
Qatar Airways, l’une des principales compagnies aériennes mondiales, a formellement démenti tout intérêt pour une prise de participation dans Air Mauritius, la compagnie nationale de l’île Maurice. Ce développement intervient alors qu’un appel à propositions dans le cadre de la recherche d’un partenaire stratégique sera lancé incessamment.
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Qatar Airways a expliqué sa position dans un communiqué relayé par l’agence Bloomberg. « Nous nous concentrons sur la création de valeur grâce aux solides partenariats internationaux existants de Qatar Airways et n’avons aucun intérêt pour Air Mauritius. »
Cette position ferme contraste avec les attentes exprimées au sein des autorités mauriciennes, où l’on estime que le transporteur basé à Doha pourrait apporter une expertise technique, des compétences humaines et des équipements modernes. Au-delà de ces aspects opérationnels, un partenariat avec Qatar Airways offrirait à Air Mauritius un accès au hub de Doha, l’un des plus dynamiques au monde. Doha pourrait ainsi servir de plaque tournante pour des flux accrus de passagers vers l’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient, selon des sources gouvernementales.
Qatar Airways, couronnée pour la neuvième fois meilleure compagnie aérienne du monde lors des Skytrax World Airline Awards 2025 – un classement établi sur la base d’enquêtes auprès de millions de passagers –, représenterait pour Maurice un levier potentiel de crédibilité internationale. Cependant, la compagnie qatarie privilégie ses alliances actuelles, notamment au sein de l’alliance Oneworld, et écarte toute implication future dans Air Mauritius.
Ce refus survient dans un contexte de défis persistants pour Air Mauritius, qui fait face à des difficultés financières. La compagnie affiche un déficit actionnarial de Rs 3,76 milliards, ses dettes excédant ses actifs de ce montant et le plaçant ainsi dans une situation vulnérable.
Airport Holdings Ltd (AHL), qui détient 99,99 % des actions d’Air Mauritius, pourrait céder jusqu’à 49 % de son capital dans le cadre d’un partenariat stratégique, selon des scénarios évoqués dans les milieux proches du dossier. Cette option n’est toutefois pas encore confirmée comme définitive. « La forme exacte que devrait prendre un partenariat stratégique n’a pas encore été arrêtée. C’est d’ailleurs une des raisons de l’expression of interest, mais logiquement il n’y aurait pas d’intérêt pour un partenaire de venir sans avoir une part significative de l’actionnariat de la compagnie », a expliqué une source au sein d’Air Mauritius.
Une condition essentielle est cependant imposée : l’État mauricien, actionnaire majoritaire via AHL, ne descendra pas en dessous de 51 % du capital et conservera le pouvoir décisionnel. Le lancement de l’appel à propositions, confirmé par des sources internes à la compagnie, marque une étape préliminaire et non engageante dans la recherche de collaborations potentielles.
Lors de l’émission Au cœur de l’info sur Radio Plus, le 18 août, le président d’Air Mauritius, Kishore Beegoo, a déclaré que, suivant la tendance actuelle, la compagnie pourrait revenir à l’équilibre dans quelques années. Cette perspective optimiste pourrait séduire d’éventuels partenaires stratégiques viables, dans un ciel mauricien marqué par une concurrence accrue pour Air Mauritius.

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