À Quatre-Bornes : un policier de l’Adsu tabassé en pleine rue

S’agit-il d’un règlement de comptes ou d’un simple coup du sort ? Le dimanche 14 septembre 2025, aux premières heures, un policier de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) âgé de 31 ans a été passé à tabac à Résidence Kennedy, Quatre-Bornes, par un groupe d’individus. Pour l’instant, un seul suspect a été formellement identifié. 

Ayant subi plusieurs blessures, le policier, affecté à la Northern Division de l’Adsu, a été hospitalisé. Son épouse était à ses côtés quand l’incident s’est produit. Vers 6h30 ce matin-là, il quitte la maison d’un proche à Résidence Kennedy au volant de sa voiture. 

À peine le véhicule démarre-t-il qu’un groupe d’individus surgit de nulle part et l’entoure. L’un d’eux lance une phrase glaçante : « Blok transpor la. Misie la ladan ! » Le piège se referme. Les agresseurs ouvrent la portière et arrachent le policier de son siège. Ils se ruent sur lui pour le rouer de coups. Poings, pieds, barre de fer et blocs de béton servent d’armes. 

Son épouse, témoin direct de l’agression, hurle de détresse, mais elle ne peut rien face à la violence déchaînée. Lorsque les assaillants prennent enfin la fuite, le policier gît au sol, gravement blessé. Ses blessures sont nombreuses : traumatisme au bras gauche, contusions au coude et à l’avant-bras, épaules tuméfiées. Transporté en urgence à l’hôpital, il reçoit des soins. 

Malgré le chaos, le policier a pu identifier certains de ses agresseurs. Parmi eux, un nom revient fréquemment, désigné comme l’homme ayant manié la barre de fer. L’enquête a été confiée à la Criminal Investigation Division de Quatre-Bornes. Toutefois, l’absence de caméras Safe City dans la zone prive la police d’images essentielles, ce qui complique les investigations. 

Dans les rangs des forces de l’ordre, l’émotion est palpable. « Si même un policier peut se faire tabasser ainsi, qu’en sera-t-il du citoyen lambda ? » déplore un sergent, amer. Une inquiétude que partagent les habitants. « C’est devenu le Far West. On entend souvent des bagarres et des cris. Mais s’attaquer à un policier, ça dépasse les bornes », témoigne l’un d’eux.

Pour beaucoup, cette attaque sonne comme un signal inquiétant de défiance envers les forces de l’ordre. « C’est un affront. Ce n’est pas seulement un homme qui a été battu ; c’est un policier qui a été visé », commente un ancien officier. 

L’agression d’un policier en service à l’Adsu, unité souvent exposée aux tensions liées à la lutte antidrogue, fait craindre qu’il ne s’agisse pas d’un simple règlement de comptes isolé. L’hypothèse d’un acte ciblé et prémédité n’est pas écartée. En attendant les suites judiciaires, le policier et son épouse tentent de se remettre du choc.