Qualité de l’écrit - PSAC 2018 : baisse alarmante en anglais et en français

La semaine dernière, les instituteurs ont eu l’occasion de décortiquer la performance des candidats de la dernière cuvée du PSAC. Les forces et faiblesses des écoliers ont été mises en exergue pour aider les prochains candidats à faire mieux.

78.77 % Tel est le taux de réussite de la deuxième édition du Primary School Achievement Certificate (PSAC). Ce pourcentage a été revu à la hausse après l’examen de rattrapage le 12 décembre 2018.

Comme chaque année, le Mauritius Examinations Syndicate (MES) publie le rapport des examinateurs sur la performance des candidats. À noter qu’ils étaient 11 949 candidats (11 303 à Maurice et 873 à Rodrigues), à prendre part à ces épreuves en 2018. Voici quelques points forts mis en avant par les examinateurs.

Français

L’évaluation du français a été conçue pour aider au développement de la compréhension de la lecture et l’expression écrite. Le questionnaire évalue la grammaire et le vocabulaire (30 %),  la compréhension en lecture (40 %) et l’écrit (30 %).

En général, 82.12 % d’élèves ont démontré qu’ils ont acquis les compétences nécessaires pour continuer leur apprentissage de la langue. La majorité des candidats a acquis les compétences de grammaire élémentaire.

En lecture, la plupart des candidats lisent et comprennent. « La majorité a développé sa compétence de compréhension littérale. Toutefois, les élèves rencontrent des difficultés pour des exercices plus compliqués comme l’inférence ou quand il s’agit de donner son opinion/son appréciation », soulignent les examinateurs. Ces derniers ont noté une baisse générale et inquiétante dans la qualité de l’expression écrite.

« Nous avons eu très peu de rédactions originales avec des éléments d’imagination et de créativité. Il a aussi été remarqué que de nombreux élèves ne ponctuaient pas leur rédaction. Qu’il s’agisse de produire une phrase ou un texte, nous avons remarqué avec regret que les candidats s’appliquent peu et le nombre d’erreurs laissées est conséquent, et ce, même parmi les candidats ayant obtenu des notes élevées », déplorent-ils.

Les examinateurs ont émis plusieurs recommandations. Parmi, on retrouve la consolidation de la grammaire et de l’orthographe ; le travail de la grammaire en contexte et non de façon isolée ; encourager les apprenants à s’appuyer sur d’autres éléments grammaticaux ; encourager la lecture qui, d’une part, stimule l’imagination et d’autre part, permet l’assimilation de la langue. Ainsi, plus on lit, mieux on écrit.

Anglais

Tout comme le français, l’évaluation de l’anglais est ainsi calculée : la compréhension en lecture (40 %), la grammaire et le vocabulaire (30 %) et l’écrit (30 %).  Les évaluations sont en ligne avec les objectifs du National Curriculum Framework (NCF) pour le primaire.

De manière globale, les examinateurs soulignent que la performance des candidats est satisfaisante. Il est encourageant de noter que la plupart des candidats ont acquis le potentiel pour poursuivre leurs études. En lecture, tant au niveau élémentaire ou avancé, les candidats se débrouillent bien lorsqu’il s’agit de comprendre des informations données. Toutefois, dans les exercices nécessitant des compétences de haut niveau, comme donner une opinion personnelle au texte ou la signification des mots, certains candidats éprouvent toujours des difficultés.

Plusieurs candidats mélangent l’anglais et le français dans leurs réponses. Il est recommandé que les instituteurs expliquent la différence entre ces deux langues »

L’écriture en anglais continue à être difficile pour la plupart des élèves. Beaucoup ont eu des difficultés à écrire au niveau basique, comme des structures négatives et interrogatives, séparer correctement des phrases, écrire des phrases individuelles en utilisant des mots donnés et même en rédaction. 

Il est aussi noté que plusieurs candidats mélangent l’anglais et le français dans leurs réponses. Il est ainsi recommandé que les instituteurs expliquent la différence entre ces deux langues, permettant ainsi aux candidats d’être à l’aise à l’écrit.

