Chaque semaine, les adeptes de danses latines se rencontrent lors des soirées SBK qui se tiennent à travers l’ile. Une vraie petite communauté a pris naissance sur la piste de danse. Zoom.
Avec l’autorisation des rassemblements, les soirées SBK sont de nouveau sur les rails ! SBK pour Salsa, Bachata et Kizomba, les différentes écoles de danses latines ou encore ceux qui offrent des cours de danses latines organisent, chaque semaine, des soirées SBK, où tous les élèves de ces écoles se rejoignent dans un seul lieu pour danser, et cela gratuitement. La soirée commence toujours par une initiation pour se mettre dans l’ambiance et se rappeler les enchaînements, puis place à la danse libre ! Ces danses qui se pratiquent à deux se veulent être un moment de partage et de convivialité entre deux personnes qu’elles soient en couple ou pas.
« Ce sont des danses de couple, où l’on établit une connexion avec son partenaire. Ce n’est pas une obligation que ce soit votre partenaire dans la vie. Cela peut être personne que vous ne connaissez pas. Mais le cavalier s’assure que sa cavalière soit en confiance et, de là, tout s’enchaîne », confie Stephane Denidal, directeur, aux côtés d’Élodie Charles, d’Elophane Dance School.
Proposant des cours de kizomba, de salsa et de bachata à travers l’île, Elophane Dance School organise une soirée SBK chaque mardi à Ébène, plus précisément au Junction Lounge. Ainsi, à partir de 19 heures, les élèves de cette école de danse ainsi que d’autres écoles se rencontrent pour danser pendant quelques heures ensemble. L’idée des soirées SBK à Maurice, comme à l’étranger, est avant tout de permettre aux élèves de mettre en pratique les dernières figures apprises en cours.
« L’objectif premier de ces soirées est de faire que les élèves puissent pratiquer ce qu’ils ont appris. Mais c’est aussi un moyen de partager leur passion pour la danse ensemble et aussi créer des liens, rencontrer d’autres personnes », confie Stephane Denidal, enseignant de profession.
Julien Augustin, qui travaille dans l’administration, enseigne la salsa et la bachata à temps partiel et organise une soirée SBK chaque mercredi au The Cloud Rooftop and Lounge Bar, Grand-Baie. Selon lui, les soirées SBK sont aussi un moyen de motiver les élèves et de les aider à progresser et d’apprendre d’autres mouvements.
« Nous sommes peu nombreux dans le Nord à pratiquer les danses latines. Lors de ses soirées, mes élèves rencontrent d’autres élèves du centre de l’île et ils sont plus motivés et progressent. Aussi, c’est bien de se mélanger à d’autres personnes, car les élèves connaissent les mouvements de leur partenaire habituel, alors que, lors des soirées, même si chacun possède la même base, c’est une ouverture sur d’autres mouvements », confie Julien Augustin.
L’école Bailando Latino Mauritius propose, elle, en temps normal, des soirées gratuites chaque mercredi au restaurant La Cannelle, au Domaine les Pailles. Mais outre les rencontres hebdomadaires, elle organise une série d’événements, parfois gratuits, parfois payants, toujours pour les inconditionnels de danses latines.
Chaque dernier dimanche du mois, c’est sur la plage publique de Tamarin que se déroule la ‘Sunset Beach Dance’. Puis, le deuxième dimanche du mois, c’est une soirée Domingo Latino à l’Amphithéâtre Telfair, à, Moka qui ravit les fans. Sans compter d’autres soirées dans d’autres lieux.
« Nos soirées du mercredi sont toujours gratuites, mais celles en week-end sont parfois payantes, dépendant de l’endroit où elles se tiennent. Ce sont des soirées remplies de ‘peps’ qui permettent un mélange de cultures, de rencontrer des amis et d’oublier ses tracas », fait ressortir Sandrine Sumodhee, chargée de communication et instructrice chez Bailando Latino Mauritius, qui offre des cours un peu partout à travers l’île.
Elle ajoute qu’en dansant, chaque personne se concentre sur ses pieds, ses pas, ses postures et oublie ses traças de tous les jours. « C’est une thérapie comme le yoga, la méditation et comporte de nombreux bienfaits. Les passionnés y trouvent une certaine sérénité après avoir dansé », dit l’intervenante.
