Economie

Quatre mois après la signature du nouvel accord Inde-Maurice : les opérateurs notent une baisse des activités avec l’Inde

Ils ont tiré la sonnette d’alarme quand le gouvernement mauricien avait signé, en mai dernier, le nouveau traité fiscal avec l’Inde. Une crainte qui se confirme pour les opérateurs qui constatent, depuis, un certain ralentissement. Une situation qui ira en s’empirant, préviennent-ils.

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Nousrath Bhugeloo, Chief Business Development Officer chez ABAX: « Les clients préfèrent investir directement en Inde »

« Il y a toujours des clients qui  utilisent la plate-forme mauricienne pour investir en Inde. Mais, tel ne sera pas le cas après avril 2017 quand le nouvel accord entre l’Inde et Maurice prendra effet », fait ressortir Nousrath Bhugeloo. D’autant plus, soutient la Chief Business Development Officer chez ABAX, que les clients préfèrent investir directement en Inde plutôt qu’à Maurice. D’où l’importance, soutient-elle, pour que Maurice vienne de l’avant avec d’autres services à valeur ajoutée afin d’inciter des clients à utiliser sa juridiction.

Kamal Hawabhay, président de l’Association of Trust and Management Companies : « On note déjà un ralentissement »

Ses pires craintes se confirment. Kamal Hawabhay, président de l’Association of Trust and Management Companies, note, depuis quelques mois, qu’il n’y a « presque pas de business sur l’Inde ». Et cela se ressent, soutient-il, sur le nombre de compagnies GBC1 qui s’installent à Maurice. Selon les données de la Financial Services Commission, on comptait que 75 compagnies de catégorie GBC1 au mois d’août (jusqu’au 20 du mois) contre 78 en juillet et 92 en juin. « Il est clair que les activités sont en baisse. On ressent déjà le ralentissement et la situation va se détériorer davantage quand le nouvel accord prendra effet en avril 2017 », fait-il ressortir.

Penny Hack, avocat d’affaires : « Un déclin des affaires entre l’Inde et Maurice »

Penny Hack est catégorique. Il y a un déclin au niveau des affaires entre Maurice et l’Inde, observe-t-il. « Certains clients, qui d’habitude passent par Maurice pour investir en Inde, le font dorénavant directement ou via Singapour », indique l’avocat des affaires. Un « exode » qui, selon lui, sera davantage visible d’ici à la fin de 2017. Autre tendance notée : certaines firmes mauriciennes ont déjà fait les démarches pour ouvrir un bureau parallèle à Singapour alors que d’autres envisagent de leur emboîter le pas, souligne-t-il.

Les changements majeurs du nouveau traité

À partir du 1er avril 2017, Maurice perdra 50 % de ses droits de taxation pour les investissements qui sont structurés vers l’Inde. Après cette période transitoire de deux ans, l’Inde pourra imposer à 100 % la taxe sur les plus-values (Capital Gains Tax) sur les investissements qui transitent par la juridiction mauricienne. Autre mesure : les sociétés indiennes qui ouvrent une filiale à Maurice devront faire preuve de substance et prouver qu’elles encourent des dépenses administratives d’au moins Rs 1,5 million par an à Maurice sous peine d’être taxées à 100 % en Inde.

 

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