Mathématiques

En mathématiques, les écoliers sont évalués sur trois critères distincts : connaissance et compréhension (40 %), application (40 %) et analyse (20 %).  Certaines questions étaient axées principalement sur la connaissance et la compréhension et d’autres sur l’application ou l’analyse. En général, la performance des candidats du PSAC 2018 est comparable à celle de 2017 (80.42 % contre 80.86 %). Cependant, environ 4000 écoliers n’étaient pas capables d’atteindre le niveau requis dans cette matière.

Le présent rapport démontre qu’en général, les candidats ont bien répondu aux questions dites simples. De nombreux élèves ont également démontré leur habileté à répondre aux questions qui les obligeaient à faire appel à des exercices de routine.

Les examinateurs soutiennent que les instituteurs doivent aider les écoliers à retrouver le goût des mathématiques et à comprendre les concepts. Ne pas être capable de mettre par écrit la réponse était une des faiblesses majeures des candidats. Le travail d’un grand nombre de candidats était confus ou incohérent.

Les écoliers doivent apprendre à comprendre et à maitriser les concepts des mathématiques, particulièrement les termes ambigus. Ils doivent aussi savoir utiliser le langage technique de manière appropriée. Un des moyens d’y arriver est d’encourager les candidats à étudier les concepts. Plusieurs écoliers n’arrivaient pas à faire la différence entre le LCM et le HCF, les « prime numbers », entre autres.

Science

2018 était la deuxième année de l’évaluation du PSAC. C’était la première fois que les candidats obtenaient leur note finale en science pour le Modular Assessment pris en Grade 5 en 2017 et en Grade 6 l’année dernière.

Avec l’introduction du nouveau programme d’enseignement, les instituteurs sont passés de l’enseignement du contenu au développement des compétences à acquérir. Il est soutenu que l’accent soit davantage mis sur la recherche scientifique et le développement des bonnes attitudes dans la vie quotidienne des candidats ou dans la poursuite de leurs études scientifiques.

Une analyse des réponses en Grade 6 démontre que les enfants ont connu une meilleure compréhension de l’aspect pratique de cette matière que les années précédentes.

Les examinateurs citent l’exemple des candidats à avoir été capables d’expliquer correctement certains concepts de base, tels que les sources d’énergie renouvelables et non renouvelables.

Tout comme les années précédentes, les examinateurs recommandent que les instituteurs encouragent leurs élèves à approfondir leurs réflexions sur les concepts afin de permettre une réelle compréhension des sciences et non pas acquérir que des connaissances superficielles. L’utilisation des mauvaises réponses des candidats est une excellente façon d’approfondir la compréhension et de dissiper les idées fausses souvent présentes. Les écoliers doivent être encouragés à faire des expériences et à donner leurs réponses par écrit.

Histoire-Géographie

Le niveau de l’évaluation Histoire-Géographie du PSAC 2018 reflétait ce que les écoliers de cet âge doivent savoir. Les candidats, qui étaient généralement bien préparés, ont obtenu de bons résultats. Les correcteurs ont noté qu’il y a eu de nombreux questionnaires qui contenaient d’excellentes réponses. Toutefois, une grande partie des candidats a rencontré des difficultés à comprendre les questions et donner de bonnes réponses.

Les correcteurs indiquent également qu’un grand nombre de candidats ont tendance à apprendre par cœur, ce qui les empêche de répondre correctement aux questions. Il est conseillé aux instituteurs de ne pas favoriser une telle pratique. D’autres candidats ont éprouvé des difficultés à exprimer leurs idées, en utilisant l’anglais. Ils avaient tendance à utiliser des mots français ou le kreol morisien dans leurs réponses. Certains candidats ont souvent utilisé des réponses composées d’un mot ou de deux mots pour répondre à des questions structurées, alors qu’ils étaient censés écrire des phrases. Le contraire leur aurait permis d’avoir des notes plus élevées. Parmi les faiblesses notées, il y a l’interprétation d’une image et les réponses données aux questions demandées.

Parmi leurs recommandations, les examinateurs font ressortir que les candidats doivent lire et comprendre les questions posées tout en accordant une attention particulière aux mots clés et comprendre le sens des questions ; développer les compétences d’observation et utiliser la méthode de la recherche pour développer la capacité de lire et d’interpréter des cartes, des images, des schémas et des tableaux ; discuter oralement des réponses en classe et pouvoir écrire les réponses.

L’orthographe des mots doit être vérifiée et s’il le faut, les réponses doivent être corrigées. L’utilisation de l’Atlas de l’école est recommandée.