Et il n’y a pas d’âge pour se rendre dans les soirées SBK. Selon nos intervenants, des plus jeunes (la vingtaine) aux plus âgés, plus de 60 ans, les passionnés de danses latines se donnent à cœur joie sur la piste.
Le kizomba
Le kizomba est un genre musical et une danse originaire d’Angola. Le kizomba et la danse qui l’accompagne se sont développés dans l’ensemble des pays d’Afrique, avant de toucher les rives d’Europe. C’est une version simplifiée et plus lente du semba. La danse se caractérise par sa langueur et sa position fermée. Le tronc demeure fixe et néanmoins souple, tandis que le bas du corps est beaucoup plus énergique. En règle générale, l’espace dans lequel se meut le couple est réduit à son strict minimum et les mouvements, bien qu’élaborés, sont économisés.
La bachata
Le genre musical est né en République dominicaine dans les années 1960. Qu’elle soit « dominicaine », « moderne », « sensuelle », « urbaine », « tango », cette danse latine reste techniquement très abordable même pour les débutants et ses rythmes permettent une grande liberté d’expression corporelle.
La salsa
La salsa désigne à la fois une danse, un genre musical, mais également une famille de genres musicaux (musique latino-américaine). La salsa cubaine vient de la danse Casino des années 1950 et prend ses racines dans le son cubain. Les couples se déplacent essentiellement en décrivant des cercles successifs. C’est avant tout une danse de rue, populaire et sociale. Plusieurs figures peuvent être exécutées par les couples ; cette danse est rapide et énergique.
Abdallah Chaman, 34 ans : « Je suis sorti de ma zone de confort »
Abdallah Chaman, qui travaille dans les finances, prend des cours de salsa depuis deux mois et il est très content de s’être mis à cette danse latine. « J’adore ! Avec un petit groupe d’amis, on s’est dit qu’on allait s’y mettre et cela se passe très bien. Avec cette activité, je suis sorti de ma zone de confort et je suis plus ouvert vers les autres. Je n’ai jamais pris de cours de danse auparavant, mais je ne regrette pas. Car, non seulement, la danse me permet d’être dans le rythme, mais je rencontre beaucoup de gens lors des soirées qui se passent dans une ambiance bon enfant ».
Pauline Georges, 28 ans : « C’est plus que la danse, c’est une ouverture sur la culture mauricienne »
La danse et les soirées SBK n’ont apporté que du positif dans la vie de Pauline Georges, une Française installée à Maurice depuis un an et demi. Et à peine six mois après son arrivée, elle s’est mise à la danse latine. Salsa, bachata et kizomba… elle explore divers univers.
« J’avais commencé avec la salsa, puis la bachata, mais j’ai découvert le kizomba lors des soirées et je m’y suis mise. La danse pour moi est une vraie révélation et j’ai réalisé que c’est plus que la danse, c’est une ouverture sur la culture mauricienne et cela m’a aidée à m’intégrer plus rapidement en faisant de belles rencontres. Les gens sont heureux d’assister à ses soirées et sont aussi bienveillants. »
Mireille Taylor, 68 ans : « Cela me permet de rester jeune… »
« La danse et les soirées sont très bénéfiques pour moi. Cela me permet de rester jeune mentalement et physiquement », dit d’emblée Mireille Taylor qui pratique les danses latines depuis 5 ans.
À la retraite, la sexagénaire, qui a vécu en Angleterre pendant de nombreuses années, pratique la salsa, le kizomba et la bachata. Elle a trouvé dans la danse une nouvelle famille. Ce qu’elle apprécie, c’est aussi ce brassage de cultures et d’âges au sein de la communauté SBK.
« Ma famille est en Angleterre. Les cours de danse et les soirées m’a aidée de me construire une petite famille à Maurice avec laquelle je partage ma passion. Nous faisons des sorties, des randonnées. Lors des soirées, des gens de tous les âges et religions sont présents, un bel exemple de multiculturalité propre à Maurice », dit-elle.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !