De l’innovation technologique à la préservation de l’environnement, en passant par la résolution du problème de main-d’œuvre et la promotion des produits locaux, les chefs d’entreprise expriment leur vision pour améliorer la qualité de vie des Mauriciens et favoriser le développement durable de l’île. Quelques-uns d’entre eux prennent la parole à l’occasion du 56e anniversaire de l’Indépendance de Maurice.
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Jessica Naga, CEO & co-fondatrice de MINDEX : « Nous devons capitaliser sur les nouvelles technologies »
Jessica Naga fait ressortir que nous vivons à une époque où l’automatisation, la numérisation et l’intelligence artificielle présentent une menace croissante pour les emplois, tout en offrant un avantage aux pays pionniers dans le développement de ces technologies. « Mon aspiration pour Maurice et l’ensemble du continent africain est que les secteurs public et privé unissent leurs forces pour capitaliser sur ces nouvelles technologies afin de créer des produits et des services à plus forte valeur ajoutée », confie-t-elle.
Elle ajoute que cela devrait s’accompagner d’une augmentation efficace des échanges commerciaux au sein du continent, ce qui garantira un développement durable, une meilleure qualité de vie et une plus grande prospérité pour les populations africaines, tout en offrant des carrières plus enrichissantes et rémunératrices afin de freiner l’exode des talents. « Il est crucial que le système éducatif soit réfléchi et que des mesures politiques dans les pays africains et entre eux soient mises en place pour soutenir cette vision », affirme-t-elle.
Heba Capdevila-Jangeerkhan, CEO du groupe Cementis : « Nous devons créer un environnement inclusif où chacun peut s’épanouir »
Il est impératif de tracer une trajectoire vers un avenir où la culture de la bonne gouvernance et des meilleures pratiques s’enracine profondément dans les fondements de notre société, estime Heba Capdevila-Jangeerkhan. « Je suis convaincue que notre pays a le potentiel d’attirer et de retenir les jeunes talents, ainsi que des professionnels et des entrepreneurs désireux de faire de Maurice leur terre d’accueil », soutient-elle.
Elle affirme qu’il est tout aussi crucial de faire de la justice, de l’égalité et de la reconnaissance les piliers de notre société.
« Nous devons créer un environnement inclusif où chaque individu peut s’épanouir, indépendamment de son origine ou de son statut social », ajoute-t-elle.
De plus, elle estime qu’il faut faire de Maurice un « hub » régional incontournable pour les affaires, afin d’attirer des investissements significatifs pour l’économie du pays. « Il faudra également développer davantage le secteur de l’exportation, en mettant en avant l’expertise humaine à forte valeur ajoutée que notre pays peut offrir », conclut la CEO.
Céline Planel, Managing Director de Beyond Communications : « La propreté de notre île est essentielle au maintien de son attrait touristique »
Céline Planel place ses aspirations pour l’avenir de Maurice sous le signe de la préservation de l’environnement, du bien-être des animaux, en particulier des chiens errants, et de la lutte contre la drogue et la criminalité. « Une priorité à mes yeux est la propreté de notre île, essentielle au maintien de son attrait touristique et au bien-être de notre communauté », affirme-t-elle.
De plus, elle estime qu’en traitant les animaux errants avec compassion, nous renforçons le tissu social de notre société. « En luttant contre la drogue et la criminalité, nous offrons aux jeunes les perspectives d’éducation et d’emploi dont ils ont besoin pour réaliser leur plein potentiel », avance la Managing Director. Elle ajoute qu’en unissant nos forces et nos ressources, nous pouvons concrétiser ces aspirations et bâtir un avenir brillant et durable pour Maurice.
Asvin Kumar Bokhoree, CEO du groupe Chartreuse : « Je rêve d’une île Maurice autonome et écoresponsable »
Asvin Kumar Bokhoree estime qu’il est impératif d’utiliser l’intelligence numérique et artificielle pour propulser le pays vers le progrès. Il souligne également la nécessité de rendre le savoir-faire accessible à tous afin d’accroître l’efficience nationale. Il ajoute qu’il est grand temps de réévaluer notre stratégie monétaire et d’introduire le SmartPay, une plateforme où toutes les transactions monétaires sont contrôlées, dans le but de lutter contre l’économie informelle.
« Je rêve d’une île Maurice autonome et autosuffisante sur le plan alimentaire, avec un accent sur la durabilité environnementale par la promotion d’une culture écoresponsable pour chaque Mauricien à l’avenir », dit-il.
Il exprime également le désir d’un dialogue constructif entre les secteurs public et privé pour faire progresser le pays. « Il est nécessaire de promouvoir la méritocratie au sein des institutions publiques afin de renforcer la confiance du peuple », ajoute-t-il.
