Obligatoire au boulot, à l’école, dans les transports en commun… le masque s’impose. Si certains préfèrent ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tels que le N95, d’autres optent pour des masques fantaisie en tissu. Alors que la gent masculine porte des masques discrets, les femmes, elles, s’en donnent à cœur joie. Les designers rivalisent d’imagination avec la création de masques pour tous types d’événements, transformant ce dispositif sanitaire en véritable accessoire de mode.
Annabelle Fleury, créatrice de mode : « Un accessoire de mode à part entière »
« De nos jours, les gens n’achètent plus les masques n’importe comment. Ils sont choisis en fonction des tenues. Le masque vient relever une tenue », fait comprendre Annabelle Fleury, styliste et directrice de la marque Oriya.
À motifs, unis, réversibles, colorés, agrémentés de perles, de paillettes, de guipures, une grande variété de masques lavables sont proposés par la boutique en ligne Oriya, dans deux modèles, à plis et CHU. Le masque s’accorde aux tenues de tous les jours, que ce soit pour le travail ou les petites sorties. Il est non seulement fonctionnel, mais est dorénavant un accessoire de mode à part entière.
« Si une personne porte des vêtements fleuris, alors elle doit opter pour un masque uni. et c’est le contraire pour des vêtements unis, le masque peut être à motifs », précise la styliste. Selon Annabelle Fleury, les masques sont aussi choisis par rapport à la couleur du sac, des chaussures ou des autres accessoires. « Des personnes m’envoient la photo de leur pochette et sac afin que le masque soit assorti. »
Toutefois, le côté fonctionnel du masque n’est pas à négliger. « L’objectif premier d’un masque est de protéger, alors je ne vois pas comment on peut dire de mettre un masque tricoté qui a de gros pores. Chez Oriya, nos masques sont en coton et le tissage est très serré pour empêcher que les gouttelettes ne passent à travers. »
Au niveau du prix, les masques sont en vente par lot de 3 ou 5, à partir de Rs 300.
En soirée : la fantaisie et l’élégance à l’honneur
Que ce soit pour un événement, un cocktail ou un dîner, en soirée, le masque doit être à la fois fantaisiste et élégant. La créatrice de mode Deena Appadoo a lancé une collection de masques originaux. Elle propose des modèles qui peuvent être agrémentés de perles, de strass et de paillettes, selon les goûts et envies. Également des déclinaisons en dentelle, surlignées d’un fil doré ou d’une chaîne.
« J’ai lancé une ligne exclusive et le premier modèle a été vendu en l’espace de deux jours », souligne la créatrice. Selon Deena Appadoo, en soirée, le masque devrait se porter comme un bijou, mais il doit avant tout être confortable. Le confort figure d’ailleurs parmi les premiers critères que recherchent les Mauriciens. « Ils veulent des matières confortables, où ils peuvent respirer. Je privilégie le coton ou des matières soyeuses et souples. »
Ce sont surtout les couleurs basiques qui ont la cote en soirée, comme le « nude » et le noir, qui conviennent à n’importe quel type de tenue de soirée. « Il faut que le masque reste discret. L’idée n’est pas de ruiner le look. »
Vilasha Pabaroo : masques spéciaux pour les mariages
Depuis le second confinement, Vilasha Pabaroo élabore des masques personnalisés pour les invités d’une cérémonie de mariage et les mariées. L’idée lui est venue quand ses proches se préparaient à assister à un mariage prévu à la reprise des activités.
« Les restrictions sont toujours en vigueur et il est plus que jamais important de respecter les gestes barrières. Comme le masque est obligatoire, les invités souhaitent allier le fonctionnel à l’esthétique », explique Vilasha Pabaroo, dont la clientèle est féminine.
Au lieu d’un masque médical, les invités optent pour ceux qui sont personnalisés. Ils sont assortis aux habits de fête. De ce fait, le masque devient aussi un accessoire de mode. Elle travaille avec le satin, le tissu peau de pêche et le coton, entre autres. « La matière dépendra de la tenue. Le masque peut être élaboré à partir du tissu de sari, le ‘lehenga’ ou la robe que va porter la cliente. Je préfère attendre que la tenue soit déjà cousue pour utiliser le tissu restant. Sinon, on va trouver une matière et une couleur assorties à la tenue. »
De plus, les élastiques latéraux sont remplacés par un collier en perle. « Les oreilles ne sont pas irritées et les perles ajoutent une touche de glamour à la tenue. »
Vilasha Pabaroo coud le masque à la main. De ce fait, le prix dépendra du tissu utilisé. Un masque pour un sari simple peut être à Rs 285. La commande peut être placée trois semaines au préalable.
Des adeptes de masques fantaisie témoignent
Vanessa Kistnasamy Chetty : « Le masque chirurgical est fade et triste »
Véritable fashionista, l’ex-Mrs Mauritius World et directrice de l’Institut de beauté Savana, Vanessa Kistnasamy Chetty opte pour des masques adaptés à ses tenues, lorsqu’elle sort en soirée. « Comme je suis dans le monde de la mode, il est important pour moi d’être toujours bien habillée. Je me vois mal porter un masque chirurgical dans un lieu festif, c’est tellement fade et triste ! » lance-t-elle.
Paillettes, coloré, dans des matières élaborées comme le velours ou orné d’un pendentif, elle a fait du masque un accessoire de mode. « J’ai un masque à paillettes noir que je porte souvent en soirée. Comme j’ai deux amies qui en confectionnent, j’ai la chance de pouvoir me procurer des masques auprès d’elles. »
Stéphanie Henriette : « Le masque personnalisé permet de faire de belles photos »
Il y a un mois, Stéphanie Henriette a commandé un masque personnalisé pour assister à une cérémonie de mariage. « Le masque est obligatoire. En le customisant, nous respectons à la fois les gestes barrières et nous sommes glamour », dit cette habitante de Rose-Belle.
Elle s’est drapée d’un sari rouge et d’un masque assorti, confectionné à partir du tissu restant de son choli. « Quand je porte un masque sur une tenue de fête, je privilégie un maquillage léger. J’évite le rouge à lèvres pour ne pas tacher le masque. Je l’enlève uniquement pour manger. Le masque personnalisé permet de faire de belles photos. Cela n’est pas le cas avec le masque chirurgical », affirme Stéphanie Henriette. Elle a commandé un autre masque pour assister aux prières dites govinden.
Smita Luximon : « J’ai presque quarantaine de masques réutilisables »
Office and Case Manager, Smita Luximon travaille dans le domaine juridique. « Je porte généralement un masque noir ou bleu foncé assorti à ma tenue. » Elle regrette que certains masques n’offrent aucune protection. « Je pense que nous devrions privilégier le côté pratique. Je possède près d’une quarantaine de masques réutilisables. » Elle dit porter, dans la mesure du possible, des masques dûment approuvés par des experts médicaux. « Dieu merci, ils sont disponibles en différentes couleurs pour correspondre à chacune de mes tenues. Mais j’ai aussi des masques tendance. » Elle confie d’ailleurs posséder quelques masques confectionnés par des femmes entrepreneurs locales. « J’opte le plus souvent pour des modèles minimalistes, clairs et simples. »
Anne-Sophie Catherine : « Le noir au travail et des paillettes pour les soirées »
Anne-Sophie Catherine, 27 ans, qui travaille dans le marketing, est de celles qui ont opté pour les masques fantaisie. Au début, elle n’utilisait que les masques médicaux. « Au fur et à mesure, j’ai réalisé que les masques n’allaient pas avec mes vêtements. Avec un masque, le visage est à moitié caché, alors il fallait le mettre en valeur avec un masque aussi stylé que les vêtements. »
Noir, nude dans une matière satinée pour se rendre au boulot, des paillettes pour les soirées, Anne-Sophie Catherine se fait plaisir et fait en sorte d’assortir ses masques à ses vêtements. « J’achète des masques à partir de Rs 75 et jusqu’à Rs 150. Mais les masques sont aussi en vente en lot et cela donne l’occasion d’avoir plusieurs styles et couleurs. »
Pour elle, les masques fantaisie donnent envie d’en porter. « Les jeunes n’aiment pas porter le masque, mais les masques fantaisie les encouragent à le faire. »
Dr Deoraj Caussy : « L’efficacité du masque en tissu est de 60 % à 80 % »
Il existe deux types de protection, souligne le Dr Deoraj Caussy. Dans le premier cas, un individu se protège contre une infection. Dans l’autre, il protège son entourage contre une infection. « C’est le principe du masque N95. La matière du N95 permet de filtrer l’air respiré. De ce fait, le virus ne peut ni entrer ni sortir du masque. Ce masque sert de double protection », soutient l’épidémiologiste.
Il ajoute que le masque chirurgical jetable est à la fois hydrophobe et hydrophile. La partie hydrophobe empêche les gouttelettes d’éternuement ou de la toux de pénétrer la matière. La partie hydrophile repousse les goulettes. « Les masques en tissu n’ont pas la partie hydrophobe. De ce fait, leur efficacité est de 60 à 80 %. L’efficacité augmente s’ils ont deux couches de tissu. Ils protègent certes, mais pas à 100 % comme le N95. »
En revanche, note le Dr Deoraj Caussy, « les masques en tissu ont l’avantage d’être lavables et réutilisables ». Il précise que le lavage des masques en tissu doit se faire à la machine à laver ou à la main. Du détergent doit être utilisé et le tissu doit être frotté vigoureusement.
Maquillage : misez sur le regard !
Le port du masque ne doit en aucun cas freiner le maquillage. Alors, comment bien se maquiller en portant le masque en journée ? « Comme on ne voit pas la bouche, il faut tout miser sur les yeux. Il faut leur donner de la valeur », explique Nazia Khan, plus connue sous le nom de Nazu, esthéticienne et make-up artist, de Nazu Beauty Parlour.
Pour intensifier le regard, il faut appliquer un fard à paupières. « En ce moment, toutes les couleurs sont à la mode. Toutefois, il ne faut pas oublier que la couleur entre les sourcils et la paupière doit être plus claire », rappelle l’experte. À cela s’ajoute un trait de crayon noir ou marron pour faire ressortir les yeux, et du mascara.
Les sourcils ne doivent pas être négligés et doivent être travaillés avec des produits adaptés à cette zone.
En ce qui concerne le maquillage des autres zones du visage, Nazia Khan précise que celles qui ont l’habitude d’utiliser le fond de teint, la poudre, etc. peuvent le faire, en n’omettant pas de bien hydrater le visage.
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