lui.

Le constable Beekharry ne pourra emménager dans sa nouvelle maison

Le policier Ally Akbar Beekharry, âgé de 26 ans, était un fils, un collègue et un ami exemplaires. Originaire de Plaine-Verte, le jeune homme a débuté sa carrière dans la police, il y a cinq ans. Il voulait entamer un nouveau chapitre dans sa vie. 

Il allait bientôt emménager dans un appartement de la police à Coromandel. Mais alors qu’il apportait les dernières touches à sa future demeure, le malheur a surgi. Mardi, en début de soirée, alors qu’il revenait de Coromandel, le policier, affecté à l’Emergency Response Service de Port-Louis Sud, a fait un grave accident à Montée S. Une voiture l’a percuté. Il est mort sur le coup.

Cette nouvelle a bouleversé ses proches. Naushad, son père est dévasté. « Il comptait aller vivre à Coromandel après la fête Eid. En attendant, il partait régulièrement sur place pour y effectuer des travaux », raconte-t-il, le cœur meurtri. 

Ally Akbar était un jeune homme apprécié et généreux. « J’ai fait carrière en tant que pompier », indique-t-il. Un métier noble et il voulait que son fils suive ses pas. « Je l’avais conseillé de postuler pour devenir pompier », ajoute-t-il. 

Ayant hérité de la fibre d’entraide de son père, le jeune homme a choisi de faire carrière dans les forces de l’ordre. « Il m’a dit qu’il voulait devenir policier. Il y est parvenu », avance-t-il avec fierté. 

Durant sa carrière, il a affûté ses connaissances dans diverses unités et postes de police. « Il a travaillé à Metro Sud, à Plaine-Verte et a été muté à l’ERS », poursuit son père.

Alors qu’il avait tout l’avenir devant lui, le destin s’est montré cruel envers lui et sa famille. Mardi, il s’est rendu à Coromandel pour poursuivre les travaux dans l’appartement. « Je l’ai appelé, il m’a dit qu’il allait venir et s’apprêtait à rompre le jeûne. Je l’attendais », relate-t-il. Cependant, au lieu de voir son fils rentrer, il a reçu un appel, lui annonçant que le jeune policier avait eu un terrible accident, y laissant la vie.

Sanjay Ramchurn, un chauffeur de taxi apprécié pour sa courtoisie 

Sanjay Kumar Ramchurn, un chauffeur de taxi de 49 ans, n’est plus de ce monde. Cet habitant de Clemencia a été victime d’une violente sortie de route, mardi soir, sur la route principale du village. Il a fini son trajet contre un arbre et a endommagé le mur d’un enclos. 

C’est en voulant épargner un chien que ce drame est arrivé. Il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers pour l’extirper du véhicule. 

Dans le village, on parle d’une immense perte. Sanjay Kumar Ramchurn était connu pour son grand cœur. Proches, amis, clients ont tous tenu à lui rendre hommage. « Il ne roulait jamais vite et n’avait pas fait d’accident de sa vie. Il était toujours aimable et serviable. Il a préféré épargner le chien en l’évitant », se désole une habitante de la région. « À chaque fois que j’avais besoin de ses services, je l’appelais. Je savais que je pouvais compter sur lui », soutient un ami proche de la victime. 

Sanjay Kumar Ramchurn était père de deux enfants, une fille et un fils. « Son fils travaille sur un bateau et il n’a pu faire le déplacement. Cette nouvelle nous affecte beaucoup », confie un proche. 

Les habitants déplorent le manque de ralentisseurs dans cette région. « Au cours de ces dix dernières années, nous avons demandé qu’un ralentisseur soit installé sur cette route, mais jusqu’à présent, rien n’a été fait. Il faudrait aussi mettre des feux de signalisation », lancent plusieurs habitants de cette région. Les funérailles de la victime ont eu lieu mercredi après-midi.

Nessen Cuneeapen : un champion parti trop tôt

Nessen Cuneeapen, 36 ans, figure parmi les victimes de la route enregistrées cette semaine. Le 15 mars dernier, cet habitant de L’Amitié était à motocyclette sur la route principale à Constance quand un accident impliquant une voiture s’est produit. 

Grièvement blessé, il a été conduit à l’hôpital SSRN, Pamplemousses, où il a été admis en soins intensifs. Au bout de huit jours, il a rendu son dernier souffle. L’autopsie a conclu qu’il avait succombé à des blessures multiples. L’alcotest pratiqué sur le conducteur, qui était en compagnie de sa maman au moment des faits, s’est révélé négatif. 

Cet accident a bouleversé la famille, les amis et les connaissances de la victime. Passionné d’automobile, Nessen Cuneeapen était pilote. À l’annonce de son décès, ils étaient nombreux sur les réseaux sociaux à rendre hommage au « champion ». Ce dernier laisse derrière lui sa famille dévastée par cette soudaine disparition.

 

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