Ignace Lam, PDG d’Intermart : « Il faut résoudre le déséquilibre sur le marché de l’emploi »
La principale inquiétude d’Ignace Lam pour l’avenir de Maurice réside dans le manque de main-d’œuvre. Face au vieillissement de la population, il redoute l’impact sur la durabilité des activités économiques. « Nous sommes déjà confrontés à une pénurie sérieuse de travailleurs dans tous les secteurs du pays. Cette situation est également observée dans d’autres pays », déplore-t-il.
Il estime qu’il est impérieux de trouver des solutions aux problèmes rencontrés sur le marché du travail. « Nous constatons une augmentation du nombre de diplômés dans le pays tandis que la pénurie de main-d’œuvre continue de s’accentuer. Il est clair qu’il existe un déséquilibre qu’il faut absolument résoudre », déclare-t-il.
Il soutient qu’il est nécessaire d’exploiter davantage les secteurs émergents, tels que l’économie bleue. Cela permettra, dit-il, de créer de nouvelles opportunités à l’avenir.
Martine Lajoie, directrice de Koud’min : « Notre ingéniosité et notre esprit d’innovation nous guideront vers la réussite »
La vision de Martine Lajoie est celle d’une nation en perpétuelle évolution, qui célèbre ses valeurs tout en embrassant les défis du futur. À travers Koud’min, affirme-t-elle, l’engagement envers la prise en charge des personnes âgées et malades reflète le lien familial solide qui caractérise chaque foyer mauricien.
« Dans une société vieillissante, il est crucial de reconnaître l’importance de soutenir nos aînés », soutient-elle. Alors que nous célébrons l’indépendance, elle se dit optimiste quant à l’avenir du pays. « Je suis convaincue que notre ingéniosité et notre esprit d’innovation nous guideront vers de nouveaux horizons de réussite et de prospérité pour tous. »
Areeb Bundhoo, directeur de Fouraz : « La véritable indépendance sera acquise grâce à une agriculture autosuffisante »
Alors que Maurice célèbre ses 56 ans d’indépendance, Areeb Bundhoo estime que nous n’avons pas encore atteint une indépendance véritablement essentielle.
« Il s’agit d’atteindre une véritable indépendance à travers une agriculture autosuffisante. » En tant que fondateur de Fouraz, il s’est engagé dans ce nouveau chapitre de l’évolution agricole, notamment dans l’élevage de bétail. « Mon rêve est de voir notre pays réduire sa dépendance aux importations et renforcer ses capacités de production. » Sa vision est de redonner à l’agriculture ses lettres de noblesse. « Il est grand temps de la considérer comme un pilier de notre fierté nationale », insiste-t-il. Pour lui, ce n’est pas seulement un objectif économique, mais aussi un témoignage de la résilience et de l’autonomie de notre nation.
Shirin Gunny, CEO de l’Association of Mauritian Manufacturers : « Voir davantage de Mauriciens s’attacher au label Made in Moris »
Pour Shirin Gunny, le 12 mars représente l’occasion de mesurer le chemin parcouru en tant que nation. « Chaque jour, travailler avec le label Made in Moris me donne le privilège de rencontrer des hommes et des femmes profondément attachés à leur île et fiers de servir des familles mauriciennes », affirme-t-elle.
Sa vision, dit-elle, est de voir de plus en plus de Mauriciens s’attacher au label Made in Moris. « J’espère qu’ils y voient un dénominateur commun, symbole de notre intelligence collective, de notre inventivité et de notre capacité à innover », soutient-elle.
Sébastien Le Blanc, Chief Growth Officer de MIPS : « C’est à nous de nous unir pour créer les conditions optimales de progrès »
Sébastien Le Blanc affirme que l’indépendance est un symbole de fierté, mais qu’elle s’accompagne également de responsabilités. « C’est un peu comme lorsque le jeune adulte quitte le foyer parental et doit désormais être autonome dans sa vie. Cette transition représente un mélange de bonheur et de difficultés », explique-t-il.
Il souligne que cette notion s’applique également à notre nation. « Bien que la famille et les proches puissent apporter leur soutien, c’est à nous, en tant que peuple, de nous unir pour créer les conditions optimales de progrès », avance-t-il. Il insiste sur le fait que pour qu’une nation prospère, l’union est indispensable.
Vinay Kanhye, directeur de V Kanhye Moringa Health Foods Ltd : « Nous devons améliorer la qualité et la visibilité des produits locaux à l’international »
Vinay Kanhye exprime le souhait que les produits fabriqués à Maurice bénéficient d’une meilleure visibilité sur le marché international. « Grâce aux nouvelles technologies, nous pouvons encore améliorer nos processus de production, ce qui ajoutera de la valeur à nos produits. De plus, l’amélioration de la qualité des produits nous permettra de répondre aux normes les plus exigeantes à l’échelle internationale », affirme-t-il.
Il annonce également que son entreprise vient de décrocher une norme, ce qui lui permettra désormais d’exporter vers les États-Unis. Pour accroître la visibilité des produits locaux sur le marché international, il estime qu’il est essentiel de miser sur la formation des jeunes.
« Le soutien des autorités est indispensable », ajoute-t-il.
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