La pyrogravure consiste à dessiner sur le bois ou autre objet en creusant sa surface à l’aide d’un fer à pyrograver. Errol Labonne affirme avoir été le premier à lancer cet art à Maurice, plus de trois décennies de cela. On l’a rencontré, vendredi, dans son atelier au Craft Market de Caudan Water Front.
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Notre artisan est en plein travail. À le voir si concentré, on a l’impression que ce serait un sacrilège de déranger l’esprit artistique qui communique à travers ses mains pour produire des dessins sur le bois. On en profite pour admirer ses œuvres joliment exposées dans les quelques mètres carrés qu’il occupe. On y trouve des poissons, des lions, des bateaux, des dodos ou des maisons d’antan, entre autres. Des travaux qui suscitent l’admiration des Mauriciens, aussi bien celle que des touristes.
De temps en temps, on ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil admiratif au travail de l'artisan. Après tout, il a 35 ans de métier dans les veines.
Ayant donné la forme d'un dodo sur un morceau de bois, Errol lève la tête et nous dit : « Le gouvernement aurait dû me donner une médaille pour avoir introduit ce travail à Maurice », dit-il ironiquement en faisant référence au nombre de personnes qui se sont lancées dans la pyrogravure et dont la qualité de travail laisse à désirer. « Il y a même des gens que j'ai formés et qui aujourd'hui me font de la concurrence », dit-il.
Mais, la concurrence ne lui fait pas peur. « En regardant la qualité de leurs travaux, je peux dormir l'esprit tranquille ». Il compte même un jour ouvrir une école d'artisanat pour former de « vrais artisans », car il trouve qu'il y a un avenir dans ce domaine.
Notre artisan était marin. C'est en se rendant dans certains pays qu'il a connu la pyrographie qu'il a bequcoup pratiquée avant d'en faire son métier par la suite. C'est d'autant plus facile pour lui, car il maîtrise le tournage sur bois et le dessin.
Il explique que la pyrogravure se fait sur le bois blanc, qu’il trouve dans les scieries. Attention, dit-il, tous les bois ne se prêtent pas à la pyrogravure. Après avoir traité le bois, il se donne librement à son art. Il peut prendre trois jours, une semaine ou plus pour terminer un travail. « Il n’y a rien à gagner ni à faire une pyrogravure le plus vite possible. Il s'agit d’une activité lente et minutieuse », dit-il.
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